ST. PAUL, Minnesota - Guillaume Latendresse ne s'en cache pas; il ne connaît pas le début de saison qu'il aurait souhaité.

Limité à un seul but depuis le début de la saison - marqué lors de sa toute première présence en Finlande -, le Québécois a récemment perdu sa place au sein du deuxième trio du Wild au profit de Cal Clutterbuck.

Une situation qui fait de plus en plus jaser dans l'entourage médiatique du Minnesota, qui se souvient très bien que Latendresse a marqué 25 buts en 55 matchs avec le Wild la saison dernière.

« La blessure à l'aine que j'ai subie au camp d'entraînement m'a beaucoup ralenti », a admis le principal intéressé lors d'une rencontre au Minnesota. « Mon temps de glace a diminué et je me rends compte que j'ai pris du retard par rapport à mes coéquipiers. »

Latendresse est conscient que les attentes sont très élevées à son endroit et il n'entend pas baisser les bras. Il assure que cette mauvaise passe n'est que temporaire et que ce n'est qu'une question de temps avant qu'il retrouve son synchronisme.

« C'est à moi d'élever mon jeu d'un cran et pour y parvenir, je travaille très fort dans les entraînements », a poursuivi Latendresse. « J'ai confiance en mes moyens et si je mets les efforts nécessaires, je vais regagner ma place aux côtés de Martin Havlat et de Matt Cullen. » (Note : à l'entrainement de mardi, Latendresse avait réintégré le 2e trio)

Le hockeyeur de 23 ans explique qu'il se sentait comme une recrue l'an dernier à son arrivée au Minnesota, c'est-à-dire qu'il ne ressentait pas de pression. Or, cette saison, la situation est différente, car les projecteurs sont braqués sur lui et les gens s'attendent à ce que ses exploits de l'an dernier soient réédités.

« C'est la fameuse deuxième année... heureusement, il me reste plus de 75 matchs pour retrouver cette belle confiance de l'an dernier. »

Une équipe qui peut surprendre

Bien peu d'experts prédisent que le Wild sera en mesure de participer aux séries éliminatoires cette année. En fait, la plupart des personnes qui suivent de près ou de loin les activités du Wild affirment que la troupe de Todd Richards terminera dans les bas-fonds du classement dans l'Association Ouest.

Un avis que ne partage évidemment pas Guillaume Latendresse qui croit que son équipe sera en mesure de surprendre le monde du hockey cette année.

« Actuellement, nous savons que nous ne sommes pas respectés à travers la LNH », explique-t-il. « Or, il s'agit d'exécuter le plan de match de l'entraîneur à la lettre et nous connaîtrons du succès. »

Le Québécois vante notamment le Wild en raison de sa profondeur à toutes les positions ainsi que de la force de caractère de l'équipe.

« Tout le monde pousse dans le même sens dans cette équipe. Avec l'embauche de bons vétérans comme Matt Cullen et José Théodore, je suis persuadé que nous allons brouiller les cartes. »

Parlant de Théodore, Latendresse voit d'un bon œil l'arrivée du vétéran gardien de 34 ans.

« José est un gars énormément respecté à travers la Ligue; tous savent ce qu'il est capable d'accomplir. On devrait le voir en action bientôt. »

Enfin, Latendresse apprécie l'approche employée par son entraîneur-chef Todd Richards, qui est reconnu pour être un excellent communicateur. Pour expliquer son propos, le numéro 48 explique qu'il n'hésite jamais à ouvrir les portes de son bureau pour discuter.

« Il ne passe jamais par quatre chemins pour te dire ce que tu fais de bien ou de moins bien », raconte-t-il. « Toutefois, ce que j'aime le plus de Richards, c'est qu'il est à l'aise avec les idées que les joueurs amènent. Il écoute ce que tu as à raconter et il n'est pas orgueilleux. Ce que je veux dire, c'est qu'il n'a pas peur de te donner raison. »

L'expérience de jouer en Finlande

Le Wild a amorcé sa saison plus tôt ce mois-ci avec deux matchs disputés en Finlande face aux Hurricanes de la Caroline.

Latendresse confie avoir apprécié l'expérience bien qu'il se serait passé des sept ou huit heures de décalage horaire.

« C'était plus amusant que ce à quoi je m'attendais », a-t-il fait savoir. « Je ne savais pas comment se passeraient ces 10 jours sur le Vieux Continent et j'ai été surpris de l'engouement que suscite la LNH là-bas. Cependant, je me sentais épuisé à mon retour à la maison et ce fut difficile de se remettre dans le beat. À un certain moment, je me suis même demandé si ça valait vraiment le coup de faire ce voyage. J'imagine que si ça rapporte de l'argent à la Ligue nationale, c'est que ça doit valoir la peine. »

Il semble que les joueurs du Wild ne se sont pas ennuyés lors de leur visite en Finlande puisqu'ils ont eu droit à une visite guidée de la ville d'Helsinki, gracieuseté des deux Finlandais de l'équipe, Niklas Backstrom et Mikko Koivu.

« Il y avait toujours de quoi à faire », a affirmé Latendresse. « C'est toujours intéressant de découvrir une nouvelle culture et j'ai adoré partager le mode de vie des Finlandais pendant ces quelques jours. »

Le fléau des coups à la tête

S'il y existe un joueur qui se sent préoccupé par le problème des coups à la tête, c'est bien Guillaume Latendresse puisqu'il côtoie Pierre-Marc Bouchard à longueur de journée. Rappelons que le numéro 96 n'a disputé qu'un seul match l'an dernier en raison de symptômes reliés à une commotion cérébrale.

Bien que son état s'améliore, il semble que Bouchard soit encore à quelques semaines d'un retour au jeu.

« Pour un gars qui n'a pas joué depuis un an, il n'a pas l'air d'avoir perdu grand-chose dans les entraînements », soutient Latendresse. « Heureusement, son état d'esprit est toujours aussi bon et il entretient l'espoir de revenir au jeu bientôt. »

Latendresse s'insurge toutefois quand il prend connaissance des nombreux incidents qui se sont produits cette année.

« La saison est encore très jeune et déjà, plusieurs joueurs ont été victimes de coups à la tête. On n'a qu'à penser à Jason Pominville qui a reçu une dangereuse mise en échec de la part de Niklas Hjalmarsson. C'est une situation fort inquiétante. On a beau gagner notre vie à jouer au hockey, mais il y a une vie après le hockey. J'ai hâte que les joueurs commencent à s'en rendre compte et qu'ils se respectent davantage entre eux. »

La vie à Minneapolis

Ça fait bientôt un an que Guillaume Latendresse vit dans la région de Minneapolis/St. Paul et il explique que l'adaptation s'est bien déroulée. Il apprécie beaucoup vivre dans cette ville où le hockey est un sport populaire.

« Le Wild passe bien sûr derrière les Twins et les Vikings en ce qui concerne l'attention médiatique. Cependant, nous faisons parler de nous à chaque jour dans les différents médias et les matchs au Xcel Energy Center sont très souvent présentés à guichets fermés. De plus, les 82 matchs sont diffusés à la télévision ce qui donne la chance aux amateurs de nous suivre en tout temps. »

Et dans ses temps libres, Latendresse a l'embarras du choix.

« J'aime bien me retrouver dans un pub ou un bon restaurant pour écouter un match avec des amis et dans quelques semaines, je compte bien assister au match Packers-Vikings en direct du Metrodome. À condition bien entendu que je parvienne à dénicher des billets. »