MONTREAL - Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage, dit l'adage. C'est ce qu'on fait les Bruins de Boston à l'entraînement, vendredi, dans l'espoir de finalement résoudre l'énigme que représente pour eux le Canadien.

L'entraîneur Claude Julien a tenu une séance d'environ 45 minutes à Verdun, au cours de laquelle on a mis l'accent sur les sorties de zone et le jeu en défense. Le type de séances intenses à laquelle on assiste habituellement en début de saison.

"On est à la recherche de solutions à tous les jours", a déclaré Julien aux journalistes, en parlant du blocage psychologique des Bruins face au Canadien.

Au Centre Bell samedi, les Bruins vont tenter de mettre fin à leur série de 12 défaites contre le Tricolore, à l'occasion du deuxième duel de la série quart de finale de l'Association Est entre les équipes.

"Sur le plan personnel, je n'ai jamais rien vu de semblable", a reconnu Julien, qui est à court d'explications face à la situation, mais aucunement démolisé.

"Je n'étais pas entraîneur de l'équipe, la saison dernière, mais on a tout de même perdu nos neuf matchs contre eux cette saison. Ça commence à être long."

Pour des raisons que Julien a dit ignorer, les Bruins ne sont jamais à leur mieux contre le Canadien. Et à l'inverse, le Tricolore livre ses meilleures performances contre eux.

"Si vous nous avez vu à l'oeuvre contre d'autres équipes que le Canadien, vous savez qu'on peut jouer bien mieux", a lancé Julien.

"On dit qu'on est incapable de composer avec la vitesse du Canadien. Pourtant, on a bien composé cette saison avec la rapidité des Penguins de Pittsburgh. Les Penguins et le Canadien sont des équipes semblables, selon moi, et on a eu du succès face aux Penguins. Ce n'est donc pas le problème."

Julien a fait remarquer que d'autres équipes doivent exorciser des démons similaires, en évoquant les problèmes qu'éprouvent les Devils du New Jersey contre les Rangers de New York.

Interrogé au sujet des changements qu'il pourrait apporter, Julien a dit que les éléments de solution se trouvent à l'intérieur de l'équipe.

"Les joueurs ne doivent pas espérer de l'aide extérieure", a indiqué Julien, qui a écarté la possibilité de remplacer le gardien Tim Thomas ou de faire appel à Patrice Bergeron.

"Dans le premier match, on a été ordinaire dans tous les aspects du jeu. On sait qu'on n'a pas bien joué et qu'on est une équipe bien meilleure que ça. On doit jouer mieux, on n'a pas le choix."

Les Bruins ont surtout été dominés sur le plan de la robustesse, et Julien a rendu hommage au Canadien, à ce chapitre.

"On doit réaliser que l'aspect physique fait partie du jeu. Le Canadien a préconisé un style robuste en toute légalité, jeudi, je n'ai aucun problème avec ça. C'est à nous de faire la même chose."

Chez les joueurs, on a assuré qu'on réagirait mieux en début de rencontre, après avoir été intimidés par la bruyante foule du Centre Bell, jeudi.

"Ç'a été un premier match très formateur. On a appris de nos erreurs, a avancé le jeune attaquant Milan Jucic. Le jeu des séries éliminatoires est fort différent, il va falloir qu'on apporte les ajustements nécessaires. En se sens, les cinq premières minutes du deuxième match seront cruciales.

"Pour une fois, ce serait positif de réussir le premier but contre eux. Ce n'est pas arrivé de toute la saison, je crois", a résumé Lucic.