ST. PAUL - Les effets post-commotion cérébrale que Pierre-Marc Bouchard a endurés l'hiver dernier l'ont parfois fait douter sur la date de son retour et il se demandait à quel moment les symptômes débilitants seraient finalement disparus.

Il peut maintenant donner un nombre exact: 425 jours. C'est le temps qui s'est ecoulé entre ses deux derniers matchs.

Bouchard s'est préparé à retourner au jeu mercredi avec le Wild du Minnesota après une absence d'environ 14 mois, sa tête complètement guérie et son corps de retour au sommet de sa forme. Son retour au jeu lui a apporté un mélange d'excitation et de nervosité avant le match contre les Coyotes de Phoenix.

"C'est comme si je jouais mon premier match dans la LNH à nouveau", a dit le Québécois avant la rencontre.

Son père Denis partageait la même émotion. Il n'a pu faire le voyage au Minnesota pour assister à son premier match de la saison, mais il prévoyait avoir les yeux fixés au télévisieur de son domicile de Montréal.

"Nous aurons les doigts croisés", a-t-il admis.

Bouchard a d'abord été atteint à la tête en mars 2009 et a raté les huit derniers matchs de cette saison-là. Il n'a pris part qu'au premier match de l'année suivante, le 3 octobre 2009, mais il a réalisé à ce moment qu'il n'était pas encore rétabli, et il n'avait pas rejoué depuis.

Les symptômes post-commotion ont persisté durant tout l'hiver, et il pouvait à peine regarder la télévision ou lire un livre sans ressentir de la fatigue ou un mal de tête. Après avoir consulté plusieurs spécialistes, Bouchard a recommencé à effectuer quelques exercices au début de l'été.

Il est retourné sur la glace pour la première fois avec son père pour s'échanger quelques rondelles en banlieue de Montréal, un moment de fierté pour les deux hommes. Puis il s'est remis à l'entraînement et à des séances sur la glace avec d'autres joueurs de la LNH. Il a augmenté son implication dans les entraînements avec son équipe une fois la saison commencée, et a pu s'entraîner avec contact vers la fin du mois d'octobre.

Il était sur le point de revenir au jeu à la fin octobre, mais après avoir consulté le neurologue James Kelly, on avait décidé de ne pas précipiter les choses.

Après avoir reçu le feu vert des médecins, Bouchard a finalement vu la lumière au bout du tunnel cette semaine.

Il portait pour l'occasion un nouveau casque_ le "M11" _ dessiné par l'ancienne vedette de la LNH Mark Messier, ainsi qu'un protecteur buccal spécial pour minimiser les risques de blessure.

"Nous avons été très inquiets pour sa carrière pendant un bout, et maintenant, il semble que les choses aillent beaucoup mieux pour lui, a dit le paternel. Nous serons assurément nerveux lors des premiers matchs, mais d'un autre côté, c'est un match avec contact et nous nous attendons à des mises en échec. En autant que les joueurs se respectent entre eux. La LNH travaille fort pour éviter ce genre de coups à la tête. Nous espérons seulement qu'il n'y aura pas d'incident malheureux."

Tout au long de sa convalescence, Bouchard a suivi la règle suivante: "Lorsqu'il y a un doute, il faut rester à l'écart du jeu."

"C'est ta tête. Ce n'est pas un poignet ou une épaule, a dit l'athlète de 26 ans. Après ta carrière, tu espères évidemment avoir plusieurs années devant toi, et tu veux avoir une belle qualité de vie."

Bouchard souhaitait recevoir une bonne mise en échec mercredi, pour dissiper les doutes _ "pas une trop grosse, quand même", a-t-il précisé _ et se défaire de sa nervosité liée à son retour.