Difficile à dire,mes amis, si la démarche de Jim Balsillie visant à acquérir “par la force“ les Coyotes de Phoenix va réussir. Mais il faut admettre que son plan est rien de moins que brillant. Sachant très bien qu‘il ne peut plus devenir propriétaire en entrant dans le “boys club“ de New York (depuis ses premières tentatives plutôt dérangeantes pour les autres propriétaires), Balsillie a parfaitement joué sa dernière mise en plaçant sur la table une offre mirobolante pour les Coyotes de Phoenix, sertie d‘une clause de transfert vers Hamilton. En effet, si le propriétaire “vendeur” Jerry Moyes obtient le droit de placer son équipe sous la loi de la protection de la faillite (le jugement sur ce droit sera rendu le 19 mai prochain), il deviendra alors extrêmement délicat pour les hommes de loi impliqués dans le processus de faillite de ne pas accepter l‘offre mirobolante de 212,5 millions$ du créateur de Research in Motion. Et je doute qu‘il resterait alors un recours légal sérieux pour la LNH pour empêcher le processus d‘aller de l‘avant.

Il serait intéressant par ailleurs de connaître le fond de la pensée de Paul Kelly et de l‘Association des joueurs dans ce litige. Maintenant que les joueurs sont “partenaires” de la Ligue nationale en vertu de la récente convention collective, comment peuvent-ils être contre l‘arrivée d‘un promoteur aussi passionné et dynamique que Balsillie, qui veut bâtir un projet d‘affaire assuré de réussir et qui engendrerait plusieurs nouveaux millions dans les coffres des joueurs?

Honnêtement, je crois bien que cette fois Gary Bettman est piégé. Même si le juge empêche les Coyotes d‘être placé sous la loi de la protection de la faillite et que le commissaire essaie de préserver l‘équipe dans ce marché voué à l‘échec via quelques “amis” comme Jerry Reinsdorf, tout s‘écroulera à nouveau, éventuellement. D‘autant plus que l‘économie, malgré quelques signes positifs, mettra encore du temps à se rétablir. Et ne nous leurrons pas: ce qui arrive à Phoenix va bientôt faire boule de neige ailleurs, que ce soit à Nashville, Tampa, Long Island ou ailleurs.

On se demandait, il n‘y pas si longtemps, si on reverrait un jour des vrais marchés de hockey revenir dans la LNH. La démarche de Balsillie place maintenant la LNH devant son destin. Car si une 2e équipe s‘installe en Ontario, où il est assuré qu‘elle aura du succès au guichet, plus rien ne pourrait empêcher un retour éventuel de Winnipeg et de Québec. Il serait aussi impossible pour M. Bettman de fermer les yeux encore plus longtemps sur le marché de l‘Europe.

Intéressant, fort intéressant.