MONTRÉAL - Tandis que la LNH entamait son calendrier préparatoire cette semaine, tout le monde a dû mettre l'épaule à la roue aux cercles des mises en jeu et le banc des pénalités s'est soudainement rempli.

Les joueurs de centre ont été expulsés à maintes reprises des cercles des mises en jeu, tandis que des joueurs, incrédules, étaient envoyés au cachot pour avoir tenté d'asséner un coup de bâton sur les gants de l'adversaire.

Tout ça faisait partie du plan de la ligue afin de lutter contre les tricheurs aux cercles des mises en jeu et d'éliminer les coups de bâton aux bras et aux mains. Et tant que l'emphase sera mise sur ces mesures, les joueurs devront s'adapter.

« Nous avions simplement l'impression que nous avions été trop tolérants et qu'il était temps de resserrer le processus de mise en jeu, particulièrement au niveau des traits dans les cercles de mise en jeu, a commenté le directeur des arbitres de la LNH Stephen Walkom mardi. Ça devenait dangereux pour les juges de lignes, car les patins des joueurs se retrouvaient derrière eux. »

« Nous tentons de leur faire comprendre que c'est important pour l'intégrité du processus dans le cercle des mises en jeu ainsi que pour la sécurité des joueurs et des juges de lignes. »

En huit matchs préparatoires lundi soir, 49 punitions ont été décernées pour coup de bâton et neuf autres pour mise en jeu illégale.

Ces changements ne découlent pas de nouveaux règlements, mais simplement d'un renforcement des anciens.

Aux mises en jeu, les joueurs doivent se faire face et garder leurs patins derrière les traits. La plupart des joueurs de centre trichaient en s'approchant le plus possible du cercle des mises en jeu, afin d'obtenir un avantage sur leurs adversaires.

« Les joueurs s'approchaient tellement qu'ils se cognaient la tête avant que la rondelle soit déposée sur la patinoire, a expliqué Walkom. Les traits sont présents depuis le milieu des années 1990, mais avec le temps, les joueurs n'ont cessé de s'en approcher. »

Si un joueur triche, il est expulsé du cercle des mises en jeu et un coéquipier doit prendre sa place. Si une équipe commet cette faute à deux reprises à la même mise en jeu, elle écope d'une pénalité de deux minutes.

Mais, de toute évidence, les joueurs ont été pris au dépourvu, et au moins l'un d'entre eux était chassé sur chaque mise en jeu. Les ailiers et même les défenseurs, lorsque les équipes évoluaient à court de deux hommes, ont dû mettre la main à la pâte, même si les juges de ligne ont rencontré chaque équipe avant les matchs pour expliquer comment ils allaient procéder aux cercles des mises en jeu.

« En première période, Phillip Danault n'a pris qu'une seule mise en jeu, et il joue habituellement au centre, a raconté l'attaquant du Tricolore Charles Hudon. C'est très bizarre. »

Certains observateurs se demandent pendant combien de temps cela perdurera. La ligue a lutté contre de nombreuses infractions avant de devenir plus tolérante au fur et à mesure que la saison avançait, et de carrément fermer les yeux en séries éliminatoires.

Walkom était le directeur des arbitres en 2005-06 lorsque, après avoir mis un terme au lock-out, la ligue s'est attaquée à l'accrochage. Cette lutte s'est poursuivie pendant quelques saisons, et aujourd'hui les arbitres appellent encore des pénalités aux joueurs qui placent leur bâton devant un adversaire dans l'espoir de le ralentir.

En conséquence, les joueurs ont développé une tendance à donner un coup de bâton sur les mains, ou le bâton, de leurs adversaires afin de reprendre possession de la rondelle. La ligue veut mettre un terme à tout ça.

« Je sais qu'ils n'arrêteront pas de le faire, parce que c'est devenu un réflexe, mais j'espère qu'avec le temps les joueurs cesseront ce genre de comportement », a-t-il résumé.