MONTRÉAL - L'hiver s'annonce très long à Buffalo et lancinant pour les Sabres, mais heureusement pour les partisans de l'équipe qu'il y a un rayon de soleil du nom de Zemgus Girgensons.

L'attaquant letton âgé de 20 ans seulement représente l'avenir des Sabres, la pierre d'assise de la concession.

« Il est notre Alex Galchenyuk en devenir, l'a comparé dans une récente entrevue le capitaine des Sabres Brian Gionta. C'est un jeune homme talentueux qui joue dur et de la bonne façon. Il a une bonne tête sur les épaules et il ne lésine pas sur l'effort. Il va être bon pendant plusieurs années », a prédit Gionta.

Girgensons est déjà pas mal, à sa deuxième saison dans la LNH. Après avoir connu une année recrue de 22 points (huit buts) en 70 matchs, il totalise déjà 11 points (six buts) en 22 rencontres cette saison. Plus impressionnant encore, il domine l'équipe avec un rendement de plus-5 en défense - ex aequo avec le défenseur Nikita Zadorov, qui n'a disputé que 11 rencontres.

Galchenyuk, lui, a un dossier cette saison de cinq buts et de neuf aides pour 14 points en 23 matchs.

Les deux jeunes ont été réclamés lors de la séance de repêchage de 2012, mais le jeune Russe du Canadien a une saison de plus derrière la cravate. À titre comparatif, Girgensons a récolté 33 points (14 buts) en 92 matchs en carrière tandis que Galchenyuk a 72 points (27 buts) en 136 rencontres.

Si Girgensons devient l'égal ou presque de Galchenyuk, les Sabres auront fait toute une prise au 14e rang de la séance de 2012, compte tenu que Galchenyuk a été le troisième espoir de cet encan.

Les Sabres ont pu sélectionner le patineur de Riga grâce au choix de premier tour acquis dans l'échange de Paul Gaustad aux Predators de Nashville. Gaustad pour Girgensons, ça figurera sûrement au haut de la liste des bons coups de l'ancien directeur général de l'équipe, Darcy Regier.

Girgensons possède des aptitudes indéniables, un coup de patin explosif et des mains agiles. Mais ce qui fait l'unanimité dans son cas, ce sont ses bonnes habitudes de travail et son ardeur à la tâche.

L'entraîneur des Sabres, Ted Nolan, le connaît très bien parce qu'il dirige l'équipe nationale de la Lettonie depuis trois ans. Nolan lui a fait tout un compliment dernièrement, en comparant son professionnalisme à celui d'un dénommé Wayne Gretzky.

« On a dû faire la même chose avec Wayne Gretzky au même âge, a noté Nolan, qui a joué avec Gretzky dans les rangs juniors. Les entraîneurs devaient l'expulser de la patinoire. Ses habitudes de travail étaient impeccables. Les entraîneurs doivent faire ça avec les bons joueurs. »

Futur capitaine?

Son attitude irréprochable et son grand désir d'être toujours meilleur et d'être un bon coéquipier font qu'on voit déjà en Girgensons le successeur de Gionta comme capitaine des Sabres.

Les amateurs de hockey de Buffalo, des cols bleus pour la plupart, se reconnaissent dans le style intense et la combativité qu'il déploie. Il joue comme si chacune de ses présences était sa dernière.

À l'époque où il évoluait dans le plus fort calibre junior aux États-Unis, la USHL, les membres des Fighting Saints de Dubuque l'avaient surnommé la "Locomotive lettone". Son ancien entraîneur Jim Montgomery se plaît à raconter que "La légende de Zemgus" n'a cessé de grandir au cours de son passage.

« De la façon qu'il joue, une des légendes qui s'est répandue, selon laquelle Zemgus en letton veut dire 'quelqu'un qui mange un lion', est sûrement plausible », a déjà affirmé Montgomery, qui n'hésite d'ailleurs pas à avancer que Girgensons possède l'étoffe pour être un leader de la trempe de Jonathan Toews des Blackhawks de Chicago.

Dans son pays d'un peu plus de deux millions d'habitants, Girgensons possède déjà le statut de super-vedette. Depuis le début du scrutin populaire en vue du match des étoiles de la LNH, en janvier, des médias demandent à la population de voter en masse pour lui afin qu'il fasse partie de la formation de départ de l'Association Est.