MONTRÉAL - La parité a dicté sa loi en 2019 dans la LNH, alors qu'une équipe ayant égalé le record de victoires en saison régulière a été balayée dès la première ronde éliminatoire, tandis qu'une équipe occupant le dernier rang du circuit au début de l'année a finalement soulevé la coupe Stanley.

L'année 2019 a aussi marqué quelques changements dans la LNH. L'Association des joueurs et les dirigeants de la ligue ont opté pour la paix dans leur relation de travail pour au moins deux saisons, alors qu'un grand vent de changement dans la culture du hockey a soufflé à la suite d'accusations d'anciens joueurs envers les comportements inacceptables de leurs entraîneurs.

Voici une rétrospective de l'année 2019 de la LNH sous quelques grands thèmes.

Les derniers seront les premiers

La création d'un plafond salarial en 2005 avait pour objectif d'assurer une égalité des chances entre toutes les équipes de la LNH. L'efficacité du système n'a jamais été aussi bien démontrée qu'en deuxième moitié de la saison 2018-19.

Le Lightning de Tampa Bay a fait cavalier seul dans sa marche vers le trophée des Présidents en tant que champion de la saison régulière. Mené par Nikita Kucherov, Brayden Point, Steven Stamkos, Victor Hedman et Andrei Vasilevskiy, le Lightning a gagné 62 matchs, égalant la marque établie par les Red Wings de Detroit lors de la campagne 1995-96.

Grand favori pour remporter la coupe Stanley, le Lightning a toutefois frappé un mur en séries éliminatoires. Il a non seulement baissé pavillon dès le premier tour, il a en plus été balayé en quatre matchs par les Blue Jackets de Columbus, qui avaient amassé 30 points de moins que lui pendant la campagne.

Pendant ce temps, les Blues de St. Louis ont déjoué les pronostics. Derniers au classement général de la LNH le matin du 3 janvier, les Blues ont relancé grâce à l'émergence du gardien de 25 ans Jordan Binnington. En 32 sorties, Binnington a compilé un dossier de 24-5-1.

Les Blues ont finalement terminé au troisième rang de la section Centrale. Ils ont ensuite éliminé les Jets de Winnipeg, les Stars de Dallas, les Sharks de San Jose, puis les Bruins de Boston pour remporter la coupe Stanley pour la première fois de leur histoire.

Des buts à la tonne

Il s'est marqué 6,02 buts par match au cours de la saison 2018-19 de la LNH, soit la moyenne la plus élevée depuis la campagne 2005-06 (6,16), quand l'application de nouvelles règles au retour du lock-out a mené à une hausse des punitions. Sinon, il faut remonter

à la saison 1995-96 pour voir la moyenne de buts marqués par match dépasser les 6,0.

Sans surprise, les 128 points du champion marqueur Nikita Kucherov représentaient aussi le plus haut total pour le lauréat du Art-Ross depuis 1995-96, quand Mario Lemieux avait connu une campagne de 161 points.

La tendance s'est poursuivie au début de la saison 2019-20. À la pause du congé de Noël, la moyenne de buts marqués par match est de 6,00. Leon Draisaitl et Connor McDavid, des Oilers d'Edmonton, produisaient à un rythme qui leur permettrait de franchir les 130 points au terme de la campagne.

Pas de conflit... pour l'instant

La LNH et l'AJLNH avaient l'option en septembre 2019 d'annoncer la résiliation des deux dernières années à la convention collective signée au terme du lock-out en 2012. La LNH a vite placé la balle dans le camp du syndicat des joueurs en annonçant le 30 août son intention de ne pas se prévaloir de cette option. L'AJLNH a emboîté le pas, le 16 septembre.

L'Association des joueurs demeure néanmoins insatisfaite de certains aspects de la convention collective en place. Les joueurs aimeraient participer de manière systématique aux Jeux olympiques, ce dont ils ont été privés par la ligue en 2018. Les prochains Jeux en 2022 auront lieu à Pékin, en Chine, à quelques mois de l'échéance de la convention collective actuelle.

Les montants mis en fiducie représentent un autre irritant pour les joueurs, qui auraient perdu plus de 10 pour cent de leur salaire au cours des sept dernières saisons en raison de ce facteur d'ajustement par rapport au partage des revenus avec les propriétaires.

Question d'éviter un quatrième conflit de travail en moins de 30 ans, les deux parties ont promis de commencer à négocier avant l'échéance de la convention collective en septembre 2022. Reste à voir si cela pourra se faire dans la paix.

Un moment charnière

Le mois de novembre 2019 pourrait devenir l'un des tournants dans l'histoire de la LNH et du hockey à tous les niveaux de notre société.

Le commentateur Don Cherry, figure de proue du hockey au Canada anglais, a été congédié par le réseau Sportsnet le 11 novembre après avoir utilisé un terme péjoratif à l'endroit des communautés immigrantes lors de sa chronique "Coach's Corner". Cherry s'était retrouvé à maintes reprises dans l'eau chaude au cours des années pour des propos inappropriés à l'endroit notamment des Européens et des Québécois. Cette fois, c'était la goutte qui faisait déborder le vase.

La semaine suivante, le 20 novembre, Mike Babcock a été congédié de son poste d'entraîneur-chef des Maple Leafs de Toronto. S'en est suivi la mise en lumière de certaines histoires peu flatteuses à l'endroit de Babcock.

Puis, le 25 novembre, l'ex-hockeyeur Akim Aliu a dénoncé dans un gazouillis les propos racistes d'un de ses anciens entraîneurs dans la Ligue américaine de hockey qui s'est révélé être Bill Peters, un ancien protégé de Babcock qui se retrouvait maintenant à la tête des Flames de Calgary. Peters a aussi été accusé de s'en être pris physiquement à des joueurs quand il était entraîneur-chef des Hurricanes de la Caroline. Cette tempête a forcé Peters à démissionner de son poste chez les Flames.

Aliu a éventuellement rencontré le commissaire de la LNH, Gary Bettman, et son adjoint Bill Daly. Bettman a ensuite dévoilé un plan en quatre points lors de la réunion du conseil des gouverneurs tôt en décembre pour offrir un appui aux joueurs dans ces situations et favoriser un milieu de travail plus sain à travers le circuit.

Ces événements pourraient marquer la fin des comportements violents et du harcèlement psychologique auquel les entraîneurs soumettent parfois leurs joueurs dans l'espoir d'améliorer leurs performances sur la patinoire.