PHILADELPHIE - Dans trois semaines, Philadelphie aura franchi un quart de siècle sans qu'une seule de ses quatre grandes formations sportives, les Flyers, les Phillies, les Eagles et les 76ers, n'ait offert à ses farouches partisans le trophée commémorant le championnat de sa ligue.

Depuis que les 76ers ont complété le balayage de la série finale de la NBA contre les Lakers de Los Angeles, le 31 mai 1983, les autorités municipales de Philadelphie n'ont jamais eu à organiser un défilé dans les rues de la ville.

Toutefois, les Flyers jouent comme une formation déterminée à mettre fin à cette pénible disette. Huit victoires acquises, huit autres à obtenir.

Les Flyers se préparent maintenant pour la finale de l'Association de l'Est face aux Penguins de Pittsburgh, l'avant-dernière étape vers une participation à la grande finale, ce que les Flyers n'ont pas vécu depuis leur revers en quatre matchs consécutifs contre les Red Wings de Detroit, en 1997.

"J'imagine qu'il s'agira de la bataille de la Pennsylvanie, a lancé l'entraîneur en chef John Stevens, dimanche. Nous sommes excités par l'opportunité qui s'offre à nous. L'important n'est pas de savoir quels seront vos adversaires, mais d'avoir encore la chance de jouer."

En l'espace d'une saison, les Flyers sont passés du dernier rang du classement général de la LNH à une participation à la finale d'association, une volte-face qui se classe parmi les plus improbables dans toute l'histoire de la ligue.

Les Flyers, qui ont édité un piètre record d'équipe pour le moins de points en saison régulière en 2006-2007, sont devenus la première formation, depuis les Red Wings en 1987, à accéder à la finale de leur association après avoir présenté le pire dossier du circuit la saison précédente.

Bon début, fin pénible

Les Flyers ont connu un excellent début de saison et à la pause du match des étoiles, ils étaient des aspirants sérieux au premier rang de leur association. Mais une baisse de régime en deuxième moitié de saison est venue bien près de leur coûter une participation aux séries éliminatoires.

Entre le 6 et le 23 février, les Flyers ont connu une misérable séquence de 10 défaites, dont deux en autant de soirs face au Canadien de Montréal, et ce n'est que lors de l'avant-dernière journée du calendrier régulier qu'ils ont pu confirmer leur présence au grand rendez-vous printanier de la LNH.

Or, les voilà en finale de leur association pour la première fois depuis 2004, après leur convaincant triomphe face au Canadien, les champions de l'Est en saison régulière, en cinq matchs. Un triomphe qui assure, par ailleurs, une grande finale toute américaine pour la première fois depuis 2003.

Contre le Canadien, les Flyers ont réussi là où ils avaient échoué lors du premier tour : éviter la tenue d'un septième match après avoir pris l'avance 3-1 dans la série.

"Nous avons pensé à ce qui s'est passé au premier tour, a confié l'attaquant R.J. Umberger. Nous ne voulions pas leur donner un deuxième souffle. La chance aurait pu tourner en leur faveur et l'issue aurait pu être différente."

Les remarquables performances de Umberger pendant le duel face au Canadien sont l'une des principales raisons qui font que les Flyers, dont la dernière conquête de la coupe Stanley remonte à 1975, bénéficient de quelques journées de congé additionnelles avant d'amorcer la finale d'association plus tard cette semaine.

Relégué à la quatrième ligne d'attaque au début des séries éliminatoires, Umberger a été utilisé au sein de plusieurs trios et il a multiplié les buts importants. Il a inscrit un doublé dans le gain de 6-4 des Flyers samedi soir à Montréal, et il a complété la série avec huit buts, un record d'équipe dans une série de cinq matchs. Il est même venu près d'égaler la marque de 10 buts de Tim Kerr, inscrite lors d'une série de sept rencontres face aux Penguins de Pittsburgh, en 1989.

"Il est un joueur tellement énergique, a loué le centre Mike Richards en parlant de la nouvelle coqueluche des Flyers. C'est agréable de le voir connaître autant de succès."

Mais si les Flyers espèrent battre les Penguins, Umberger, qui est originaire de Pittsburgh, devra poursuivre dans la même veine, et le gardien Martin Biron devra continuer de repousser rondelle après rondelle comme il l'a fait lors des deux premiers tours.

"Nous jouons actuellement notre meilleur hockey, il n'y a pas de doute, a déclaré Stevens. Nos jeunes joueurs ont acquis de la maturité, les gars ont pris l'équipe en main et nous sommes prêts pour ce défi comme nous ne l'avons jamais été cette saison."