OTTAWA – Les joueurs et l’entraîneur des Sénateurs d’Ottawa avaient bien beau répéter que c’est normal d’assister à une baisse de production en supériorité numérique durant les séries, mais la sécheresse actuelle provoque maintenant de la frustration.

Depuis huit matchs, donc à partir de la deuxième rencontre contre les Rangers de New York, le jeu de puissance des Sénateurs n’a pas produit un petit but en 25 déploiements. Quand on considère que cette unité mise sur des joueurs tels Erik Karlsson, Kyle Turris, Mark Stone, Derick Brassard, Clarke MacArthur et Mike Hoffman, ça peut bien devenir une source de frustration.

Mais ce qui était encore plus fâchant pour ces gros canons et leurs entraîneurs, c’est que les Penguins ont anéanti une multitude de tentatives de s’installer dans la zone offensive. À un certain point, Karlsson n’a pas pu retenir son mécontentement surtout que Turris venait de rater trois passes d’affilée.

« C’est tout simplement frustrant présentement, il n’y a rien d’autre à dire. Ils parviennent à menotter nos sorties de zone. Mais bon, on va trouver une manière de s’en sortir. On sait que notre jeu de puissance est assez bon pour générer des buts », a commenté Karlsson qui a passé près de cinq minutes sur la glace en avantage numérique. 

Turris ne s’est pas réfugié derrière des excuses.

« Je pense que tout le monde est frustré, on n’est pas en mesure de profiter de nos occasions et mes passes étaient mauvaises. On doit mieux exécuter », a-t-il avoué.

Le numéro 7 des Sens s’en voulait également pour son manque de précision qui a mené à un poteau.

« C’est fâchant parce que c’est un tir que j’aime bien effectuer. Ça va bien finir par fonctionner... », a réagi l’auteur de quatre buts depuis le début des séries.

C’était également la première fois que Guy Boucher témoignait d’un certain agacement face à la situation. Il a d'ailleurs évoqué la chance en or de Jean-Gabriel Pageau qui s'est retrouvé fin seul devant Matt Murray sans enfiler l'aiguille.

« On doit être plus opportunistes, on a eu nos chances dans les derniers matchs et il faut la mettre dedans », a-t-il dit avec une formule faisant penser à une déclaration célèbre de Jacques Demers.

« C’est beau les chances, mais il faut en profiter. Ce n’est pas une question de réviser les tactiques quand on est installé dans leur zone, c’est plus de compter », a ajouté l’entraîneur des Sénateurs. 

ContentId(3.1233040):Des Sénateurs qui ont manqué de temps et d'opportunisme
bellmedia_rds.AxisVideo

Selon Boucher, les ennuis rencontrés dans la quatrième partie s’expliquaient aisément.

« C’est la même chose qu’à cinq contre cinq. Quand tu ne gères pas bien la rondelle, ça ne fonctionne pas. Ils ont appliqué une bonne pression, mais on a mal réagi et nos joueurs étaient trop isolés pour s’en sortir », a-t-il blâmé.

En manque de vitesse

Honnête comme il sait l’être, Boucher a reconnu que son équipe ne méritait pas de remporter ce quatrième affrontement. Il était notamment déçu d’avoir vu son équipe manquer de rapidité.

« Notre gestion de la rondelle n’était pas bonne et on n’a pas généré la même vitesse que d’habitude surtout comparativement au match précédent », a ciblé le Québécois.

Ce serait étonnant que ce soit les cas, mais il existe une mince possibilité que des joueurs des Sénateurs aient cru que les Penguins n’auraient pas la force de rebondir en raison de leurs nombreuses blessures. 

« Ce sont les champions en titre, on sait bien que ce sera une série difficile jusqu’à la fin », a riposté Turris qui prétend que son équipe était consciente de l’ampleur de la tâche.

Parlant de défis, MacArthur réalise que les deux équipes ne se font pas de quartier.

« Faut la mettre dedans en avantage numérique... »

« C’est une série très éprouvante, les coups sont vicieux sur la patinoire. Il faut vraiment payer le prix pour gagner », a décrit celui qui a déjà subi plusieurs commotions cérébrales. 

Les prochaines heures serviront à déterminer les correctifs à effectuer. Aux yeux de MacArthur, le succès passera par la conviction aux dépens des défenseurs des Penguins.

« On n’a tout simplement commencé le match comme on devait. Avec les ressources manquantes au sein de leur défense, on doit imposer plus de pression », a rappelé l’attaquant de 32 ans.