BOSTON - Contrairement aux Bruins qui comptent sur sept joueurs qui ont soulevé la coupe Stanley ou pris part à une grande finale – neuf si on ajoute Steven Kampfer et Joakim Nordstrom qui étaient réservistes avec les Bruins en 2011 et les Blackhawks en 2015 – David Perron est le seul représentant des Blues à compter de l’expérience en finale de la coupe Stanley.

 

Une expérience qu’il a vécue l’an dernier avec les Golden Knights qui ont vu les Capitals de Washington soulever la coupe Stanley sous leurs yeux le 7 juin dernier à Las Vegas.

 

Et si l’on fait exception d’Oskar Sundqvist qui défendait les couleurs des Penguins lorsqu’ils ont gagné la première de leurs deux coupes Stanley consécutives en 2016 – le joueur de quatrième trio n’avait alors disputé que deux rencontres éliminatoires; aucune en grande finale – aucun joueur des Blues n’a encore embrassé le grand bol argenté.

 

Que nous réservera la grande finale?

Les Bleus sont donc verts en matière d’expérience.

 

Une réalité qu’a soulevée l’entraîneur-chef des Bruins Bruce Cassidy lors de la grande foire médiatique au cours de laquelle les membres des deux équipes ont été offerts aux journalistes venus des quatre coins de la planète hockey pour assister à la grande finale.

 

« C’est le genre de réponse qui risque d’être affichée dans le vestiaire de l’autre club, mais je crois que l’expérience nous avantage dans cette série. Nous avons des gars qui ont vécu la grande finale. Des gars qui ont gagné la coupe. Des gars qui l’ont perdue. Cette expérience devrait nous aider. Bon! Certains observateurs considèrent que ce facteur ne compte plus une fois rendu en finale, mais je crois que ça représente un avantage. Je considère d’ailleurs que nous avons profité de cette expérience au cours de la longue attente alors que nous avons su composer avec ces dix journées de pause », a mentionné Cassidy qui a d’ailleurs répété deux fois plutôt qu’une la durée de la pause des Bruins qui ont balayé les Hurricanes de la Caroline en finale de l’Est alors que les Blues ont eu besoin de six matchs pour éliminer les Sharks de San Jose.

 

Riches en épreuves surmontées

 

Dans le camp des Blues, on a tenté sur tous les fronts et sur tous les tons de minimiser le manque à gagner en matière d’expérience en grande finale.

 

« Si j’étais à la tête des Bruins, je serais le premier à souligner à quel point cette expérience est bénéfique. Mais notre réalité est différente. C’est évident qu’une journée comme celle d’aujourd’hui et tout ce qui entoure la finale représentent de l’inconnu pour la majorité de nos joueurs. Mais une fois que la rondelle sera déposée sur la patinoire demain, ça demeurera du hockey. Et si tout se passe bien, dans un an lorsque nous nous reverrons à l’aube d’une finale de la coupe Stanley vous soulignerez tous à quel point St Louis profite d’un bon lot d’expérience en grande finale », a ironisé le directeur général des Blues Doug Armstrong.

 

« Que ce soit pour la première fois ou non, nous sommes en finale de la coupe Stanley et nous avons su prendre les moyens pour y arriver. Et l’expérience se calcule de bien des façons. Quand je regarde tout ce qu’on a surmonté au cours de la saison pour arriver jusqu’ici, je considère que ce que nous avons acquis en traversant les épreuves a fait de nous une meilleure équipe et de meilleurs joueurs et que tout ça nous servira maintenant qu’on est en finale », martelait le défenseur Colton Parayko jeudi dernier dans le vestiaire des Blues après leur victoire en finale de l’Ouest.

 

De Thornton à Bouwmeester

 

Maintenant que Joe Thornton et ses Sharks de San Jose sont en vacances, les yeux se tournent vers le défenseur des Blues Jay Bouwmeester dans la quête du joueur qui pourrait en être à sa dernière chance de soulever la coupe.

 

Âgé de 35 ans, à sa 17e saison dans la LNH et sixième participation en séries – toutes avec les Blues – Bouwmeester occupe le huitième rang sur la liste des joueurs comptant le plus de matchs disputés (1184) en carrière avant de gagner la coupe. Une liste dominée par Dave Andreychuck qui avait disputé 1597 matchs avant de soulever la coupe avec le Lightning de Tampa Bay. Joe Thornton est troisième avec 1367 parties.

 

S’il était clair que les Sharks voulaient gagner pour Jumbo Joe, est-ce qu’il en est de même chez les Blues à l’égard du défenseur que les Panthers de la Floride ont repêché en première ronde – troisième sélection – de la cuvée 2002?

 

« Allez lui poser la question est vous verrez », a lancé David Perron en jetant un regard amusé en direction de son coéquipier qui répondait aux questions des journalistes derrière une table installée en face de celle où se trouvait le Sherbrookois.

 

« Pour être franc, on n’en parle pas du tout. Et Jay serait le dernier gars qui voudrait qu’on parle de ça dans le vestiaire. Jay est un gars de peu de mots. C’est un gars à son affaire qui joue du gros hockey. Un vrai professionnel. C’est le genre de gars qui te répondrait de gagner d’abord et avant tout pour l’équipe ou même pour toi avant de gagner pour lui », a ajouté Perron.

 

Après une saison 17-18 limitée à 35 matchs en raison de blessures, Jay Bouwmeester est revenu en forme cette année disputant 78 des 82 matchs de son équipe. Bien que son temps moyen d’utilisation a diminué au fil des saisons — 20 :44 cette alors que cette moyenne oscillait entre 24 et 27 minutes à l’apogée de sa carrière – il remplit encore un rôle de premier plan au sein de la brigade défensive des Blues avec qui il est heureux de se retrouver en grande finale.

 

« Avec tous les insuccès que nous avons connus en début de saison et le fait qu’on n’arrivait à se replacer après notre changement d’entraîneur, j’ai cru que des changements pourraient survenir en cours de saison. J’ai cru que je pourrais être échangé. Je suis vraiment content que la situation se soit replacée parce qu’avec tout ce que nous avons traversé au fil des dernières années comme épreuves, la coupe Stanley est enfin à portée de main », a répété Bouwmeester plusieurs fois dimanche.

 

Très calme dans ses propos à l’image du jeu qui le caractérise sur la patinoire, le vétéran défenseur balaie du revers de la main les prétentions des observateurs qui accusent les Blues d’avoir étouffé sous la pression au fil des dernières saisons alors qu’on les plaçait parmi les favoris pour se rendre jusqu’aux grands honneurs.

 

« Nous comptons sur une très bonne équipe depuis des années. Et il est vrai que nous avions des objectifs que nous n’avons pas atteints au fil de ces années. Mais ce serait une erreur de limiter nos éliminations trop hâtives à nos seules performances. Analysez nos déceptions et vous verrez que nous avons perdu contre d’éventuels champions de la coupe Stanley et que nous avons souvent fait face à des défis de taille dès les premières rondes. On a perdu contre des gros clubs et on a souvent encaissé des défaites dans des matchs cruciaux qui se sont décidés en prolongation. Ça n’excuse pas tout. Mais nous avons toujours été dans le coup. Cette année, nous sommes en finale. L’occasion est belle se faire oublier les déceptions des années passées », a conclu Bouwmeester.