Quoi que l’on en dise ou en pense, « Sid the Kid » est de retour à un niveau où plusieurs pensaient qu’il ne reviendrait jamais en raison des blessures subies au début des années 2010. Des blessures qui selon plusieurs auraient pu mettre fin à sa carrière d’athlète professionnel, là où le facteur temps au niveau de la réadaptation semble avoir été le meilleur de ses alliés.

La façon dont il compétitionne et performe ne laisse personne indifférent, et cela même si cette façon semble en déranger certains au niveau de la patinoire dans la finale actuelle. Crosby, par sa passion et son envie pressante de se surpasser, démontre clairement qu’il a réussi à se réapproprier le plaisir perdu et qu’il a retrouvé le goût d’être un hockeyeur qui veut faire la différence.

Accusé à tort ou à raison d’abus en début de cette série finale face à son comportement dans le cercle des mises en jeu – il est monnaie courante pour la forte majorité des joueurs de centre dominants de ce circuit que d’analyser et décortiquer les faits et gestes de l’adversaire dans cet aspect du jeu qui a un lien direct avec le temps de possession de la rondelle –, Crosby ne s’en laisse pas imposer.

Cette tactique semble être utilisée beaucoup plus pour tenter de déstabiliser l’un des meilleurs de la profession ou tout simplement pour tenter d’influencer les officiels responsables de cette phase de jeu afin qu’ils y portent une attention particulière.

L’intérêt lié à celui que l’on surnomme « Sid the Kid » dans ces séries éliminatoires n’est pas un fruit du hasard. Perfectionniste et amoureux de la pression – au lieu de devenir stressante, au contraire devient plus excitante et stimulante dans les moments critiques pour lui – Crosby semble utiliser cette pression à son avantage.

Pleurnichard pour certains dans le feu de l’action, et selon certains responsable en bonne partie des congédiements de Michel Therrien (février 2009) et Mike Johnston (décembre 2015), Crosby refuse de se laisser abattre par ce qui l’entoure.

Le fait d’assumer toute cette chaleur et de prendre le leadership nécessaire pour forcer la main de son employeur afin de procéder à ce changement de direction n’est pas facile. Par la suite, être capable de  répondre et d’afficher cette force de caractère afin de rendre ses coéquipiers meilleurs prouve bien à ce jour que Crosby fait partie des rares joueurs d’exception qui veulent la victoire à tout prix et qui feront tout pour l’obtenir.

Réénergisé comme plusieurs autres de ses coéquipiers depuis l’entrée en scène de Mike Sullivan derrière le banc de cette formation qui cherche à retrouver son identité première, le mariage développé et l’approche de la « game » entre Sullivan et ses joueurs de premier niveau semblent expliquer ce grand revirement de situation et la présence des Penguins de Pittsburgh à la finale de la Coupe Stanley.

Le fait d’avoir retrouvé leur style des belles années a tout simplement permis aux Penguins d’en surprendre plusieurs et de se rendre en grande finale du circuit Bettman, et de rivaliser pour les grands honneurs.

Kirk Muller et le secret de la Caramilk

Il n’y aucun doute dans mon esprit que le statu quo n’était plus de mise au sein du personnel hockey du Canadien après les différentes zones de turbulences que la formation de Michel Therrien a traversées  au cours de la dernière campagne.

Il était de mise que des changements soient apportés dans l’entre-saison, question d’essayer de transformer certaines faiblesses en forces éventuelles. De là l’intérêt que l’organisation du Canadien avait envers Guy Boucher avant son embauche chez les Sénateurs d’Ottawa à titre de chef d’orchestre.

Kirk MullerL’arrivée de Kirk Muller au sein du personnel hockey à titre d’entraîneur associé de la Sainte-Flanelle représente en quelque sorte un plus pour la haute direction, mais penser que d’un seul coup de baguette magique l’avantage numérique – un des canards boiteux de la dernière saison – obtiendra automatiquement de meilleurs résultats est un peu illusoire. Même si plusieurs observateurs pensent qu’il sera difficile pour le Tricolore de faire pire que lors de la dernière saison.

Dans des structures quasi-similaires pour l’ensemble des formations du circuit Bettman, l’adhérence à la philosophie utilisée, l’exécution, le souci du détail et cette fameuse fraction de seconde dans la prise décisionnelle sont les facteurs qui font toute la différence entre les succès et les insuccès rencontrés dans cette phase de jeu.

La venue de Muller est pour certains un synonyme de menace pour Michel Therrien et tout simplement une valeur ajoutée pour d’autres. Muller, par son vécu (bon et moins bon) des dernières années et avec le rôle qu’il aura éventuellement à jouer comme lien direct entre joueurs et entraîneurs – comme l’avait si bien fait Gérard Gallant – pourrait bien donner, à mon humble avis, de l’oxygène à Therrien, lui qui entreprendra sa cinquième saison derrière le banc de la formation montréalaise.

En tant qu’homme expérimenté et intelligent, Therrien saura composer avec cette nouvelle addition afin de rendre le Canadien meilleur, et cela, au-delà des sentiments et perceptions des gens de l’extérieur.

Therrien devra également se libérer du regard des autres et demeurer soi-même indépendamment de ce que plusieurs auraient tendance à penser, c’est-à-dire que le compte à rebours afin de lui trouver un successeur se mettra en marche dès la moindre petite défaillance.

À suivre!