L'histoire des matchs no 7 en finale de la Coupe Stanley
Tout jeune joueur de hockey s'est déjà imaginé de marquer le but vainqueur lors d'un match ultime de la finale de la Coupe Stanley. Lundi soir, les joueurs des Oilers d'Edmonton et des Panthers de la Floride pourront peut-être vivre leur fantasme de jeunesse. La moitié d'entre eux en sortiront glorieux, tandis que l'autre devra encaisser l'une des plus amères déceptions d'une vie.
Dans l'histoire de la LNH, plusieurs joueurs ont passé à travers cette épreuve et cette opportunité qu'est de disputer un match ultime pour un championnat. Si les Oilers ont la chance d'inscrire l'une des plus grandes pages de l'histoire de la LNH en effaçant un retard de 0-3 en finale, d'autres équipes ont réalisé l'exploit peu commun de remporter le tout dernier match de la saison, et certaines l'ont réussi de façon mémorable.
Une finale au meilleur de sept matchs a été instaurée en 1939, et depuis, 17 matchs ultimes ont été disputés. Les équipes locales présentent une fiche de 12-5, mais les visiteurs l'ont emporté lors des trois dernières occasions.
Voici un regard sur certains des grands matchs no 7 dans l'histoire de la Coupe Stanley.
2019 : Blues de St. Louis 4, Bruins de Boston 1
Un peu à l'image des Oilers de 2024, les Blues ont traversé un début de saison difficile pour remonter au classement et vivre un parcours hors de l'ordinaire en séries éliminatoires. Dans un TD Garden hostile et bruyant, les hommes de Craig Berube, portés par le jeu complet et hargneux du capitaine Ryan O'Reilly, ont pris une avance de 4-0 pour gâcher la fête au domicile des Bruins. Les Blues ont ainsi remporté la Coupe Stanley pour la première fois depuis leur arrivée dans la LNH en 1967.
2011 : Bruins de Boston 4, Canucks de Vancouver 0
Dans une soirée tristement célèbre pour les violentes émeutes qui ont détruit le centre-ville de Vancouver, les Canucks se sont inclinés devant leurs partisans en étant blanchis par les Bruins après avoir gagné les trois autres matchs disputés à Vancouver pendant la série. Brad Marchand et Patrice Bergeron ont marqué deux buts chacun pour permettre à Boston de remporter son premier titre depuis 39 ans. L'acrobatique Tim Thomas avait mérité le trophée Conny-Smythe après avoir cédé seulement huit buts dans toute la série finale.
2009 : Penguins de Pittsburgh 2, Red Wings de Detroit 1
Deux héros québécois ont été au cœur de la conquête des Penguins au domicile des Red Wings qui tentaient de remporter un deuxième titre consécutif. Maxime Talbot a inscrit deux buts en 2e période et Marc-André Fleury a fermé la porte jusqu'à la dernière seconde avec un arrêt sur Nicklas Lindstrom pour permettre à Sidney Crosby et Evgeni Malkin, vainqueur du trophée Conn-Smythe, de remporter le premier de leurs trois titres en carrière.
2006 : Hurricanes de la Caroline 3, Oilers d'Edmonton 1
La recrue Cam Ward, nâtif de la région d'Edmonton, a empêché les Oilers de gagner la Coupe Stanley devant leurs partisans. Joueur par excellence des séries, Ward a mérité le trophée Conn-Smythe pour permettre à son organisation de gagner un premier titre. Les surprenants Oilers, menés par Chris Pronger et Ryan Smith, n'avaient pas été en mesure de terminer le travail après des buts d'Aaron Ward, Frantisek Kaberle et Justin Williams. Fernando Pisani, auteur d'un sommet de 14 buts en séries, avait été l'unique marqueur des Oilers lors du match no 7.
2004 : Lightning de Tampa Bay 2, Flames de Calgary 1
Si Maxime Talbot a été le héros du match ultime de 2009, Ruslan Fedotenko a tenu le même rôle en 2004 avec un doublé pour offrir un premier titre à l'organisation du Lightning de Tampa Bay. Après avoir accordé un but à Craig Conroy en 3e, le gardien Nikolai Khabibulin a survécu à un barrage de 16 lancers dans les dernières minutes pour permettre à son capitaine Dave Andreychuk de remporter son seul titre après 1 597 matchs de saison régulière.
2003 : Devils du New Jersey 3, Mighty Ducks d'Anaheim 0
Malgré les exploits de Jean-Sébastien Giguère, récipiendaire du trophée Conn-Smythe dans une cause perdante, les Ducks n'ont pas été en mesure de s'imposer contre les Devils de Pat Burns lors du match ultime. Martin Brodeur avait signé son troisième jeu blanc de la série finale après une performance de 24 arrêts. Au rang des héros obscurs, l'attaquant Mike Rupp s'était révélé au moment critique avec une performance d'un but et deux aides sur les buts de Jeff Friesen.
2001 : Avalanche du Colorado 3, Devils du New Jersey 1
Ceux qui ont assisté à ce match se souviennent du moment où Joe Sakic a offert la Coupe Stanley à Raymond Bourque qui l'a soulevé pour la première fois en 22 saisons. Patrick Roy, auteur de 24 arrêts dans le match, avait mérité le troisième trophée Conn-Smythe de sa carrière. À sa deuxième saison dans la LNH, le jeune Alex Tanguay avait connu le plus grand match de sa carrière en inscrivant les deux premiers buts, avant de préparer celui de Joe Sakic pour donner une avance de 3-0 à l'Avalanche qui n'a plus jamais regardé derrière.
Raymond Bourque
1994 : Rangers de New York 3, Canucks de Vancouver 2
Sans titre depuis 1940, les Rangers ont mis fin à leur sécheresse devant un Madison Square Garden en délire. Brian Leetch – vainqueur du Conn-Smythe après avoir inscrit 34 points en 23 matchs - et Adam Graves avaient procuré une avance de 2-0 aux Blueshirts et le but de Mark Messier en avantage numérique s'est avéré faire la différence dans la soirée le plus mémorable de l'histoire du hockey à New York.
1987 : Oilers d'Edmonton 3, Flyers de Philadelphie 1
Les Oilers ont bien cru que le tapis glissait sous leurs pieds quand ils ont échappé les matchs no 5 et no 6, avant de prendre un retard de 0-1 devant leurs partisans dans le match ultime. Cependant, les gros canons des Oilers ont pris les choses en main alors que Mark Messier, Jari Kurri et Glenn Anderson ont tous déjoué Ron Hextall, qui s'est tout de même mérité le trophée Conn-Smythe après une performance de 40 arrêts dans le match no 7. Il s'agissait de la troisième Coupe Stanley de Wayne Gretzky avec les Oilers, lui qui en a remporté quatre en cinq ans entre 1984 et 1988.
1971 : Canadiens de Montréal 3, Blackhawks de Chicago 2
Dans cette série, chaque équipe l'avait emporté à chaque occasion devant ses partisans et les Blackhawks voulaient continuer la tendance lors du match no 7. Chicago menait la rencontre 2-0 quand un tir lointain de Jacques Lemaire a surpris Tony Esposito pour redonner espoir au Tricolore. Henri Richard s'est occupé du reste en inscrivant le but égalisateur et le but vainqueur, tandis que le gardien recru Ken Dryden avait mérité le titre de joueur par excellence des séries éliminatoires. Cette victoire a envoyé l'illustre Jean Béliveau à la retraite après une carrière marquée par 10 conquêtes du championnat. Les Canadiens étaient la première équipe de l'histoire à remporter un match no 7 sur la patinoire adverse en finale de la Coupe Stanley.
Pour l'histoire, l'entraîneur-chef Al MacNeil avait soulevé l'ire de toute la population en clouant Henri Richard au banc lors du match no 5. Richard l'avait alors traité du « pire entraîneur pour lequel il n'avait jamais joué ». La victoire n'a pas été suffisante pour changer le sort de MacNeil qui a été remplacé par Scottie Bowman au cours de la saison suivante.
Henri Richard
1965 : Canadiens de Montréal 4, Blackhawks de Chicago 0
Ce soir-là au Forum, les Canadiens ont réglé le sort des Blackhawks en première période. Jean Béliveau a ouvert la marque après seulement 14 secondes de jeu pour inscrire le but le plus rapide de l'histoire du 7e match de la finale. Dick Duff, Yvan Cournoyer et Henri Richard ont ajouté au pointage, tandis que Gump Worsley - qui effectuait sa première présence en finale après 12 ans de carrière - n'a rien donné en stoppant les 20 tirs dirigés vers lui. Auteur de cinq buts et cinq aides en finale, Jean Béliveau a été le premier récipiendaire du trophée Conn-Smythe, offert au joueur par excellence des séries éliminatoires.
1964 : Maple Leafs de Toronto 4, Red Wings de Detroit 0
Ce titre de l'histoire des Maple Leafs a été remporté de façon convaincante face aux Red Wings de Detroit. Deux jours avant, les Leafs avaient eu besoin d'un but en prolongation pour forcer la présentation du match ultime au Maple Leafs Gardens. Johnny Bower avait effectué 33 arrêts pour permettre aux Leafs de gagner un troisième titre consécutif.
1955 : Red Wings de Detroit 3, Canadiens de Montréal 1
Les Red Wings et les Canadiens se sont affrontés lors d'un 7e match en finale pour la deuxième année de suite, et encore une fois, c'est Detroit qui a eu le meilleur. Cette année-là, l'équipe locale avait gagné chacun des matchs de la finale. Les légendes des Wings Alex Delvecchio, deux buts, et Gordie Howe avaient inscrit les filets. Floyd Curry avait réduit l'écart en 3e période, mais il était déjà trop tard pour les Canadiens de l'entraîneur-chef Dick Irvin. Ce fut le dernier titre des Wings pendant 42 ans.
1954 : Red Wings de Detroit 2, Canadiens de Montréal 1 (Prolongation)
Ça fait maintenant 70 ans qu'un match ultime de la finale n'a eu besoin d'une prolongation. Après avoir bousillé une avance de 3-1, les Red Wings ont accordé le premier but du 7e match à Floyd Curry, mais Red Kelly a été en mesure de créer l'égalité et Tony Leswick a fait la différence en prolongation. Le légendaire Doug Harvey avait tenté de rabattre la rondelle, mais elle avait dévié derrière le gardien Gerry McNeil.
Red Wings 1954
1950 : Red Wings de Detroit 4, Rangers de New York 3 (2e prolongation)
Le plus long match ultime de la finale de la Coupe Stanley s'est terminé en 5e période quand Pete Babando a déjoué le gardien Chuck Rayner à 8:31. Les Wings, grandement favorisés au début de la série, avaient trimé dur pour forcer la présentation d'un match no 7 avant d'être dominés pendant une bonne partie de celui-ci, alors que les Rangers avaient pris une avance de 2-0 en début de match.
1945 : Maple Leafs de Toronto 2, Red Wings de Detroit 1
Cette année-là, les Maple Leafs ont bien failli se faire jouer le tour qu'ils avaient joué aux Red Wings trois ans plus tôt. Après avoir gagné les trois premiers matchs, Toronto s'est inclinée lors des trois suivants, mais le but de Babe Pratt a permis aux Leafs de gagner le match ultime pour amorcer une séquence de quatre championnats en cinq saisons.
1942 : Maple Leafs de Toronto 3, Red Wings de Detroit 1
Le premier match numéro 7 de l'histoire de la Coupe Stanley a aussi été le seul à permettre à une équipe de combler un retard de 0-3 pour gagner la Coupe Stanley. Sweeney Schriner était instantanément devenu une légende des Maple Leafs avec une performance de deux buts de ce qui est considéré pour le plus grand revirement de situation de l'histoire en finale.
Les Oilers d'Edmonton tenteront maintenant de devenir la deuxième équipe à réaliser cet exploit unique, lundi soir.