QUÉBEC – David Perron et Jonathan Marchessault recherchent, chacun à leur façon, une stabilité et ils espèrent bien l’avoir trouvée au sein de la nouvelle organisation des Golden Knights de Vegas.

Perron était parvenu à se tailler hâtivement une place dans la LNH. Dès l’âge de 19 ans, il avait mérité un poste régulier avec les Blues de St Louis qui l’ont repêché au 26e rang en 2007.

L’habile hockeyeur a enchaîné six saisons avec l’équipe du Missouri avant que celle-ci ne l’échange aux Oilers d’Edmonton. Après avoir disputé une saison et demie en Alberta, Perron a été expédié aux Penguins de Pittsburgh. Ça ne s’est pas arrêté là puisque les Penguins l’ont échangé à leur tour aux Ducks d’Anaheim un an plus tard.

Son court passage de 28 rencontres avec les Ducks s’est conclu quand il a accepté en juillet 2016 un nouveau contrat de deux ans dans le but de s’ancrer, une fois pour toutes, avec les Blues.

Mais le repêchage d’expansion est venu changer ses plans alors que Las Vegas s’est approprié ses services. Ainsi, durant une période de quatre ans, répartie d’avril 2013 à juin 2017, il a appartenu aux Blues, aux Oilers, aux Penguins, aux Ducks, encore aux Blues et aux Golden Knights.

Perron ne souhaitait pas vagabonder de la sorte, il aurait préféré que cette séquence mouvementée s’arrête à St. Louis.

« J’ai eu une bonne saison, mon rôle était bien défini et je crois que l’équipe a aimé ma contribution. Je voulais essayer de recréer une stabilité dans une ville que je connaissais. Mais c’est comme que ça fonctionne, la 31e équipe a vu le jour et elle me voulait », a confirmé le droitier de 29 ans au Boot Camp de Québec, un tournoi qui amasse de précieuses sommes pour la Fondation québécoise du cancer.

« Mais il y a un côté intéressant dans le fait que Las Vegas m’a choisi parmi plusieurs autres joueurs donc je vais tenter de bâtir quelque chose là-bas avec les entraîneurs et les dirigeants. En espérant que la saison se passe bien et que ça devienne du long terme », a décrit Perron qui écoulera la dernière année d’un contrat de deux ans à un salaire annuel de 3,75 millions.

Bien sûr, Perron sait qu’il est privilégié par la vie. Pour celui qui mange du hockey, il n’y a rien de mieux que de gagner de tels salaires en vivant sa passion. Cependant, il admet que les nombreux déplacements lui ont posé des défis.

« C’est vraiment l’adaptation. Dans le fond, les entraîneurs exigent des détails pour gagner des matchs et tu dois t’y habituer quand tu arrives. J’ai aussi dû m’adapter à évoluer avec plusieurs joueurs tout en ayant à connaître de nouvelles villes rapidement.

« J’ai assez bien réussi à le faire, mais, en même temps, tout le monde désire une stabilité à un certain point. Je pense que c’est une raison qui explique que ma saison s’est bien déroulée l’an passé. Je connaissais tout le monde et la ville », a-t-il constaté.

Par conséquent, le déracinement vers Las Vegas ne s’est pas fait avec plaisir. Le père de deux enfants avoue que la situation n’est pas évidente au plan familial.

« On va voir, mais c’est certain que c’est des embûches », a admis le patineur de Sherbrooke qui a respectueusement demandé de ne pas développer davantage sur ce sujet délicat.

L'intention d'être un meneur

Perron retrouvera probablement le sourire grâce au côté sportif de l’équation.

« J’ai l’impression qu’on va tous arriver avec une mentalité ouverte pour apprivoiser les autres, créer une chimie le plus vite possible et une identité », a-t-il commenté.  

Ce climat renferme quelque chose d’excitant. En quelque sorte, les joueurs remonteront dans le temps en vivant des émotions semblables à un début d’année scolaire ou la première journée dans une nouvelle équipe sportive.

« Oui, ça devrait être agréable. D’habitude, tu arrives dans une équipe et les amitiés sont déjà formées. Ce sera différent et j’ai hâte de voir comment ça va se passer. Les entraîneurs ont déjà parlé d’organiser des soirées et des activités pour rapprocher le groupe », a précisé celui qui connaît déjà Marc-André Fleury, Shea Theodore et Clayton Stoner. Il a aussi profité du Boot Camp pour tisser des liens avec Marchessault.

Le rôle qui lui sera confié sur la patinoire devrait également lui plaire, mais Perron demeure prudent à ce sujet.

« C’est difficile à prévoir. Je vais arriver là-bas avec une attitude de travaillant, je vais faire ce que les entraîneurs vont me demander pour avoir du succès. Je veux montrer l’exemple aux jeunes joueurs. Ça fait quand même 10 ans que je suis dans la LNH donc j’ai une idée de comment ça se passe », a répondu Perron qui a récolté 378 points (159 buts et 219 aides) en 652 matchs dans la LNH, la septième meilleure récolte de sa cuvée.

On présume tout de même qu’il héritera d’une occasion plus qu’intéressante.

« Je peux jouer sur les trois premiers trios. J’ai beaucoup joué sur les unités spéciales l’an passé et c’est un rôle que j’espère avoir. Plus tu as de temps de glace, plus tu te sens impliqué et plus tu fais les petits détails pour que l’équipe gagne. Je vais essayer d’être un meneur dans ce sens-là », a exposé Perron.

La soirée qu’il a obtenu la confirmation qu’il devrait déménager à Las Vegas, Perron avait de la misère à chasser la déception, mais la nuit a fait son œuvre.

« Le lendemain, je me suis réveillé et la première chose à laquelle j’ai pensé, c’est que l’entraîneur est Gerard Gallant et j’ai juste entendu du positif sur lui. Il aime les travaillants et il sait composer avec plusieurs sortes de joueurs », a évoqué le numéro 57.

Marchessault veut poursuivre sur sa lancée

En 2016-2017, Marchessault a enfin pu étaler tout son talent offensif dans la LNH. Résultat, il a épaté en marquant 30 buts dans l’uniforme des Panthers de la Floride. Comme récompense, il a appris qu’il devait changer d’organisation ayant été réclamé par les Golden Knights.

Floride_MarchessaultJonathan_611666316.jpgPuisqu’il a surmonté une multitude d’obstacles pour se frayer une place jusque dans la LNH, Marchessault décide de se concentrer sur le positif de ce revirement de situation.

« C’est une belle occasion pour moi, je pourrais avoir beaucoup de temps de glace si je travaille bien et que je peux répondre aux attentes. C’est la seule chose dont j’ai besoin et la raison pour laquelle je travaille autant depuis deux ans. Je veux m’établir et je suis rendu là. Je veux démontrer que je peux le faire. C’est juste une question de saisir ma chance », a noté Marchessault qui aura le privilège de renouer avec un allié en Gallant.

« Je sais que mon rôle est offensif et que je suis capable d’être à la hauteur. C’est une question de confiance en mes moyens », a ajouté l’attaquant de 26 ans.

Marchessault est arrivé au Boot Camp avec son petit garçon sur ses épaules, un enfant qui sera heureux de l’accompagner dans les installations neuves des Golden Knights.

« Mon fils commence à comprendre, il adore venir au hockey avec moi et me suivre dans le vestiaire. Je ne peux pas demander mieux : être rendu là et pouvoir vivre ça avec eux, c’est vraiment agréable » a confié le droitier qui est également père d’une petite fille.

« On est rendu habitué de déménager, on a une belle routine et on s’adapte bien chaque fois. Ça roule comme sur des roulettes », a conclu le buteur qui a joué pour quatre équipes dans la Ligue américaine.