TAMPA - De retour au vestiaire après l’entraînement matinal du Lighnting, mercredi matin, Cédric Paquette admettait du coin des lèvres seulement avoir déjà un œil sur Montréal et sur un affrontement contre le Canadien en deuxième ronde des séries.

« Avant de penser à Montréal et au Canadien, il faut d’abord battre Detroit. Car si on perd, on sera loin d’une série revanche contre le Canadien. On sera en vacances », philosophait le Gaspésien âgé de 21 ans.

Une fois les Wings blanchis 2-0, Paquette ne parlait plus du Canadien et de la série qui s’amorcera vendredi du coin des lèvres. Que non! Il en parlait avec une satisfaction évidente. Avec la satisfaction de pouvoir enfin savourer une revanche un an après le balayage que le Tricolore a fait subir au Lightning le printemps dernier en première ronde des séries.

« C’est la série qu’on voulait. Je suis vraiment excité à l’idée d’affronter le Canadien. Vraiment content. L’an dernier, on a affronté Montréal un peu sur les talons. Cette année, ce sera différent », a défilé avec une satisfaction évidente celui qui aura comme mandat de déstabiliser les défenseurs et attaquants du Tricolore avec l’agressivité qui le caractérise en échec avant.

Débarqué dans le vestiaire du Lightning avec deux matchs à disputer en saison régulière l’an dernier, Paquette a été un acteur impuissant dans la défaite encaissée aux mains du Tricolore. Bien qu’il ait disputé les quatre rencontres et qu’il ait fait sentir sa présence, il n’a pas été en mesure de changer le cours des matchs en faveur de son équipe.

Cette année, Paquette a assuré sa place dans le vestiaire et au sein de l’alignement ayant disputé 64 matchs au cours desquels il a marqué 12 buts et ajouté sept mentions d’aide. Contre Detroit en première ronde, ce n’est pas avec sa production offensive (un but) que Paquette s’est fait valoir. C’est avec son intensité, sa rapidité, ses épaules.

Comme tout joueur qui dérange l’adversaire avec son intensité, Paquette a encaissé les contrecoups de ses actions. Lundi, lors du match qui a permis au Lightning d’éviter l’élimination en forçant la tenue du match décisif, Paquette a marqué son seul but de la série. Mais c’est surtout en raison de la mise en échec qui l’a envoyé cul par-dessus tête qu’il a fait parler de lui. Pour cette mise en échec et aussi parce qu’il est demeuré dans le match – comme son coéquipier Nikita Kucherov frappé par Niklas Kronwall – en dépit de la sévérité du coup encaissé.

« Il faut être prêt à tout pour aider la cause de l’équipe. Pour nous rendre à la coupe Stanley. Je l’ai vu – Justin Abdelkader – arriver à la dernière seconde, car je bataillais la rondelle avec un autre joueur. Je l’ai pris pour l’équipe », a admis candidement Paquette en pointant du doigt la marque rouge sous son œil gauche laissée par Abdelkader en guise de carte de visite.

Et l’autre marque près de son nez?

« Ça c’est juste un coup de coude que j’ai reçu plus tôt dans la série. Ce n’est rien de grave », a poursuivi en riant le teigneux attaquant qui sera encouragé par ses parents et peut-être d’autres membres de sa famille et des amis qui quitteront la Gaspésie pour effectuer une visite de circonstance à Montréal.

Cédric Paquette n’est pas le seul Québécois qui tentera de profiter de l’effet Petit Québec pour s’imposer contre le Canadien.

Alex Killorn, qui a grandi dans le West Island, la recrue Jonathan Drouin, le défenseur Mark Barberio – il n’a pas encore endossé l’uniforme en séries – ont des liens étroits avec le Canadien et ce que le Tricolore et les séries représentent à la « maison ».

Alex Killorn« Je suis vraiment excité de jouer contre le Canadien. Je suivais l’équipe quand j’étais petit. Saku Koivu était mon joueur favori. On vient de sortir d’une série qui a été difficile. Ce ne sera pas plus facile contre Montréal. Mais on a encore en mémoire ce qui est arrivé l’an dernier. On a encore en mémoire le fait qu’on s’est fait sortir rapidement. Cette année, on a l’intention que ça dure plus longtemps », a souligné l’attaquant qui a marqué deux buts et récolté quatre points en sept matchs contre Detroit.

Bien qu’il se présente à Montréal au lendemain d’un match sept et que lui et ses coéquipiers seront plus fatigués que leurs adversaires du Canadien qui sont en congé depuis dimanche, Alex Killorn croit que ce facteur ne comptera pas vraiment.

« Oui notre série a été longue. Mais le fait qu’on ait eu à revenir de l’arrière pour éviter l’élimination et le fait qu’on ait eu à gagner trois des quatre dernières parties servira notre cause, car nous avons acquis beaucoup d’expérience en première ronde. On parlait beaucoup avant la série contre Detroit de notre manque d’expérience et du fait que ça pourrait jouer contre nous. On vient d’en acquérir pas mal. J’aime le « matchup » contre Montréal. C’est un club rapide et on aime la vitesse nous aussi », analysait Alex Killorn.

Le Montréalais assure aussi que le Lightning arrive à Montréal avec dans son arsenal une bombe à retardement nommée Steven Stamkos. Après avoir marqué 43 buts et ajouté 29 passes en saison régulière, Steven Stamkos a été limité à trois mentions d’aide en première ronde. De fait, il n’a pas marqué depuis le premier match de la série opposant Montréal et Tampa le printemps dernier. « Steven n’a pas marqué en première ronde contre Detroit. Ce sera différent en deuxième ronde », a conclu Alex Killorn.