Sommaire du 2e match Canadiens-Penguins
Résumé de la renconontre en vidéo

MONTRÉAL - Bien plus que le score final, c’est la façon dont le Canadien s’est incliné qui devrait laisser un goût amer dans la bouche des partisans qui rêvaient de voir leurs favoris prendre les moyens pour continuer à surprendre la planète hockey au grand complet.

 

Après la victoire chèrement acquise lors du premier match, les amateurs étaient en droit de s’attendre à ce que le Canadien soit propulsé par la motivation de doubler son avance dans cette courte série trois de cinq.

 

Inversement, on pouvait s’attendre à ce que les Penguins affichent un brin de nervosité face au spectre d’un déficit de 0-2. Un déficit qu’une seule équipe a comblé dans l’histoire de la LNH – en 56 occasions – pour ensuite passer à la ronde subséquente.

 

C’est tout le contraire qui est arrivé.

 

Bon! Le Canadien a bien amorcé le match. Disons qu’il a été dans le coup dans les cinq ou six, premières minutes de la partie.

 

Ensuite : il s’est éclipsé laissant à Carey Price, à ses jambières, son bouclier et sa grosse mitaine l’entière responsabilité de garder son club dans le match. Ce qu’il a fait une fois encore avec brio. Price a joué au-dessus de tête pour un deuxième match de suite. Il a d’ailleurs réalisé l’un de ses 35 arrêts avec son masque.

 

Sans Price et ses arrêts, de match il n’y aurait pas eu.

 

Après une période, ce n’était que 1-0 Pittsburgh en dépit les 14 tirs des Penguins, contre sept pour le Tricolore, et les 22 tirs tentés, contre 14 seulement pour Montréal.

 

Après deux périodes, le Canadien ne tirait toujours de l’arrière que par un but même si les Penguins avaient profité du deuxième tiers pour accentuer leurs dominations : 29-13 au chapitre des tirs cadrés, 51-23 au chapitre des tirs cadrés.

 

Des statistiques qui donnent une très bonne idée de l’allure du match.

 

Drouin et Armia : lourds boulets à porter

 

« Il y avait trop de passager » que Claude Julien a d’ailleurs déploré après la rencontre.

 

Ce qui est vrai.

 

Jonathan Drouin a été mauvais en première période. Il a raté une ou deux passes faciles. Il a pris quelques mauvaises décisions. Il est demeuré en maraude au lieu de s’impliquer. Rare fait saillant positif à son actif : une belle passe refilée dans l’enclave à Joel Armia qui a poussé Matt Murray à réaliser l’un de ses 26 arrêts.

 

Parlant d’Armia, il n’a pas été bien meilleur que Drouin. Surtout qu’il a écopé trois pénalités mineures, dont deux consécutives en période médiane. De mauvaises pénalités en plus. Pénalité de paresse et/ou d’indiscipline, en fond de territoire ennemi. Le genre de pénalités difficiles à pardonner pour un coach. Surtout si le coupable est loin de redoubler d’efforts ensuite pour les racheter.

 

Drouin et Armia ont été tellement « ordinaires » dans la défaite de lundi qu’ils ont empêché Nick Suzuki de déployer son talent. Déjà que le petit gars doit composer avec Evgeni Malkin, qu’il doit composer avec son manque d’expérience et tout ce qui vient avec, on ne peut pas lui demander de traîner en plus le poids de deux vétérans qui se laissaient traîner comme Drouin et Armia l’ont fait lundi.

 

Si Claude Julien avait plus de munitions à l’attaque, je suis convaincu qu’il aurait conservé Drouin et Armia sur le banc au lieu de les envoyer dans la mêlée après avoir rappelé Carey Price au banc à la faveur d’un sixième attaquant. Mais Julien avait besoin d’un but pour niveler les chances en fin de match. Et ce ne sont certainement pas Dale Weise, Jordan Weal ou Artturi Lehkonen qui représentaient des options valables.

 

Mais bon!

 

Je regardais le Canadien aller au fil des deux premières périodes et je me demandais si les joueurs croyaient vraiment en leur chance de battre les Penguins. Au lieu de profiter de la première victoire et d’une autre grande performance de Carey Price devant son filet pour mousser leur confiance, les joueurs devant lui, les joueurs semblaient se dire : on a été chanceux d’en gagner une et on sait que les Penguins finiront par nous éliminer.

ContentId(3.1370324):LNH : Canadiens 1 - Penguins 3 (hockey)
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Le trio de Tatar-Danault-Gallagher a travaillé un peu plus fort que le trio de Suzuki. Sans résultat toutefois. Kotkaniemi a encore démontré de belles choses, entouré qu’il est des fougueux Paul Byron et Artturi Lehkonen. Le gars possède un tir dévastateur et il l’a prouvé une fois de plus en marquant son deuxième but en deux matchs. Un vrai de vrai celui-là.

 

Ça nous amène à Max Domi et au quatrième trio.

 

Dans un match comme celui d’hier, alors que Drouin et Armia ne l’avaient pas, mais alors là pas du tout, il me semble que l’occasion était parfaite pour mousser le temps d’utilisation de Max Domi. Il n’est pas parfait Domi. Je le sais. On ne sait toujours pas si c’est au centre ou l’aile qu’il aidera le Canadien à gagner. Simonac! On ne sait même pas s’il sera encore longtemps avec le Tricolore.

 

Mais ce qu’on sait, c’est qu’il a du chien. Il l’a d’ailleurs démontré en troisième période – la meilleure et de loin du Canadien – quand son trio a pris les moyens pour aller bourdonner un peu autour de la cage des Penguins.

 

Domi aurait-il pu être muté à la place de Drouin plus rapidement dans la partie? À la place d’Armia?

 

Je pose la question juste de même...

 

À la ligne bleue, Weber, Chiarot et Petry donnent ce qu’ils ont à donner.

 

Kulak? Je sais qu’il a été pris en zone ennemie ce qui a offert aux Penguins une descente à deux contre un au terme de laquelle Jason Zucker a marqué le but qui a fait la différence dans le match.

 

Mais Kulak n’a pas joué du vilain hockey depuis le début de la série.

 

Comme Ouellet et Mete, Kulak donne ce qu’il a à donner. L’ennui c’est qu’ils n’ont pas assez à donner pour offrir une opposition suffisante pour composer avec les Penguins.

 

C’est plate de même...

 

Beaucoup trop de pénalités

 

En plus de jouer comme un club qui ne croyait pas le moindrement à ses chances, le Canadien a continué à écoper des pénalités et à bousiller ses avantages numériques. Une combinaison loin d’être gagnante on va se le dire...

 

Qu’un club se fasse prendre avec trop de joueurs sur la glace, ça arrive de temps en temps. Mais après s’être fait prendre lors du premier match, samedi, le Canadien s’est fait prendre deux fois lundi soir.

 

Un non-sens!

 

Bien des amateurs imputent ce genre de pénalité au coach. Je veux bien croire que c’est lui le patron et qu’en fin de compte, c’est lui qui est responsable. Mais il n’y a pas un coach qui est responsable de ces pénalités. Le blâme va aux joueurs qui sautent trop vite sur la patinoire ou à ceux qui retraitent au banc et changent d’idée à la dernière minute alors qu’on coéquipier a déjà bondi dans la mêlée.

Julien peut-il réveiller son attaque?

 

Résultat : après les sept attaques massives offertes aux Penguins, le Canadien en a ajouté cinq, lundi soir. Dont un cinq contre trois de 26 secondes. Ce n’est pas long 26 secondes. J’en conviens. Mais c’est assez long pour orchestrer un plan qui devrait donner à tout le moins une bonne occasion de marquer. C’est pour ça que l’entraîneur-chef des Penguins a réclamé un temps d’arrêt en deuxième avant ces 26 secondes à cinq contre trois. Avec un score de 1-0 en faveur de son équipe, l’occasion était belle de doubler l’avance.

 

Les Penguins ont suivi le plan élaboré. Tout a bien fonctionné jusqu’à ce que Kristopher Letang rate son tir.

 

Les Penguins n’ont pas marqué en cinq occasions lundi. Ils n’ont marqué qu’un petit but en 12 occasions lors des deux premiers matchs de la série.

 

Une statistique qui fait presque bien paraître le Canadien qui a été blanchi en trois occasions lundi et cinq fois en deux matchs.

 

Mais attention :

 

Le Canadien a obtenu un tir en trois attaques à cinq lundi. Les Penguins en ont obtenu 14, dont la moitié peut-être ont obligé Carey Price à se surpasser pour ne pas être déjoué.

 

Après deux matchs, les Penguins ont dirigé 24 tirs en 12 attaques massives. S’ils n’affichent qu’un but, c’est parce qu’ils se sont butés à Carey Price.

 

Le Canadien n’a tiré que trois fois en cinq attaques massives. Il s’est rendu coupable de beaucoup plus de sorties de zone bousillées, de passes dans les patins et de pertes de rondelles en zone ennemie.

 

Tout ça pour dire que s’il est vrai que les Penguins n’affichent pas beaucoup plus de résultats en attaques massives que le Canadien, il mange tout rond le Tricolore en occasions créées.

 

Calme salutaire de Sullivan

 

Quoi dire de plus sur la performance des Penguins?

 

Il faut rendre hommage à l’entraîneur-chef Mike Sullivan qui a gardé le cap après la défaite surprise de samedi.

 

Contesté pour sa sélection de Matt Murray devant la cage, Sullivan aurait pu apporter des changements à sa formation pour la deuxième partie : à commencer par faire appel à Tristan Jarry en relève à Murray.

 

Il s’est bien gardé de le faire envoyant un message que ses joueurs ont apprécié. « Le fait d’afficher de la confiance à l’endroit des joueurs qui ont disputé le premier match nous a beaucoup aidés ce soir. Cette foi en nous a motivé tout le monde », a d’ailleurs souligné le jeune arrière John Marino.

 

Sullivan a bien joué ses cartes. Il devait trouver un moyen de convaincre ses joueurs qu’ils avaient été assez bons samedi pour gagner tout en s’assurant qu’ils ne sombrent pas dans une complaisance qui aurait pu leur jouer de vilains tours. Car on sait tous que c’est quand il est pris à la légère que le Canadien trouve le moyen de gagner.

 

Les Penguins ont apporté quelques correctifs à leur jeu. Bien que Carey Price ait encore été fumant lundi, les Penguins lui ont compliqué la vie en occupant plus régulièrement l’enclave devant lui.

 

On peut s’attendre maintenant à ce qu’ils peaufinent leur attaque massive. Une bien vilaine nouvelle pour le Canadien et ses partisans. Car si l’attaque massive des Penguins se met en marche et que le Tricolore multiplie encore les mauvaises pénalités – je ne peux pas croire qu’il sera pris avec trop de joueurs sur la glace pour un troisième match de suite mercredi – on aura finalement le genre de série à laquelle on s’attendait.

 

La victoire en prolongation de samedi lors du premier match n’aura alors été qu’un accident de parcours plutôt qu’un signe que le Canadien avait vraiment la volonté, à défaut d’avoir les moyens, de faire revivre à ses fans le printemps Halak de 2010.