Le Lightning revient, les Oilers s’en vont
LNH dimanche, 5 juin 2022. 18:53 vendredi, 13 déc. 2024. 07:04MONTRÉAL - Le Lightning a réussi aux dépens des Rangers ce que les Oilers ont été incapables de faire face à l’Avalanche du Colorado : ils ont gagné le troisième match de leur série. Un match qu’ils se devaient de gagner.
Forts de ce gain de 3-2, les Bolts reviennent en force dans la finale de l'Est qui se poursuivra mardi. Inversement, les Oilers ne sont qu’à un revers d’être chassés de la finale de l’Ouest en quatre petites parties.
Le Lightning est loin de l’avoir eu facile. Même qu’après deux périodes, avec un recul de 2-1 à combler contre un gardien en état de grâce, le spectre qu’Igor Shesterkin soit en mesure de signer une troisième victoire de suite face aux prétendants d’une troisième coupe Stanley consécutive planait au-dessus du Amalie Arena.
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Le Lightning a eu besoin d’un 19e tir décoché au cours de la dernière période pour éviter le pire. Il a eu besoin de sept, huit, dix très bonnes occasions de marquer avant qu’Ondrej Palat n’arrive à percer Igor Shesterkin... alors qu’il ne restait que 42 secondes à écouler en troisième.
Le Lightning méritait la victoire. Plus encore qu’il méritait de gagner le deuxième match de la finale de l'Est l’opposant aux Rangers. Il a cadré 51 des 93 tirs décochés au cours de la partie. Les 51 tirs cadrés par les « Bolts » égalent le nombre total de tirs décochés par les Rangers. Ça vous donne une idée de tout ce que le Lightning a été en mesure de faire de bien et de très bien avec la rondelle.
Mais comme il l’a fait lors du match numéro deux, surtout au dernier tiers, le gardien Igor Shesterkin était en train de voler la partie.
Comme c’est le cas depuis le début de cette finale de l’Est, Shesterkin a encore été meilleur qu’Andreï Vasilevskiy. Vous direz que le gardien du Lightning a été très ordinaire lors du premier match et qu’il aurait pu être meilleur qu’il ne l’a été lors du deuxième.
Mais dimanche après-midi, à Tampa, Vasilevskiy a été excellent. Shesterkin l’a simplement été plus encore. Non seulement joue-t-il à la hauteur du premier trophée Vézina qu’il gagnera sans l’ombre d’un doute, mais il donne raison à tous ceux et celles qui avaient décidé de lui donner des votes dans la course au trophée Hart remis au joueur le plus utile à son équipe.
Les performances en séries ne comptent plus dans la course aux honneurs individuels. Mais en jouant comme il le fait depuis le septième match de la première ronde alors qu’il s’est finalement dressé devant son filet pour permettre aux Rangers d’éliminer des Penguins qui avaient pris les devants 3-1 dans la série, Shesterkin démontre qu’il est vraiment le joueur le plus utile dans les succès des Blue Shirts.
Les Rangers jouent bien depuis le début des séries. En fait, ils jouent très bien. Mais les performances de leur gardien les rendent encore meilleurs.
Sera-t-il en mesure de continuer sur cette voie? Est-ce que la défaite encaissée hier ralentira les ardeurs des Rangers? Inversement, est-ce que le fait de finalement avoir réussi à battre Shesterkin permettra maintenant au Lightning de donner raison à ceux qui, comme moi, les voyaient déjà en finale de la coupe Stanley?
Les réponses tomberont bien assez vite.
En attendant ces réponses, il est clair que ceux qui, comme moi, croyaient que la finale de l’Est serait expéditive doivent plaider coupables alors que cette série sera longue. Peut-être même très longue.
À moins que Shesterkin ne vole le Lightning lors des deux prochains matchs. Ce qui pourrait arriver tant il est bon.
Les « Avs » trop forts pour McDavid
Dans le trouble après avoir perdu les deux premiers matchs disputés à Denver, les Oilers sont maintenant dans le gros trouble.
Non seulement tirent-ils de l’arrière 0-3 dans la série qui se poursuivra lundi soir, à Edmonton, mais de la façon dont l’Avalanche joue, cette série pourrait bien se terminer en quatre petites parties.
À moins d’être aveuglé par une partisanerie débordante à l’égard des Oilers, ce duel s’annonçait bien inégal. Vrai que Connor McDavid pouvait faire fléchir un brin le net avantage favorisant l’Avalanche. Après tout, il demeure le meilleur joueur de hockey au monde. L’ennui pour McDavid, ses coéquipiers et leurs partisans est qu’avec le sérieux et l’efficacité que les joueurs de Jared Bednar affichent dans leur quête de ralentir le capitaine, le meilleur joueur de hockey au monde n’arrive pas à faire pencher la balance du côté de son équipe.
Avec les résultats qu’on connaît.
McDavid demeure le meilleur joueur de hockey au monde. Du moins à mes yeux. Mais en ce moment, le meilleur joueur de hockey au monde n’arrive pas à jouer à la hauteur de sa réputation et de son titre de monarque du hockey.
Pour deux raisons.
La première : ses principaux rivaux l’empêchent d’y arriver. Je pense ici bien sûr à Nathan MacKinnon qui joue bien mieux que le meilleur hockeyeur au monde. Je pense aussi à tous les autres attaquants des « Avs » qui croisent le fer avec McDavid.
Mais je pense surtout au sensationnel duo de défenseur formé par Cale Makar et Devon Toews. Makar est capable de composer avec la vitesse de McDavid. Ce que bien peu de défenseurs peuvent se vanter d’être en mesure de faire autour de la LNH. Quant à Toews, il appuie son partenaire avec tant de brio, que la transaction conclue par Lou Lamoriello pour le sortir du vestiaire des Islanders portera ombrage au génie du directeur général qui est l’un des meilleurs de sa profession.
La deuxième : derrière McDavid, les joueurs des Oilers sont incapables d’épauler leur grand leader. Ils travaillent. Ils poussent. Ils essaient d’y arriver. Mais de Leon Draisaitl à Evander Kane en passant par Zach Hyman et Darnell Nurse, ils n’arrivent pas à relever ce défi, car les joueurs de l’Avalanche les empêchent d’y arriver.
C'est bien davantage le fait que l’Avalanche est trop fort que le fait que les Oilers ne le sont pas assez qui explique que cette série pourrait se conclure sur un balayage.
L’Avalanche est même trop fort devant le filet où, à la surprise de plusieurs et à la grande joie des amateurs de hockey du Colorado, Pavel Francouz venu en relève à Darcy Kuemper éclipse son vis-à-vis Mike Smith.
Et n’en déplaise à Zach Hyman qui a fait un beau numéro de diversion en lançant, dimanche, que toute la pression était maintenant dans le camp des « Avs » parce que personne ne croit aux chances des Oilers de revenir de l’arrière, la pression est sur Edmonton et sur Edmonton seulement.
Car l’Avalanche démontre depuis le début du deuxième match que cette équipe ne tombera pas dans le piège à l’intérieur duquel les Flames se sont engouffrés en deuxième ronde. Après une première rencontre au cours de laquelle l’Avalanche a trouvé une manière de gagner malgré les six buts accordés aux Oilers, MacKinnon et ses coéquipiers ont offert du hockey beaucoup plus efficace sur la patinoire.
Ils le feront encore une fois lundi.
Ça ne les assurera pas d’une victoire pour autant. C’est vrai. Mais si les Oilers arrivent à ne pas perdre la finale de l’Ouest devant leurs partisans, le saut de l’Avalanche en finale de la coupe Stanley sera simplement reporté de 48 heures.