Plus tôt cette semaine, Ian Laperrière a avoué avoir caché ses symptômes postcommotion cérébrale afin de participer à la série finale de la coupe Stanley avec les Flyers de Philadelphie. Comment Laperrière a-t-il pu déjouer les médecins? La neuropsychologue Maryse Lassonde détient une partie des réponses.

La docteure Lassonde est une sommité dans le domaine des commotions cérébrales. Détentrice de sept doctorats, elle dirige des projets de recherche sur les effets à court et long termes d'une commotion cérébrale.

Depuis 1997, elle est la neuropsychologue du Canadien et travaille conjointement avec le médecin attitré de l'équipe, le docteur David Mulder. Selon la docteure Lassonde, il y a une mince possibilité de déjouer les tests d'un neuropsychologue.

« Si le joueur s'est reposé énormément avant d'aller faire ses tests neuropsychologiques, qu'il a fait un effort extrême, sans déclarer que quand il faisait un effort cognitif, ça lui donnait des maux de tête ou de la fatigue, peut-être qu'il pourrait déjouer le système », explique la docteure Lassonde.

Lorsqu'un joueur est victime d'une commotion cérébrale, il doit passer par une série de tests afin d'évaluer sa condition. Les troubles d'attention, de mémoire, de concentration et de motricité sont généralement les principaux symptômes reliés à une commotion cérébrale. La décision quant à un retour au jeu revient au médecin de l'équipe après lecture du rapport du neuropsychologue.

« Si je vois dans mes tests que le joueur a des problèmes d'attention visuelle, ce n'est pas très bon pour lui qu'il retourne au jeu », poursuit la docteure Lassonde. « Il ne sera pas efficace pour son équipe et pour lui-même. »

Depuis 13 ans, chaque équipe de la Ligue nationale de hockey a un neuropsychologue qui lui est attitré. Un bilan neuropsychologique complet des joueurs est remis aux équipes avec une attention plus particulière à ceux qui ont un historique de commotions cérébrales.

« Ce neuropsychologue évalue tous les joueurs à leur niveau de base et si une commotion survient, elle est déclarée par le médecin de l'équipe », conclut la docteure Lassonde. « Lorsque le joueur ne présente plus de symptômes, c'est à ce moment qu'on m'appelle. »

« Ce qui est certain, c'est que tous ceux qui ont eu des commotions sont réévalués de nouveau avant le camp d'entraînement en septembre. »

Chaque fois qu'un athlète subit une commotion cérébrale, les chances d'en subir un autre sont de plus en plus élevées. À la troisième commotion, les possibilités de récidives sont sept fois plus grandes.

*D'après un reportage de Patrick Friolet