Jamais, au grand jamais je n’aurais cru que, dans un si court laps de temps, les changements tant désirés par le circuit de la Ligue nationale de hockey, dans le but de présenter du jeu différent, plus excitant et davantage axé sur les habilités individuelles n’auraient pris autant d’ampleur. Tout ça, à quelques exceptions près – on parle ici de l’incident Matthew Tkachuk et Zack Kassian.

 

De la vitesse et de l’audace à l’état pur qui démontrent plus que jamais que cette nouvelle orientation des dernières années est bel et bien ancrée de façon permanente dans la façon de réussir et de bâtir les équipes championnes.

 

Le futur risque d’avoir des allures du moment présent, comme en ont témoigné les différentes prouesses de la semaine dernière des Auston Matthews, Connor McDavid, Jonathan Huberdeau et David Pastrnak, pour ne nommer que ceux-là. Vitesse, maniement de rondelle, vision du jeu, confiance, tous des éléments qui font partie intégrante des qualités des joueurs nommés ci-haut.

 

La génération des athlètes d’aujourd’hui aime nourrir et cultiver cette différence. Au lieu de la cacher, elle aime la défendre et s’en servir dans le feu de l’action. « Oser » représente pour eux leur carte de visite, en quelque sorte.

 

Sans manquer de respect aux joueurs possédant l’autre mentalité, celle d’une autre époque, la nouvelle génération de hockeyeurs aime être différente de ses prédécesseurs.

 

Les hauts dirigeants de la LNH, qui ont la responsabilité de prendre les meilleures décisions pour le bien organisationnel, ne peuvent faire abstraction de cette nouvelle réalité que représente le hockey d’aujourd’hui et la façon dont il se joue.

 

Même s’il est encore un peu tôt pour clairement identifier quelles seront les formations vendeuses et acheteuses d’ici le 24 février prochain, chose certaine, cette nouvelle réalité sera prise en compte par les décideurs.

 

Le fait de penser le contraire représenterait un manque évident de vision et de clairvoyance sur ce produit renouvelé de la LNH. Il faut toujours tenter d’être innovateur et surtout ne pas avoir peur du changement, car après tout, la LNH n’a jamais été aussi excitante.

 

Lighnting de Tampa Bay : « Prise de conscience oblige! »

 

Plusieurs avanceront que ce n’était qu’une question de temps avant que la crème finisse par remonter à la surface chez le Lightning de Tampa Bay. On se rappelle que cette formation de premier niveau, qui avait récolté plus de 128 points la saison précédente, avait fini par subir l’affront d’une élimination au premier tour des séries en quatre parties face au Blue Jackets de Columbus.

 

Erreur de parcours, excès de confiance ou bien mauvaise préparation? La question se pose, car après tout le Lightning était confronté à une formation qui avait fait plusieurs acquisitions à la date limite des transactions et présentait une solide opposition. Bref, pour un ensemble de facteurs, le Lightning de Tampa Bay a échoué dans sa tentative de remporter les grands honneurs et on se demandait de quelle façon la formation de Jon Cooper allait entreprendre la saison 2019-2020.

 

Clairement pas de la bonne façon. Hockey brouillon, manque de constance, engagement collectif déficient, tout cela démontrait des signes d’une formation davantage habitée par la pensée individualiste.

 

La situation aura duré quelques semaines, mais le Lightning aura finalement eu sa prise de conscience. Cooper a commencé à serrer la vis dans sa façon de coacher, en démontrant plus de rigueur dans la gestion de ses joueurs, en les rendant davantage imputables.

 

Depuis ce temps, la formation floridienne a signé une 10e victoire consécutive en fin de semaine, avant de finalement s’incliner face aux Devils dimanche, mais ce qu’on retiendra surtout, c’est que les joueurs semblent avoir compris le message.

 

Meilleur temps de possession, gestion de la rondelle plus responsable, meilleur engagement collectif et individuel dans le jeu sans la rondelle, surtout en territoire défensif, voilà tous des éléments qui ont été améliores.

 

Il ne faudrait pas oublier Andrei Vasilevskiy qui, bien que surutilisé lors du dernier mois, étant dans l’action dans huit des dix dernières sorties de sa formation, n’a alloué que 17 buts à l’adversaire. Il a enfin retrouvé ses repères, et il était temps, lui qui est considéré comme l’un des meilleurs gardiens de sa profession.

 

Sans pour autant partir en peur, il faut dire que la formation de Jon Cooper démontre de plus en plus les signes de maturité d’une équipe en mission, qui a la ferme intention de répondre aux attentes du milieu. 

 

Canadien-Sénateurs : tu ne vas pas à la chasse à l’ours avec un couteau à beurre!

 

Sans s’attendre au plus grand des spectacles samedi soir dernier au Centre Canadian Tire lors de l’affrontement entre les Sénateurs d’Ottawa et le Canadien de Montréal, il faut avouer que le spectacle n’était pas si mal.

 

Pour le Canadien, aux prises avec plusieurs blessures, l’expression « aller à la chasse à l’ours avec un couteau à beurre » utilisée par le défunt Pat Burns semble être appropriée, alors que la formation montréalaise nage de plus en plus vers une non-participation aux prochaines séries éliminatoires.

 

Confiance fragilisée, certains joueurs moins conscients de l’urgence du moment, manque de profondeur et manque de « puck luck », tous des éléments qui portent à croire que le directeur général, Marc Bergevin, aura de grands défis à relever et de grandes décisions à prendre au cours des prochaines semaines, notamment après la pause du match des étoiles.

 

Même si la réalité sera difficile à accepter, il faut être réaliste. Le CH risque fortement d’être une équipe vendeuse, ou sinon acheteuse très modérée, sans que cela coûte des choix au repêchage ou des jeunes espoirs faisant partie de la charte de profondeur de la formation.

 

En contrepartie, malgré l’enthousiasme, et avec raison, des partisans pour certains bons jeunes joueurs qui se pointent à l’horizon, il faut savoir que certains d’entre eux représentent le futur à moyen et long terme et non les réponses à court terme.

 

Le fait de penser autrement serait de faire fi des différentes étapes de progression qui diffèrent d’un individu à l’autre dans le programme de développement et de cheminement comme athlète, et de faire preuve d’un manque de respect au niveau du processus.

 

Selon les différentes analyses, plusieurs des jeunes espoirs du CH devraient être en mesure de répondre plus que positivement aux attentes organisationnelles. Or, il y a en a tout de même certains autres qui se trouvent dans le camp des « suspects », comme ça a malheureusement déjà été le cas dans le passé, tant pour Montréal que plusieurs équipes de la LNH.

 

Une réalité qui doit nous rappeler qu’il n’y a pas que dans l’environnement du Canadien que certains bons jeunes joueurs se pointent à l’horizon, dans une ère où les directeurs généraux ont compris assez rapidement que les choix au repêchage représentent une valeur inestimable dans le maintien ou dans la relance d’une franchise.