Quiz : les Québécois en finale de la Coupe Stanley

 

BOSTON - Parce que les erreurs coûteuses des arbitres ont retenu autant l’attention depuis le début des séries éliminatoires – peut-être même plus – que l’élimination surprise du Lightning de Tampa Bay en première ronde et les prouesses multipliées par les joueurs des Bruins et des Blues qui se croisent en finale de la coupe Stanley, Gary Bettman n’a pas attendu les questions des journalistes pour aborder le sujet chaud des séries.

 

« Nous avons les meilleurs officiels au monde. Nous avons adopté différentes mesures pour les aider – révisions de tous les buts marqués et contestations accordées aux entraîneurs dans les situations de hors-jeu ou d’obstructions sur les gardiens mal jugés – mais il semble que ce ne soit pas encore suffisant », a convenu le commissaire de la LNH dans sa traditionnelle « adresse à la nation » à l’aube de la finale de la coupe Stanley.

 

Mitraillé de questions reliées au travail des officiels après son discours, Bettman a ensuite convenu que le but d’Erik Karlsson, marqué en prolongation à la suite d’une passe illégale effectuée avec la main par Timo Meier pour permettre aux Sharks de prendre les devants 2-1 dans la finale de l’Ouest, avait mis sa santé en péril...

 

« Je me suis dit que ce serait bien que ma tête n’explose pas! »

 

Comment Gary Bettman a réagi à la suite de cette passe illégale qui a été vue et revue par tous les amateurs de la planète hockey, et bien sûr par le commissaire, mais qui a été ratée par les quatre officiels sur la patinoire?

 

« J’étais mécontent », a candidement admis Bettman.

 

« Colie – le commissaire adjoint aux opérations hockey de la LNH, Colin Campbell – était mécontent. Stephen – Stephen Walkom, le directeur des officiels – était mécontent tout comme ses quatre officiels qui étaient sur la patinoire », a continué Gary Bettman.

 

« Je suis souvent en contact avec Colie les soirs des matchs et lorsqu’une prolongation débute, nous terminons toujours la conversation en souhaitant un but non controversé. Malgré tous les moyens mis à la disposition des arbitres, des erreurs comme nous en avons vécu au cours des séries arrivent malheureusement de temps en temps. »

 

Le fait que Bettman ait admis les erreurs est déjà un pas en avant.

 

Le plus important reste toutefois à faire. Et la meilleure nouvelle dans toute cette série de tristes épisodes est que Bettman semble vraiment avoir l’intention d’améliorer les systèmes en place pour minimiser encore davantage les risques d’erreurs comme celles qui ont noirci les séries ce printemps.

 

« Les révisions vidéo apportent leur lot de bien de mal. Il faut trouver un équilibre. Il faut surtout trouver une façon d’avoir les bonnes décisions et d’être constant dans les décisions que nous rendons. Toutes les parties impliquées – la LNH, les directeurs généraux, les joueurs et les arbitres – seront mises à contribution afin de trouver la meilleure façon d’obtenir les bonnes décisions et la constance que nous recherchons. C’est le défi que nous nous donnons », a insisté le commissaire.

 

Tout réviser, ne rien réviser?

 

L’objectif est noble. En fait non, il est nécessaire. C’est la manière à prendre qui n’est pas claire.

 

« Et je vous assure que ce n’est pas aussi facile que plusieurs le croient », a mis en garde le commissaire dont le souci numéro un est la prolongation indue de la durée des matchs dans l’éventualité d’une multiplication des révisions vidéo.

 

Plusieurs solutions ont été avancées au cours des dernières semaines. Lundi, lors de la journée médiatique, Brad Machand s’est même permis de lancer que toutes les contestations devraient être abolies et que les joueurs devraient vivre et mourir avec les décisions rendues sur la glace.

 

Ça semble utopique. Et aussi un brin ridicule.

 

Car comment diable une ligue professionnelle pourrait composer avec le fait que les spectateurs présents dans les amphithéâtres et les amateurs suivant les matchs à la télé pourraient être en mesure de constater les erreurs des officiels et critiquer tous les aspects du jeu pendant que les arbitres seraient eux garder dans le noir?

 

« Avec ce que nous avons amorcé comme processus de révision, je ne crois pas qu’il soit envisageable de revenir en arrière », a souligné Bettman dans une remarque qui me semble tout à fait logique.

 

« Mais jusqu’où doit-on aller? On ne peut pas remonter indéfiniment sans le temps avant qu’un but soit marqué non plus », a conclu Bettman.

 

Là aussi on doit lui donner raison.

 

Mais ce qui est clair, c’est que les arbitres ont besoin d’aide. Surtout qu’en dépit les éloges lancés par le commissaire à leur endroit, les officiels fautifs dans les matchs Blues-Sharks et Knights-Sharks en fin de première ronde ont tous été retournés à la maison après leurs erreurs coûteuses et ont vu leur saison prendre fin abruptement.

 

Chine : une année de pause

 

Après des expériences heureuses lors des dernières années, la LNH n’enverra pas d’équipe en Chine l’automne prochain pour y disputer des matchs préparatoires. Mais ce n’est que partie remise.

 

« La Chine est un marché immense où nous tenons à nous établir davantage. Mais en raison des célébrations associées à la création de la République populaire de Chine par Mao Tsé-Toung en 1949, la logistique était simplement trop compliquée pour envoyer deux équipes et les faire jouer des matchs là-bas. Nous continuerons à nous impliquer dans le hockey chez les jeunes et à envoyer des ambassadeurs pour faire la promotion du hockey et de la LNH là-bas, mais nous renverrons des équipes à l’automne 2020 seulement », a indiqué le commissaire adjoint Bill Daly.

 

Jeux olympiques de 2022

 

Parlant de la Chine, la LNH n’a pas fermé la porte à un retour aux Jeux olympiques d’hiver qui y seront présentés en 2022. Président de la Fédération internationale de hockey (IIHF), René Fasel a profité des derniers championnats du monde pour souligner qu’il pourrait imposer une date butoir en septembre 2020 pour éviter les tergiversations qui ont mené au boycottage des JO de PyeongChang en 2018.

 

« René a fait cette déclaration aux journalistes là-bas, mais nous n’avons jamais été saisis de cette possibilité d’imposition d’une date butoir. Si elle tombe un jour, nous composerons avec cette situation. Mais nous prendrons les décisions les meilleures pour la LNH », a simplement répliqué Gary Bettman.

 

Paix syndicale

 

Plus pressante que la date butoir potentielle de la IIHF en vue des JO de 2022, le mois de septembre prochain marquera la possibilité que la LNH ou le syndicat représentant ses joueurs puissent mettre un terme hâtif à la convention collective qui autrement sera maintenu jusqu’à son échéance en 2022.

 

« Notre Ligue n’a jamais été en aussi bonne santé financière et sportive. Je suis bien conscient que Donald Fehr – le directeur exécutif de l’Association des joueurs (AJLNH) – doit avoir entre 10 et 15 points qu’il aimerait réviser. Nous en avons aussi. Mais quand on regarde l’ensemble de notre situation, je suis d’avis que la paix syndicale est la meilleure option possible pour les deux parties », a indiqué Gary Bettman.

 

Son adjoint Bill Daly a souligné que les négociations suivaient leur cours et que le ton était cordial avec son vis-à-vis de la AJLNH.

 

« Mes relations avec la LNH n’ont rien à avoir avec les chances de réussite ou non des discussions. J’ai des membres à représenter et ce sont eux qui me dictent leurs exigences et la LNH répond à ses propriétaires également. Je ne m’avancerai pas plus loin sur la nature et l’état des négociations », a pour sa part commenté Donald Fehr.

 

Vers une NHL féminine

 

La LNH est bien au fait des ennuis de la Ligue professionnelle de hockey féminin et de l’annonce du boycotte de ses joueuses en vue de la saison prochaine. Bien qu’il ait à cœur la cause du hockey féminin et que plusieurs équipes de son circuit sont impliquées de près de ou loin avec les joueurs et leurs (anciennes) formations, Gary Bettman a indiqué mardi qu’il était beaucoup trop prématuré pour spéculer sur les possibilités que la LNH développe elle-même un volet féminin aux structures déjà en place.