Après avoir fait un survol de la série Montréal-Toronto il y a quelques jours, il est maintenant temps de se pencher sur l’autre série dans la division Nord qui débutera entre les Jets de Winnipeg et les Oilers d’Edmonton ce mercredi. Edmonton vient dans cette série avec le momentum très clairement de leur côté. Ils ont remporté 7 des 9 duels entre les deux équipes cette année, incluant 6 victoires consécutives pour finir la saison.

Sans surprise, les chiffres sont à l’avantage des Oilers lors des 9 matchs entre les deux formations cette saison. Ils ont pu attaquer l’enclave à leur guise et ont rencontré très peu de résistance, autant en entrée de zone que pour s’installer en territoire des Jets. Et après avoir accordé 15 buts lors des 3 premiers matchs, les Oilers ont limité la troupe de Paul Maurice à seulement 7 buts en 6 matchs pour finir l’année. 

La question clé pour Winnipeg: est-ce que la défense peut ralentir McDavid et Draisaitl?

Winnipeg n’avait simplement pas de réponses au duo de Connor McDavid et Leon Draisaitl cette saison, quoi que l’on puisse dire la même chose de pratiquement tous les clubs de la division Nord. McDavid a eu plus de performances d’au moins 4 points (7) que de matchs où il a été blanchi (5), tandis que Draisaitl a été tenu à l’écart de la feuille de pointage à seulement 7 reprises. Par contre, le support offensif derrière eux était presque inexistant. Ryan Nugent-Hopkins est le seul autre attaquant des Oilers ayant surpassé les 25 points cette année.

Le succès offensif d’Edmonton repose sur les épaules de ces deux joueurs. Il est pratiquement impossible de les arrêter, mais pour avoir du succès, les Jets devront au moins les ralentir. Après la performance des deux vedettes contre les Jets cette saison par contre, l’avantage va au duo en orange. McDavid a marqué au moins 2 points lors de chacun des 9 duels, pour un total de 22 points en 9 matchs, incluant 7 points lors des deux derniers matchs de la saison. Pour Draisaitl, c’est « seulement » 7 buts et 12 points en 9 matchs.

Les troubles de la défense des Jets ne se limitent pas seulement aux matchs contre les Oilers. Bien qu’ils soient 10e pour les buts alloués par match cette saison, ils doivent ce classement en grande partie à Connor Hellebuyck, qui a affronté plus de buts attendus que tout autre gardien cette saison (124,8) et se classe au 4e rang en buts sauvés (12,8). Winnipeg a été l’un des pires clubs cette saison pour protéger l'enclave et limiter les tirs de qualité affrontés par leurs gardiens.

Paul Maurice devra trouver un moyen de solidifier sa défense, sinon McDavid et Draisaitl vont s'en donner à coeur joie et Hellebuyck devra encore une fois faire des miracles devant le filet.

La question clé pour Edmonton: est-ce que Mike Smith peut conserver son momentum de la saison régulière?

Après deux saisons ordinaires pour les Oilers et les Flames, Mike Smith a rebondi avec sa meilleure performance en près d’une décennie à 39 ans. Il a affiché un taux d’arrêt de ,923 et une moyenne de buts alloués de 2,31, détrônant Mikko Koskinen comme homme de confiance devant le filet pour Dave Tippett. 

Smith est évidemment un gardien très expérimenté avec 642 matchs joués en saison régulière, se classant dans le top-50 dans l’histoire de la LNH, mais c’est une tout autre histoire lorsque la saison régulière se termine. Le vétéran n’a que 25 matchs en éliminatoires à sa fiche, et seulement 6 depuis 2012-2013. En comparaison, c’est moins de présences en séries que Jordan Binnington en a obtenu en 2018-2019 seulement, lorsque les Blues ont gagné la coupe et qu’il avait disputé 26 matchs.

Bien sûr, ce n'est pas entièrement sa faute s’il a évolué pour plusieurs clubs qui ont raté les séries au cours de sa carrière. Smith a également connu du succès lors de ces opportunités limitées, particulièrement lors des séries de 2012, alors qu’il a mené les Coyotes en finale de l’Ouest, où ils ont perdu en 5 matchs contre les éventuels gagnants de la coupe Stanley, les Kings de Los Angeles. Smith avait maintenu un taux d’arrêt de ,944 et une moyenne de buts alloués de 1,99 en 16 matchs. Une excellente performance, mais c’était il y a près d’une décennie. 

Les Oilers ont besoin d’un Mike Smith au sommet de son art s’ils veulent se rendre loin en séries. Est-ce qu’il saura répondre à l’appel?

Joker: Nikolaj Ehlers

Nikolaj Ehlers n’est peut-être pas le premier nom qui vient en tête lorsqu’on pense aux attaquants des Jets, mais le Danois de 25 ans connaissait la meilleure performance de sa carrière avant de se blesser en fin de saison. Ehlers flirtait avec le plateau du point par match avec 46 en 47 rencontres et il se classe parmi l’élite de la LNH dans plusieurs catégories offensives, particulièrement en transition.

La vitesse d’Ehlers donne des maux de tête aux défenses adverses et pourrait être efficace contre les Oilers, qui sont 18es pour limiter les chances en entrée de territoire. Au moment de l’écriture de cet article, il est toujours incertain s’il sera capable d’être de la formation pour commencer la série contre Edmonton, mais il a pratiqué sans contact au cours des derniers jours. Un retour dans la formation pour Ehlers serait énorme pour Winnipeg.

Prédiction

Une attaque qui dépend autant de deux joueurs est toujours à risque d’être neutralisée, mais je ne crois pas que ce sera le cas face à la défense douteuse des Jets. Hellebuyck fera de son mieux pour garder Winnipeg dans la série, mais je crois que les Oilers seront simplement trop forts contre l’une des pires défenses de la LNH pour limiter les chances de marquer. Edmonton a remporté les 6 derniers matchs entre les deux clubs par une marque combinée de 21-7 et 7 des 9 affrontements cette saison.

Ma prédiction : Edmonton en 5 matchs.

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