MONTRÉAL – Depuis le début de la saison, les Jets de Winnipeg n’attirent pas autant d’attention que le Lightning, les Blues de St Louis, les Kings de Los Angeles ou même les Golden Knights de Vegas. Pourtant, la formation de Paul Maurice s’est hissée parmi l’élite de la LNH.

 

En 31 matchs, les Jets présentent un dossier éloquent de 18-8-5 pour 41 points. Ce rendement n’a rien de banal considérant que les Jets évoluent dans la division Centrale, une section hautement relevée.

 

La semaine dernière, la troupe du Manitoba a subi sa première séquence de trois revers en 2017-2018 et elle a rebondi avec un triomphe de 5 à 1 face aux Canucks de Vancouver.

 

« On revenait à domicile, on venait de traverser un voyage dans l’Est durant lequel les choses n’ont pas fonctionné aussi bien pour nous. Je pense que c’est surtout le fait qu’on jouait devant nos partisans et notre gardien a très bien joué. Quand Connor (Hellebuyck) joue de cette manière, ça fait une grosse différence », a raconté Mathieu Perreault pour expliquer ce résultat.

 

L’argument d’évoluer devant ses spectateurs peut sonner comme un cliché, mais il faut savoir que les Jets excellent dans leur amphithéâtre avec une fiche de 11-2-1. Ils n’ont pas perdu en temps réglementaire sur leur patinoire depuis le 17 octobre, lors du sixième match de leur calendrier.

 

« Je ne sais pas trop, ce n’est pas si facile à expliquer. C’est peut-être lié au fait que les gars sont à l’aise dans leur routine. C’est certain qu’on a aussi des partisans incroyables et c’est toujours plaisant de jouer pour eux », a confié le Québécois qui fêtera son 30e anniversaire le 5 janvier.

 

Perreault a été un rouage essentiel dans cette plus récente victoire avec une production de deux buts et une mention d’aide.  

 

« Le premier but est arrivé sur le jeu de puissance. L’une de nos forces cette année, c’est qu’on peut compter sur deux unités qui peuvent produire en avantage numérique. Je suis sur la deuxième unité et on a été en mesure de compter de gros buts cette année », a noté Perreault avec justesse puisque les Jets occupent le quatrième rang du circuit pour l’efficacité en supériorité numérique.

 

Avec sa deuxième réussite de la soirée, Perreault a atteint le plateau des 100 buts dans la LNH. Pour un choix de sixième ronde au physique modeste (cinq pieds dix pouces et 188 livres), ce nombre possède une valeur significative.

 

« C’est le fun d’atteindre cette marque. Je n’avais jamais vraiment eu de but personnel parce que je vois le hockey comme un sport d’équipe, mais ça fait chaud au cœur de savoir que les gens remarquent que c’était mon 100e. C’est une belle étape dans ma carrière », a admis l’ancien du Titan d’Acadie-Bathurst.

 

En deuxième période, alors que les Jets disposaient d’une avance de 2 à 1, Nikolaj Ehlers a failli marquer dans son propre but sur une punition à retardement.  

 

« Notre gardien a vraiment été alerte pour sauver la situation, ç’aurait été un désastre… », a ri Perreault en repensant à cette séquence sur laquelle Hellebuyck a eu le temps de revenir stopper la rondelle.

 

Mathieu PerreaultDéjà privés du défenseur Tobias Enstrom depuis 12 matchs, les Jets devront se débrouiller sans Dustin Bufyglien au moins jusqu’à Noël. L’énoncé ne semble pas du tout effrayer Perreault.

 

« On a quand même passablement de profondeur à la défense. Du côté droit, on a encore (Jacob) Trouba et (Tyler) Myers qui peuvent jouer beaucoup de minutes. Du côté gauche, (Josh) Morrissey a vraiment progressé cette année si bien qu’il est probablement notre meilleur défenseur depuis le début de la saison. On a quand même de la profondeur, on devrait s’en sortir », a-t-il soutenu.  

 

On ne peut certainement pas contredire Perreault étant donné que les Jets ne ralentissent pas après avoir raté les éliminatoires d'une position en 2016-2017. Ils ont même occupé le premier rang du classement de la LNH tôt en décembre. En plus de la contribution du gardien, il évoque le facteur déterminant pour expliquer le tout.

 

« On a relativement la même formation que l’an passé et chaque joueur parvient à en donner un peu plus. On avait une bonne équipe la saison dernière, mais il manquait juste un petit quelque chose qui semble est présent cette fois. Je pense à des gars comme (Mark) Scheifele, Morrissey, notre gardien et Myers. Il était blessé l’an passé (il n’a joué que 11 matchs), c’était un gros morceau et on avait un peu oublié tout ce qu’il pouvait faire. Il joue de grosses minutes et ça aide grandement », a dévoilé celui qui vit sa quatrième saison avec les Jets.

 

À ce propos, Perreault apprécie plus que jamais le contexte actuel.

 

« C’est le plus de plaisir que j’ai eu depuis que je suis arrivé à Winnipeg. Quand on dit que gagner guérit un peu tout, c’est vrai, on a énormément de fun. Quand tu gagnes, tu peux te permettre d’avoir le sourire tous les jours quand tu viens à l’aréna », a convenu le gaucher.

 

Perreault ne s'est pas laissé ébranler

 

Cela dit, Perreault aurait pu se laisser affecter par sa saison pour le moins particulière. En plus d’avoir été poussé sur la touche pour 12 matchs en raison d’une blessure au bas du corps dès la mi-octobre, il a été la victime du coup de bâton salaud de Radko Gudas.

 

« Ça va bien côté production offensive, les points sont là. La blessure m’a ralenti, j’avais commencé la saison sur le premier trio et je reviens en jouant sur le quatrième. Mais on a tellement de profondeur que je joue avec (Joel) Arnia et (Matt) Hendricks. On est en mesure de générer de l’attaque et d’aider l’équipe à gagner », a réagi le patineur originaire de Drummondville.

 

De tels rebondissements peuvent forcer un joueur à puiser dans son caractère pour les surmonter.

 

« Oui, un peu, mais bon, ce sont des choses que je place derrière moi et je regarde vers l’avant. Le fait qu’on gagne et que je sois capable de contribuer à ce succès fait que je ne pourrais pas être plus heureux », a admis Perreault. Mathieu Perreault

 

C’est intéressant de constater que Perreault file le parfait bonheur même si son utilisation moyenne a chuté de près de quatre minutes par match cette saison comparativement aux trois précédentes avec les Jets. Ça ne l’a pas empêché d’avoir récolté neuf buts et neuf aides (18 points) en 19 parties.  

 

« Je ne pourrais pas l’expliquer exactement. L’effort de tous les jours à l’aréna rapporte. Je travaille très fort avec une bonne attitude et j’essaie de donner l’exemple. Pour l’instant, la rondelle rentre dans le filet. On va continuer d’en profiter pendant que ça passe », a résumé le numéro 85.

 

Ainsi, que ce soit au plan individuel ou au plan collectif, Perreault ne préconise aucun changement.

 

« Honnêtement, je trouve qu’on a une équipe complète. Quand t’as du succès, tu veux garder les choses comme elles le sont. Pour le moment, je ne changerais rien à notre façon de faire », a jugé Perreault qui a un taux d’efficacité de 28,12% sur ses lancers ce qui lui vaut le 5e rang de la LNH parmi les joueurs qui ont disputé au moins 15 matchs.

 

Après deux jours de répit, les Jets entameront, jeudi soir, une portion intrigante de quatre matchs contre les Blackhawks, les Blues (deux fois) et les Predators.

 

« Tu me le dis et je ne savais même pas que c’était ce qui nous attendait. Je savais juste qu’on affrontait les Hawks jeudi. On y va un match à la fois, c’est vraiment notre approche cette saison », a conclu Perreault qui ne veut pas modifier la recette gagnante.