Passer au contenu principal

RÉSULTATS

Le risque Bobrovsky rapporte maintenant aux Panthers

Publié
Mise à jour

COLLABORATION SPÉCIALE

Avec la finale de la Coupe Stanley qui commence ce samedi, les Panthers de la Floride, l'équipe Cendrillon de 2023, seront finalement de retour en action après plus d'une semaine à attendre le résultat dans l'Ouest. Les Panthers sont évidemment une surprise, après avoir fait les séries de justesse grâce à des défaites des Penguins contre les Blackhawks et les Blue Jackets pour finir la saison, mais c'est loin d'être la seule façon dont ils se différencient des récents champions.

Contrairement aux clubs dominants des dernières années comme Colorado, Tampa Bay, Los Angeles, Chicago, et Boston, qui ont construit leur équipe par le repêchage, les Panthers ont pris un chemin moins orthodoxe. Parmi leur alignement des séries, seulement trois joueurs ont été repêchés par le club: Aleksander Barkov, Aaron Ekblad, et Anton Lundell. Tous les autres joueurs ont été acquis via échange, par le marché des joueurs autonomes, et même via ballottage. Et aucun de ces investissements n'a été aussi onéreux et risqué que le gardien Sergei Bobrovsky.

Le risque était évident avant même que l'encre n'ait séché sur le contrat de 7 ans et 70 millions $ qui a fait de lui le deuxième gardien le mieux payé de la LNH, derrière Carey Price. On le sait bien, les gardiens sont extrêmement volatils d'année en année. Très peu sont capables d'être dominants année après année et on voit des noms surprenant parmi les meneurs chaque année. Qui avait Linus Ullmark comme finaliste pour le Vézina sur sa carte de bingo en début de saison?

Après quatre saisons régulières plutôt ordinaires, où Bobrovsky a présenté un taux d'arrêt de seulement ,905, les Panthers avaient sans aucun doute des regrets. Il a été relégué au banc pour le premier match de la série contre Boston en faveur d'Alex Lyon, un gardien de 30 ans avec seulement 42 matchs d'expérience dans la LNH.

Il faut croire que c'est le réveil dont il avait besoin, car depuis qu'il a retrouvé sa place devant la cage, il est tout feu tout flamme, portant les Panthers sur son dos jusqu'en finale de la Coupe Stanley. Il a été particulièrement magistral lors du dernier match contre Toronto et les trois premiers contre la Caroline. 

Au cours de cette séquence, Bobrovsky a repoussé 182 des 187 tirs qu'il a affrontés. Les Leafs et Hurricanes ont généré plus de 13 buts attendus lors de ces quatre rencontres. Avec seulement cinq buts marqués, Bobrovsky a sauvé 8,05 buts à son équipe. Depuis 2018, la première saison de donnée à laquelle j'ai accès, c'est la troisième meilleure performance lors de quatre matchs consécutifs en séries. Seuls Andrei Vasilevskiy (8,59 buts sauvés en 2020) et Joonas Korpisalo (8,12 en 2020) ont fait mieux.

Et les Panthers ont besoin d'un Bobrovsky au sommet de sa forme, car ils ne lui apportent pas vraiment de support aux deux bouts de la patinoire. Neuf de ses 11 victoires sont venues avec un écart de seulement un but, dont six en prolongation, ne lui laissant pratiquement aucune marge de manoeuvre. 

La Floride obtient seulement 47,6% des buts attendus à forces égales depuis le début des séries, voulant dire qu'ils accordent plus d'attaque qu'ils peuvent en générer match après match. En fait, ils n'ont pas réussi à se retrouver au-dessus de 50% dans une rencontre depuis le match no 3 contre Toronto. 

Défensivement, ils se classent au dernier rang dans la majorité des catégories défensives, ce qui n'est pas surprenant considérant les six prolongations auxquelles ils ont participé, incluant le marathon de sept périodes contre les Hurricanes. Mais même si on normalise le tout en regardant les moyennes par 60 minutes pour diminuer l'impact du temps supplémentaire, les Panthers se classent parmi les pires clubs défensifs des séries 2023.

Matthew Tkachuk reçoit beaucoup d'attention pour ses performances en séries, incluant quatre buts gagnants, mais pour moi, il n'y a aucun doute que Sergei Bobrovsky est le favori pour le trophée Conn-Smythe. En fait, il offre le genre de performance qui pourrait lui valoir l'honneur même dans une défaite, quelque chose que l'on n'a pas vu depuis Jean-Sébastien Giguère en 2003.