Un capitaine dans la LNH est-il nécessaire?
LNH mardi, 18 sept. 2018. 12:42 samedi, 14 déc. 2024. 04:32Ryan Johansen se souvient que les Blue Jackets de Columbus n'avaient pas de capitaine jusqu'au jour où tout est devenu évident et où tout le monde savait que ce devait être Nick Foligno.
« Il n'y avait aucun doute, s'est souvenu Johansen. Il s'agit d'une de ces choses que vous ne voulez pas forcer. Vous ne voulez pas vous précipiter. Vous ne voulez pas le regretter. Une fois qu'un candidat devient un choix évident pour agir comme capitaine, alors c'est généralement réglé. »
Pendant plus d'un siècle, les équipes de la LNH ont nommé un joueur comme capitaine, les responsables de l'équipement cousant un « C » sur son chandail et, si tout se passait bien, c'était lui qui accepterait la coupe Stanley et la lèverait à bout de bras le premier.
Il s'agit toujours d'une tradition au hockey avec une signification particulière, mais près d'un tiers des 31 équipes de la ligue pourrait disputer son match d'ouverture sans capitaine, signe que ce n'est plus une nécessité et certainement pas une décision que la direction et le personnel d'entraîneurs veulent prendre sans trop y réfléchir.
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C'est un sujet brûlant d'actualité en ce moment à Toronto, où les Maple Leafs n'ont pas eu de capitaine depuis qu'ils ont échangé Dion Phaneuf au début de 2016 et ne sont guère pressés d'en désigner un. Celui qui a été le capitaine des Islanders de New York pendant plusieurs saisons, John Tavares, et le premier choix de 2016, Auston Matthews, sont les principaux candidats.
« Il est très important d'avoir un capitaine, mais je pense aussi que la façon dont Kyle gère cela est la bonne façon de faire. Cela n'a pas vraiment de sens de précipiter quelqu'un dans ce rôle, a reconnu Matthews. Il faut choisir la bonne personne. Je pense que le sujet a beaucoup été abordé dans l'entourage de notre équipe : "Quelqu'un va l'être, qui va le devenir?" Mais je pense qu'en fin de compte, ils vont prendre leur décision et ce sera la bonne. »
Parfois, la décision est de ne pas nommer de capitaine du tout. Les Rangers de New York ont atteint la finale de la Coupe Stanley sans capitaine en 2014 après avoir échangé Ryan Callahan à la date limite des transferts et les Golden Knights ont fait la même chose l'an dernier après avoir disputé leur première saison sans capitaine.
« La saison dernière, nous venions tous de différents endroits, de différentes équipes. Ç'a été une bonne chose, a déclaré le vétéran gardien des Knights, Marc-André Fleury. Tout le monde s'est impliqué. Je pense que nous avions un bon groupe de vétérans avec beaucoup d'expérience. Je pense que nous avons tous pris la responsabilité d'agir comme leader. Tout s'est bien passé. »
Les Golden Knights ont perdu en finale face aux Capitals alors qu'Alexander Ovechkin est devenu le premier capitaine né en Russie et le troisième européen à porter le « C » à gagner la coupe. Aucune équipe ne l'a remportée sans capitaine depuis les Bruins de Boston en 1972.
« C'est révélateur, a noté Eric Staal, du Wild Minnesota, qui a été capitaine des Hurricanes de la Caroline pendant six saisons. Parfois, on peut exagérer en disant qu'il faut vraiment en avoir un ou que ce joueur ne peut tout gérer. Je ne crois pas que les joueurs changent, ou ne devraient pas le faire, du moment qu'ils ont une lettre ou pas. (...) Je pense aussi que c'est sympa d'être capitaine ou assistant capitaine. Cela fait partie de la tradition au hockey depuis longtemps. Mais chaque équipe choisit de faire les choses à sa façon. »
Des équipes ne craignent de toute évidence pas de prendre d'importantes décisions avec leur capitaine. Au cours des deux dernières semaines, le Canadien de Montréal a échangé son capitaine Max Pacioretty aux Golden Knights et les Sénateurs d'Ottawa ont fait de même avec Erik Karlsson, qu'ils ont cédé aux Sharks de San Jose. Les Hurricanes, eux, ont abandonné leur système de deux capitaines et ont confié le « C » à Justin Williams et les Panthers de la Floride ont désigné Aleksander Barkov pour succéder à Derek MacKenzie comme capitaine.
Les Islanders de l'après Tavares, les Rangers (après avoir échangé Ryan McDonagh la saison dernière), les Golden Knights, les Maple Leafs, les Sabres, le Canadien, les Sénateurs et les Canucks (après la retraite de Henrik Sedin) ont tous des postes vacants. Et les Red Wings de Detroit se retrouvent dans la même situation puisque leur capitaine Henrik Zetterberg a mis fin à sa carrière en raison d'une blessure. Ce sont des clubs AAA, car sans capitaine, trois joueurs alternent avec le « C » chaque match.
« Je ne pense pas que chaque équipe ait besoin d'un capitaine, a déclaré Jack Eichel, des Sabres. C'est bien d'avoir quelqu'un qui prend la décision finale à la fin de la journée. Mais si vous comptez suffisamment de bons leaders au sein d'une équipe et s'ils sont tous sur la même longueur d'ondes, cela fonctionne aussi avec un comité. »
Sidney Crosby a remporté la coupe à trois reprises depuis qu'il a été nommé capitaine des Penguins à l'âge de 20 ans. Il y a deux ans, les Oilers ont fait de Connor McDavid le plus jeune capitaine de l'histoire de la LNH à 19 ans et 273 jours.
Ovechkin a été nommé capitaine des Capitals en 2010, la saison après que Crosby ait remporté la coupe. Mais lors des séries éliminatoires le printemps dernier, il a identifié Nicklas Backstrom comme le leader de l'équipe. Lors du défilé sur Constitution Avenue en juin, Ovechkin et Backstrom et l'autre adjoint Brooks Orpik étaient assis dans le dernier bus avec le trophée.
« C'est comme si nous avions trois capitaines, car ils assument leur rôle de différentes façons, et ensemble ils forment vraiment un super comité de leaders, a souligné T.J. Oshie des Capitals. Il est rare de trouver ce genre de combinaison qu'avec ces trois gars. »
Plus souvent qu'autrement, la décision s'impose: Jonathan Toews a remporté la coupe à trois reprises en tant que capitaine et leader incontesté des Blackhawks. Mais il ne pense pas qu'il est essentiel de nommer un capitaine selon son expérience personnelle, lui qui a bénéficié d'adjoints comme Duncan Keith, Brent Seabrook et Patrick Sharp.
« Je ne vois pas pourquoi vous ne pouvez pas avoir du succès avec un groupe de gars qui sont des adjoints et peut-être ne pas avoir un gars avec le "C" sur son chandail, a déclaré Toews. En fin de compte, chaque gars contribue à sa façon. »