Cet hiver, à l’Antichambre, j’avais dit que ce qu’il manquait aux Maple Leafs c’était un entraîneur qui croit en l’équipe. Quelqu’un qui va établir un programme qui sera respecté et adopté par tous les joueurs de l’équipe. Malgré leur dernière saison très décevante, je ne crois pas qu’ils sont si mauvais. L’arrivée d’un gars qui possède une forte crédibilité et qui est respecté dans le monde du hockey, comme Babcock, va changer les choses à Toronto.

Les dirigeants ont décidé d’aller chercher le meilleur entraîneur disponible et si ça ne fonctionne toujours pas, il y a des joueurs qui vont payer le prix avant Babcock. Il sera un des membres le mieux payé de l’organisation et ça ajoutera de la crédibilité à son travail.

Pour le moment, les dirigeants vont renseigner Babcock sur les effectifs disponibles et par la suite, ils écouteront ses recommandations. Il va se donner du temps pour évaluer ses options avant de faire des changements majeurs.

C’est certain que les joueurs vont apprécier la venue de Babcock derrière le banc et c’est à eux de prouver qu’ils ont toujours leur place dans cette organisation.

Si je m’appelle Brendan Shanahan, mon plan est clair. Je lui montre ce que j’ai dans les mains, je lui demande de nous dire ce que l’on fait avec et de nous expliquer la nouvelle direction qu’il veut emprunter avec l’équipe.

Lors des dernières saisons, les partisans des Leafs n’ont pas souvent eu l’occasion de célébrer. Aujourd’hui, ils ont une bonne raison de croire aux chances de leur équipe de s’améliorer, mais procurer cette joie aux partisans n’était pas l’objectif premier des dirigeants.

Les propriétaires et le directeur général étaient tannés de faire rire d’eux. Ils voulaient à tout prix revamper l’image de leur organisation et ils ont pris les moyens nécessaires pour le faire.

Cette annonce va clairement plaire aux partisans des Maple Leafs, mais avant tout, elle fait plaisir aux membres de l’organisation.

Un avancement pour tous les entraîneurs

Je pense qu’il y a d’autres entraîneurs qui s’en viennent dans la même catégorie que lui. Il est loin d’être le seul bon entraîneur dans la LNH. Des gars comme Alain Vigneault et Joel Quenneville risquent d’empocher beaucoup d’argent lorsqu’ils vont négocier leur prochain contrat. C’est certain que ça va créer un précédent et aider les autres entraîneurs à obtenir des contrats plus lucratifs.  

Les joueurs ont fonctionné de la même manière dans le passé et je ne verrais pas pourquoi ça serait différent pour les entraîneurs.

Qui entourera Babcock?

Maintenant, Babcock devra également former son équipe d’adjoint qui va l’entourer. Guy Boucher a été rencontré par les Maple Leafs pour le poste d’entraîneur-chef, mais s’il veut revenir dans la LNH un jour, il devra peut-être accepter d’être adjoint pour un moment.

Advenant que Babcock ait de l’intérêt envers lui, la décision lui revient à savoir s’il est prêt à accepter un rôle d’adjoint.

Si une chose est certaine, c’est que Babcock est celui qui prendra les décisions finales. À l’occasion, il devrait donner quelques conseils à Shanahan concernant la manière de gérer une organisation. Il a accumulé beaucoup d’expérience avec les Red Wings qui pourra maintenant être utile aux Leafs.

Que feront les autres équipes?

Maintenant, les Red Wings, comme quelques autres organisations, se retrouvent sans entraîneur et le meilleur candidat n’est plus disponible.

Du côté des Sabres de Buffalo, ils reçoivent un peu ce qu’ils méritent si on regarde comment ils ont traité Ted Nolan, lors de la dernière saison. Ils l’ont laissé toute l’année derrière le banc en lui retirant plusieurs de ses joueurs pour finalement le congédier à la fin de la saison. Ils ne méritaient pas de se retrouver avec le meilleur entraîneur disponible après avoir agi de la sorte.

Je pense quand même qu’il y a toujours de bons entraîneurs qui sont disponibles. Les Flyers de Philadelphie ont fait un choix surprenant en engageant Dave Hakstol qui provient du circuit universitaire américain.

Plusieurs entraîneurs ont le talent et la passion pour travailler dans la LNH, mais on ne mentionne pas souvent leur nom, car ils n’ont pas d’intérêt ou qu’ils sont comblés pour le moment.

Les équipes qui n’ont pas remporté la loterie Babcock devront donc poursuivre leur recherche.

Un choix logique à Boston

Les Bruins veulent suivre le modèle des Flyers en recrutant à l’interne et c’est exactement ce qu’ils ont fait en nommant Don Sweeney comme directeur général de l’organisation. Ils aiment que les membres de leur personnel proviennent de l’organisation et qu’ils aient le logo de l’équipe tatoué sur le cœur.

Dès la première journée, il va être conscient de ce que ça implique d'être un Bruins et ce que ça prend pour avoir du succès dans la LNH.

Je suis convaincu que c’est une excellente décision. C’est un gars de la place qui est très apprécié par les partisans depuis longtemps. Il s’est toujours donné à fond sur la glace et on s’attend à la même chose comme directeur général.

C’est certain qu’il aura besoin de Cam Neely pour l’épauler lors des prises de décision importantes, parce qu’il n’a pas encore l’expérience nécessaire pour avoir du succès immédiatement, sans l’aide de personne.

Malgré la fin de saison décevante, le noyau de l’équipe est encore très solide à Boston. L’un des gros dossiers à régler sera de trouver une solution pour éventuellement remplacer Zdeno Chara.

Julien est toujours en poste, pour le moment…

Je souhaite vraiment à Claude Julien qu’il conserve son emploi et qu’il débute la prochaine saison derrière le banc des Bruins. Julien n’est pas le responsable du fait que les Bruins n’aient pas pris part aux séries éliminatoires.

Des gros joueurs comme Johnny Boychuk et Tyler Seguin ont quitté l’organisation et ce n’est pas l’entraîneur qui a pris ces décisions.

Les insuccès de l’équipe cette saison n’ont rien à voir avec son travail. Au contraire, malgré les blessures et le départ de joueurs vedettes, les Bruins ont fini l’année avec 90 points.

Toutefois, si Sweeney est logique dans ces décisions, il est mieux de le congédier tout de suite s’il a un doute.

S’il n’est pas certain que Julien est l’homme de la situation, il devrait trouver son successeur immédiatement pour débuter la saison du bon pied.

Je ne connais pas beaucoup d’équipes qui ont eu du succès après avoir congédié leur entraîneur au milieu de l’année. Les Sénateurs d’Ottawa l’ont fait cette année, mais c’est assez rare.

De la crédibilité à Edmonton

Tout comme les Leafs, les Oilers avaient besoin d’un gars qui a de la crédibilité. C’est exactement ce qu’ils sont allés chercher en embauchant Todd McLellan.

Il travaillait déjà dans l’association Ouest et il a joué régulièrement contre les meilleures équipes du circuit.

Il y a beaucoup de jeunes joueurs à Edmonton et il doit donc arriver avec un plan de match clair et bien établi. Pour toutes les équipes, la clé du succès c’est d’avoir un bon plan de match qui est respecté et appliqué par tous les joueurs. McLellan a assez de crédibilité pour que les jeunes joueurs décident d’adopter sa stratégie et acceptent de tous travailler avec un objectif commun.

Même si les Sharks n’ont pas eu beaucoup de succès en séries, ils ont connu d’excellentes saisons régulières. Pour l’instant, c’est exactement ce que les Oilers doivent faire. Depuis le début de leur carrière dans la LNH, les jeunes joueurs des Oilers ont la tête basse et reçoivent des coups. Ça devient démoralisant et maintenant il doit apporter du positif.

Ça ne changera pas immédiatement, mais c’est certain que l’on va voir une équipe plus structurée, dès l’an prochain.

Plusieurs observateurs voyaient Babcock prendre la direction d’Edmonton, mais je crois que seulement les Leafs pouvaient s’offrir le meilleur entraîneur disponible. C’est un gros marché de hockey et peu importe les succès de l’équipe, tout le monde parlent des Leafs et l’argent continue de rentrer dans les comptes.

On ne parle donc pas d’un choix b avec McLellan, mais bien d’un excellent entraîneur qui possède l’expérience nécessaire pour redresser cette équipe.

Propos recueillis par Raphaël Bergeron-Gosselin