La COVID frappe et la Ligue doit contre-attaquer
LNH vendredi, 17 déc. 2021. 10:55 vendredi, 13 déc. 2024. 11:46MONTRÉAL - Loin de simplement s’inviter dans les vestiaires de plusieurs des 32 équipes de la LNH, la COVID est en train de s’y installer. De s’y incruster. Elle frappe et elle frappe de plus en plus souvent avec les conséquences négatives qui en découlent.
Dix matchs ont déjà été reportés. Un onzième – visite des Blue Jackets à Calgary – le sera samedi. Avec une multiplication des cas recensés au cours des dernières heures, d’autres pourraient s’ajouter.
Plutôt que de s’envoler vers Montréal immédiatement après leur revers de 3-1 encaissé aux mains des Islanders, les Bruins sont demeurés à New York. Privés qu’ils sont de Patrice Bergeron, de Brad Marchand, de leur jeune gardien Jeremy Swayman et de trois autres joueurs tous écartés de la formation en raison des protocoles COVID, les Bruins avaient décidé d’attendre de voir si l’éclosion se résorberait et d’attendre les directives de la Ligue avant de traverser la frontière.
La Ligue a reporté le match vendredi matin.
Une pause prolongée pour éviter le pire
La propagation fulgurante du virus dans les vestiaires de ses équipes, mais aussi dans les villes où ces équipes sont installées ou font escale devrait pousser la LNH à reporter d’autres matchs.
En fait, il me semble que la LNH devrait carrément décréter une pause préventive.
Et le plus tôt serait le mieux.
Six matchs sont à l’horaire vendredi soir. Sept le sont toujours pour samedi. Un total de 56 parties – en éliminant les rencontres Bruins-Canadien et Blue Jackets-Flames de samedi qui sont déjà reportées – sont au calendrier d’ici le 23 décembre alors que la pause des Fêtes – aucun match les 24, 25 et 26 décembre – entrera en vigueur.
Est-ce que la Ligue peut se permettre d’attendre cette pause des Fêtes avant de réagir? Est-ce que les trois jours seront suffisants pour endiguer la propagation des derniers jours?
J’imagine que Gary Bettman, son bras droit Bill Daly et le médecin en chef de la LNH et tous les spécialistes qui les conseillent débattent de cette question depuis plusieurs heures déjà. Peut-être même quelques jours.
Il me semble toutefois que pour éviter de mettre en péril le reste de la saison, la Ligue devrait profiter de la pause des Fêtes qui s’en vient pour simplement la prolonger.
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En reportant les matchs prévus d’ici le 23 décembre, la Ligue réduirait sur une plus longue période les risques de propagation du virus en limitant les contacts entre joueurs de formations différentes. Des joueurs qui ont croisé sur la patinoire d’autres joueurs ayant eu des contacts rapprochés, voire très rapprochés, avec des adversaires et des coéquipiers porteurs, souvent sans même le savoir, du virus de la COVID.
En prolongeant la pause des Fêtes, la LNH imiterait les pompiers forestiers qui coupent des arbres afin de créer des fossés suffisamment larges pour empêcher les flammes et les tisons qu’elles provoquent de sauter d’un arbre à l’autre et de menacer l’ensemble de la forêt.
Si la Santé publique de Montréal a demandé au Canadien de fermer les portes du Centre Bell au nez de ses partisans afin de disputer le match de jeudi à huis clos, si le Gouvernement du Québec a fait sienne la mesure annoncée plus tôt cette semaine en Ontario en imposant aux Leafs et aux Sénateurs de jouer devant des gradins occupés à 50 %, c’est clairement parce que les risques de propagation sont dangereusement élevés.
La LNH devrait suivre ces exemples elle aussi.
Surtout qu’aux quatre coins de la Ligue, des joueurs commencent à afficher un brin ou deux d’inconfort, voire d’insécurité face à la situation qui s’aggrave chaque jour.
Nick Cousins, frappé par le virus à Nashville, a clairement invité la LNH à mettre la saison sur pause jeudi. Après la victoire de 3-2 qu’il a offerte au Tricolore en marquant le seul but de la séance de tirs de barrage, Jonathan Drouin a candidement admis qu’il affichait une forme d’inquiétude face à l’idée de partager la patinoire avec des joueurs potentiellement contagieux. Surtout que le Canadien n’a pas été épargné avec Brendan Gallagher et Sami Niku qui ont raté, jeudi, un septième match consécutif depuis qu’ils ont été écartés de la formation en raison d’un résultat positif à un test de dépistage COVID.
Laurent Dauphin qui vit son rêve de jouer dans la LNH et qui a inscrit, jeudi, son premier but dans l’uniforme du Canadien et son quatrième en carrière dans la grande ligue, a, pour sa part, indiqué qu’il se sentait protégé par les deux vaccins qu’il a reçus et qu’il voulait jouer.
« Un club de hockey c’est un peu le reflet de la société. Certains joueurs sont plus prudents que d’autres. Les décisions se prendront à un autre niveau que le mien et je suis convaincu que les décisions seront prises dans le but de maximiser la santé et la sécurité des joueurs et de nos partisans », que Dominique Ducharme a indiqué après la victoire de son équipe jeudi.
Pause olympique
Avec la propagation fulgurante du virus, il est de plus en plus probable que les joueurs de la LNH décideront d’éviter la Chine en dépit l’attrait sensationnel du tournoi olympique.
Si la LNH voit son souhait être exaucé par ses joueurs qui décideront d’éviter les Jeux de Pékin, elle pourra profiter de la pause olympique pour reprendre au moins quelques-uns des matchs reportés jusqu’ici. Et des autres qui devraient l’être si la Ligue décidait de prolonger la pause des Fêtes par mesure préventive.
Vrai que des amphithéâtres ont déjà été réservés pour la présentation de spectacles. Vrai que les joueurs qui ne devaient pas aller défendre les couleurs de leurs pays respectifs devront malgré tout profiter de quelques jours de congé.
Mais il y aurait moyen de profiter des 22 jours de la pause olympique déjà au calendrier pour réduire les conséquences négatives d’une pause préventive. Si la LNH devait décider d’en décréter une.
À la vitesse avec laquelle la COVID patine en ce moment, des développements s’imposeront au cours des prochaines heures.
Il sera intéressant de voir à quel point la LNH mettra à l’avant-plan la santé et la sécurité de ses joueurs et de ses partisans.
Le Canadien a pris la bonne décision
La haute direction du Canadien a été prise à contrepieds lorsqu’elle a reçu la demande de la santé publique de disputer le match à huis clos.
Cette demande est tombée alors que les portes de l’amphithéâtre étaient sur le point d’être franchies par les premiers partisans. Des employés arrivés au Centre Bell après une journée au bureau dans leur « vraie job » se dirigeaient vers leurs loges, leurs sections, leurs lieux de travail sans même savoir qu’ils devraient rebrousser chemin quelques minutes plus tard.
Le Canadien a essuyé bien des critiques pour sa décision d’avoir répondu oui à la demande de la Santé publique.
Ces critiques sont aussi injustes qu’injustifiées.
La haute direction du Canadien a pris la seule décision qu’il était possible de prendre en pareilles circonstances. La direction du Tricolore aurait eu l’air d’un citoyen corporatif de deuxième ordre, voire d’un citoyen corporatif incitant la population à se rebeller contre les mesures sanitaires, si les fans du Canadien étaient entrés par milliers au Centre Bell pendant que le premier ministre François Legault invitait la population à restreindre ses contacts de 50 %, invitait les restaurants, les commerces, les salles de spectacles – dont le Centre Bell – à réduire de 50 % leur capacité maximale.
Est-ce que cette décision a pris les amateurs à contre-pieds? C’est clair. Est-ce que cette décision a fait mal au cœur et au compte en banque à des amateurs du Canadien, ou des Flyers, venus d’un peu partout au Québec – jour de congé, réservation au restaurant et à l’hôtel en plus de l’achat des billets – pour assister au match? C’est clair aussi.
Mais c’est la seule décision qui pouvait être prise. La seule bonne décision on s’entend.
Lorsque le Canadien reviendra au Centre Bell après son traditionnel périple des Fêtes – sept matchs consécutifs loin de Montréal – il sera intéressant de voir si la limite de 50 % sera toujours en vigueur ou si les mesures seront plus strictes encore.
À suivre...