CHICAGO - Le Lightning a manqué d’énergie pour rivaliser avec la grande équipe que forment Jonathan Toews et les Blackhawks de Chicago.

Avec Ben Bishop qui jouait sur une jambe, Tyler Johnson qui souffrait d’une fracture à un poignet, avec Nikita Kucherov qui était aussi miné par une blessure et avec leur as marqueur Steven Stamkos qui a multiplié les occasions de marquer, mais les a toutes bousillées lors des six matchs de la finale, le Lightning a été condamné à regarder le cœur serré et les larmes aux yeux ses adversaires célébrer.

« Le balayage en quatre matchs contre Montréal l’an dernier a fait mal. Mais ce n’est rien en comparaison avec la douleur que nous partageons ce soir », a lancé Jon Cooper après le revers de 2-0 de son équipe aux dépens des Hawks.

« C’est le pire feeling au monde », a reconnu Cédric Paquette qui est revenu répondre aux questions des journalistes après être allé décompresser dans un coin tranquille du vestiaire. « Voir les gars lancer leurs gants en l’air et fêter sur la glace, ça fait mal. La défaite est dure à encaisser, mais on s’est rendu loin. On n’a pas à baisser la tête. On peut être fiers de nous. On a une bonne équipe et la prochaine fois ce sera notre tour de soulever la coupe. »

Déchirure à l’aine

Visiblement atterré par la défaite, Ben Bishop a levé le voile sur le secret le moins bien gardé de la finale : le gardien du Lightning jouait en dépit d’une déchirure partielle à l’aine.

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« Je me suis infligé cette blessure en effectuant un arrêt en début de deuxième période lors du deuxième match. J’ai eu de la difficulté à compléter la partie. Lors du troisième match, je suis retourné au vestiaire pour que les soigneurs puissent coincer l’aine à l’aide de ruban. Mais ce n’a pas été suffisant. Je n’étais pas au sommet de ma forme et j’avais des ennuis à effectuer des déplacements, mais j’étais en mesure de jouer », a plaidé le gardien qui n’a pas été aidé par une attaque anémique.

« Je suis certain qu’il y avait des gars blessés de l’autre côté aussi. Mais pour nous rendre jusqu’ici il a fallu beaucoup de facteurs positifs. Éviter les blessures en était un important. Après avoir été relativement épargnés au cours de la saison, nous avons été frappés au pire moment de l’année. Mais il est hors de question d’imputer notre élimination aux blessures. La vérité est que nous avons très bien joué. Même que si nous avions été plus opportunistes, nous aurions pu être en avant 3-1 après quatre matchs plutôt qu’à égalité 2-2. Mais nous avons simplement raté trop d’occasions de marquer pour mettre toutes les chances de notre côté », a convenu Jon Cooper qui est venu en aide à son gardien.

« Sans les performances de Ben l’an dernier, nous n’aurions pas accédé aux séries. Sans Ben cette année nous n’aurions pas atteint la finale. Il a été une force au sein de notre équipe », a ajouté l’entraîneur-chef du Lightning.

Stamkos désolé

Jon Cooper avait des mots aussi paternalistes à l’endroit de son capitaine Steven Stamkos qui n’a pas marqué lors des six matchs de la finale et qui termine sa saison avec une séquence de huit matchs sans but.

« Je souffrais pour lui derrière le banc tant il a multiplié les occasions ratées. Steve avait la cause de l’équipe à cœur. Vous l’avez vu aller ce soir. Un poteau sur un tir parfait. Un arrêt à ses dépens au terme d’une échappée. C’est ce qui nous est arrivé en finale. Notre attaque a été incapable d’acheter un but. Et ce n’était pas seulement le cas pour Steven, mais pour le reste du club aussi. On n’a accordé que deux buts dans cinq des six matchs de la finale. Normalement, on gagne ces parties. Il faut donner le crédit aux Hawks. Ils forment une brillante équipe. Et là où nous étions incapables de profiter de nos chances, eux y arrivaient. Quand on leur donnait un pouce, ils prenaient un mille. C’est là que tout s’est joué », a ajouté l’entraîneur-chef du Lightning.

Malgré les propos de son coach, Steven Stamkos a assumé une large part de responsabilité dans la défaite de son club en grande finale. « Je dois en donner plus que j’en ai donné. Au nombre de chances que j’ai obtenues, j’aurais dû contribuer offensivement. Mais les buts ne sont pas venus. C’est désolant, car tu n’as pas la chance tous les ans de prendre part à une finale de la coupe Stanley. J’espère que j’aurai à nouveau cette chance au cours de ma carrière. Mais pour le moment, je trouve très difficile à accepter le fait de voir que ce sont nos adversaires qui réalisent le rêve que je chéris depuis que je suis enfant : soulever la coupe Stanley. »

Drouin en larmes

Bien qu’il n’ait pas joué beaucoup lors du dernier match et lors des séries tout entières, Jonathan Drouin était en pleurs lorsque les journalistes l’ont approché. Il ne s’est pas défilé et a admis que la douleur qu’il ressentait était surtout associée au fait que certains de ses coéquipiers venaient une fois encore de rater leur chance de gagner le précieux trophée.

« Je suis jeune et j’aurai encore 15 ans au moins pour revenir gagner une coupe. Mais quand je pense à Brenden Morrow – il a perdu en finale à sa première saison avec Dallas en 1999-2000 et a perdu encore hier après avoir aussi fait chou blanc avec les Penguins de Pittsburgh – j’ai beaucoup de peine, car il n’aura peut-être jamais une autre chance de se reprendre. Je pense à Rick Bowness – la coupe lui a glissé des mains avec une victoire des Bruins de Boston en 2011 lors d’un septième et décisive partie alors qu’il était derrière le banc des Canucks de Vancouver – et aussi à notre autre adjoint Steve Thomas qui n’a jamais gagné la coupe lui non plus. J’espère qu’ils auront une autre chance d’y arriver, mais personne ne peut garantir ça », a mentionné Jonathan Drouin.

Si Brad Richards a eu la main heureuse en acceptant une offre des Hawks qui lui a finalement permis de remporter une deuxième coupe Stanley, ces anciens coéquipiers avec les Rangers, l’attaquant Brian Boyle et le défenseur Anton Stralman, ont vécu les affres d’une deuxième défaite consécutive en finale de la coupe Stanley après leur revers l’an dernier aux mains des Kings de Los Angeles.

En perdant lundi, le Lightning a encaissé un troisième revers en temps réglementaire de suite pour la première fois seulement en 82 matchs de saison régulière et 27 rencontres de séries éliminatoires.

Au cours des six matchs qu’a duré la finale, les Hawks ont été les seuls à s’offrir une avance de deux buts.

Pendant que les Hawks préparent leur défilé de la coupe Stanley qui se déroulera vendredi, le Lightning rentre mardi matin à Tampa où les joueurs et les entraîneurs auront quelques rencontres afin de faire le point sur la saison qui vient de prendre fin abruptement et s’assurer que la prochaine puisse se mettre en marche sur une note positive. Surtout qu’avec le retour de la grande majorité des joueurs qui ont encaissé les contrecoups de la défaite aux mains des Hawks, le Lightning devrait compter parmi les grands favoris pour remporter les honneurs dans l’Association Est et, qui sait, peut-être venger son échec en grande finale dès l’an prochain.