LOS ANGELES - Comme plusieurs, je crois que le duel Blackhawks-Kings en finale de l’Ouest marquera la saison 2013-2014 comme la grande finale de la Coupe Stanley à défaut d’être la vraie.

Bon! Il est possible que les Rangers causent une, voire des surprises. Il est possible qu’Henrik Lundqvist vole un match comme il l’a fait en finale de l’Est aux dépens du Canadien. Que Jonathan Quick fasse cadeau d’un match aux Rangers comme il l’a fait trop souvent depuis le début des séries. Que le fait que les Kings aient disputé 21 matchs – c’est toutefois un tout petit de plus que les Rangers – qui ont toutefois profité de trois jours de congé de plus que leurs adversaires de la Californie permette aux Blueshirts de prolonger la série jusqu’à la limite. De transformer ce qui s’annonce comme une formalité en duel intéressant.

On verra!

Ce qui est clair toutefois, c’est que si l’on peut avoir des doutes sur l’ampleur que prendra la finale opposant les Rangers aux Kings, on est déjà assuré que ce duel opposant New York et Los Angeles fera de cette série une mégafinale sur le plan de l’attention médiatique. Une finale opposant les deux mégalopoles des États-Unis, les deux plus gros marchés télévisuels des États-Unis.

Après des séries très enlevantes qui ont permis de mousser ses cotes d’écoute aux quatre coins de la LNH, Gary Bettman peut se frotter les mains. Car ce sera la toute première fois de son histoire que sa Ligue pourra profiter d’une telle visibilité.

En fait, ce n’est pas tout à fait vrai : les Devils du New Jersey étaient les adversaires des Kings lors de leur toute première conquête de la coupe Stanley en 2012. Et c’est contre les Ducks d’Anaheim que les Devils du New Jersey ont permis à Pat Burns de soulever sa première et seule coupe Stanley en 2003. Mais sur le strict plan de l’attention médiatique dans la grande région de New York, les Devils ne vont pas à la cheville des Rangers. On peut dire la même chose des Ducks en Californie.

Bien que la NFL n’ait jamais profité d’un Super Bowl opposant des équipes de New York et de Los Angeles, la LNH rejoint le baseball majeur et la NBA dans la liste des circuits qui ont su profiter de duels aussi importants pour l’image de leur sport. La WNBA (basketball féminin) a aussi profité d’une telle finale en 2002 lorsque les Sparks de L.A. ont battu le Liberty de New York.

Les Yankees et les Dodgers – après leur déménagement de Brooklyn à Los Angeles – se sont croisés à quatre reprises en Série mondiale, dont trois fois en quatre ans entre 1977 et 1981. Les Dodgers l’ont emporté en 1963 et 1981. Les Yankees ont gagné en 1977 et 1978.

Au basketball, les Knicks et les Lakers se sont croisés à trois reprises au début des années 1970. Les Lakers ont gagné en 1970 et 1973 alors que les Knicks ont paradé avec le précieux trophée en 1972.

Pour le moment, c’est calme autour du Staples Center. Exception faite de quelques touristes venus se faire prendre en photo avec Kareem Abdul-Jabbar, Magic Johnson ou Wayne Gretzky qui est immortalisé un peu en retrait des deux grandes vedettes des Lakers et des centaines de journalistes qui convergeaient ce matin vers le domicile des Kings pour mettre sur la main sur leur accréditation, le centre-ville ne vibre pas encore au rythme du hockey et de la finale de la coupe Stanley.

Mais ça viendra.

Car avec l’omniprésence des médias de L.A. et de New York, la LNH est déjà assurée d’une visibilité jamais égalée pour la finale qui se mettra en branle mercredi soir, à 20 h heure de l’Est et 17 h ici en Californie.

Il ne reste plus qu’à attendre de voir quel genre de finale Martin St-Louis et ses Rangers et Drew Doughty et ses Kings offriront. Une finale qui tombera à plat en confirmant la nette domination de l’Ouest sur l’Est encore cette année; ou une finale enlevante au cours de laquelle les Rangers défendront chèrement leur peau ou prendront la LNH au grand complet de court en causant une surprise que personne, ou à peu près, n’envisage pour le moment.

Ma prédiction : les Kings en 5...