SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU – Pour une équipe qui a terminé la dernière saison avec une récolte de 103 points, on ne peut pas dire que les Panthers de la Floride s’assoient sur leurs lauriers depuis le début de la période estivale.

En fait, y a-t-il un directeur général qui a été plus actif que Tom Rowe au cours des dernières semaines? Depuis que les Penguins de Pittsburgh ont déposé la coupe Stanley, le successeur de Dale Tallon a échangé deux piliers de sa brigade défensive, conclu des ententes à long terme avec trois jeunes joueurs de l’organisation et approuvé l’un des plus lucratifs contrats accordés à l’ouverture du marché des joueurs autonomes.

Le statu quo? Ce n’est apparemment plus comme ça qu’on fonctionne à Sunrise, où gisait jadis une organisation qui devait consentir des contrats démesurés à des vétérans usés simplement pour respecter le plancher salarial.

« Les nouveaux propriétaires, tu vois qu’ils veulent gagner », ne peut que constater Jonathan Huberdeau.

Depuis que les hommes d’affaires new-yorkais Doug Cifu et Vincent Viola ont ajouté le club floridien à leur portefeuille en 2013, les Panthers ont allongé les billets verts pour solidifier le noyau de l’équipe, achetant à fort prix les premières années d’autonomie de leurs plus beaux espoirs. Après seulement deux années de services dans la LNH, Aleksander Barkov a signé un pacte de six ans qui lui rapportera quelque 35 millions de dollars. Puis au cours du dernier mois, le défenseur Aaron Ekblad s’est engagé avec l’équipe pour huit années supplémentaires et les attaquants Vincent Trocheck et Reilly Smith ont accepté des ententes valides jusqu’en 2022.

« C’est cool de voir ça, se réjouit Huberdeau. Ekblad, je savais déjà qu’il allait être mis sous contrat pour plusieurs années. À son âge, c’est impressionnant. Trocheck et Smith, ils ont éclaté cette année. Ils ont beaucoup de talent et nous ont aidés à faire les séries cette année. C’est le fun de voir qu’ils ont été récompensés. »

Ajoutons à l’équation l’embauche récente des défenseurs Keith Yandle et Jason Demers à des salaires annuels moyens respectifs de 6,35 M$ et 4,5 M$ et on obtient l’équipe qui affiche désormais la neuvième plus haute masse salariale de la LNH selon GeneralFanager.com.

« Je pense que les autres personnes dans l’organisation, comme le directeur général, ne décident pas vraiment de ça, ça a changé, estime Huberdeau. Mais sur la glace, je pense qu’on est allé chercher de bons défenseurs et on a amélioré notre équipe. C’est certain qu’on a perdu de bons gars avec qui j’avais joué pendant deux ou trois saisons. C’est plate de perdre des joueurs comme ça, mais avec tous les nouveaux ajouts, ils veulent avoir une meilleure équipe et je crois qu’on va continuer à progresser. »

MacKinnon et Scheifele comme référence

Le nom de Huberdeau ne doit plus être loin du sommet de la liste des dossiers à régler des dirigeants des Panthers. Le Québécois de 23 ans, qui a été sélectionné avec le troisième choix du repêchage de 2011, s’apprête à disputer la dernière année d’un contrat « pont » de deux ans qui lui rapporter un total de 6,5 M$, ce qui veut dire qu’il pourrait devenir joueur autonome avec compensation au terme de la prochaine saison.

Quatrième marqueur des Panthers la saison dernière avec une récolte de 59 points en 76 matchs, Huberdeau ne veut pas trop parler de chiffres, mais il réalise que la prochaine campagne sera cruciale s’il veut donner de bons arguments à son agent pour les prochaines négociations.

« On a signé beaucoup de gars à long terme et je pense qu’ils savent autour de quels joueurs ils veulent bâtir le noyau de l’équipe. Ça va être important pour moi d’avoir une bonne saison et on va voir ce qui va arriver ensuite. Mais je suis un Panther et je veux rester un Panther pour le restant de ma carrière. »

Les contrats récemment octroyés à Nathan MacKinnon et Mark Scheifele peuvent donner une bonne indication de la valeur de Huberdeau sur le marché. Le marchand de vitesse de l’Avalanche du Colorado vient de parapher une entente de sept ans qui lui rapportera 6,3 M$ par saison tandis que Scheifele, que les Jets de Winnipeg ont repêché quatre rangs après Huberdeau en 2011, touchera 6,125 M$ pour les huit prochaines années.

Les trois joueurs produisent sensiblement au même rythme depuis leur arrivée dans la LNH. Huberdeau revendique 172 points en 272 matchs (0,62 pts/matchs) tandis que MacKinnon a 153 points en 218 matchs (0,70 ppm) et Scheifele 145 points en 225 matchs (0,64 ppm).

« On est tous des joueurs différents et chaque organisation a une approche différente, remarque Huberdeau, qui ne tient pas nécessairement à amorcer la prochaine saison avec un nouveau contrat en poche. Ce n’est pas si important pour moi. Je suis content pour ces gars-là, ils le méritent et j’espère que ça va m’arriver un jour, mais je ne pense pas à ça. »

Montoya, un bon second

Huberdeau a eu des bons mots pour Al Montoya, que le Canadien a mis sous contrat lors de l’ouverture du marché des joueurs autonomes dans le but d’ajouter de l’expérience à son bassin de gardiens.

Montoya, qui devrait être en compétition avec Mike Condon pour le poste d’auxiliaire à Carey Price, a occupé le même rôle auprès de Roberto Luongo au cours des deux dernières saisons. Avec  les Panthers, l’Américain de 31 ans a cumulé un dossier de 18-14-4.

« C’est un bon gardien et en plus, c’est une bonne personne. Je lui parlais beaucoup quand il était en Floride. C’est certain qu’il jouait moins de parties derrière Roberto, mais chaque fois qu’il a été appelé à jouer, il gagnait beaucoup de parties pour nous. C’est ce que tu veux d’un deuxième gardien dans le fond. C’est important d’avoir un remplaçant avec qui on ne voit pas de différence, qui va faire le même travail. C’est ça qu’il a fait avec nous. »