Les Hurricanes de la Caroline disputeront leur dernier match de la saison samedi en Floride. Et c’est à Raleigh et non à Québec qu’ils reviendront sur la patinoire l’automne prochain.

Parce que les Hurricanes ont connu une autre saison difficile sur la patinoire - septième exclusion consécutive des séries - comme dans les gradins qui sont loin d’être remplis, parce que le propriétaire Peter Karmanos fils est à la recherche d’acheteurs ou de partenaires pour l’aider à composer avec une situation financière difficile, les anciens Whalers sont associés à des rumeurs de déménagement depuis des années.

Des rumeurs émanant de Québec, rumeurs qui ont pris énormément d’ampleur depuis une semaine, laissaient même entendre que le transfert en direction de la capitale était imminent. On avançait d’ailleurs le 7 avril comme date potentielle de l’annonce confirmant le retour des Nordiques. Une annonce qui n’est pas finalement pas venue.

Une conférence de presse est prévue au Centre Vidéotron mardi prochain. Histoire d’atténuer les risques d’une reprise de rumeurs, on peut confirmer que cette conférence sera orchestrée par la LNH et l’Association des joueurs (AJLNH) afin d’annoncer la mise en vente des billets en vue d’un match préparatoire de la Coupe du monde. Ce match opposant les équipes de l’Amérique du Nord (moins de 24 ans) et d’Europe sera disputé le 8 septembre. Les deux mêmes équipes se croiseront trois jours plus tard au Centre Bell.

Concert de démentis

Joint par RDS quelques heures avant le duel face au Canadien dans le cadre du dernier match de la saison au PNC Arena , le président des Hurricanes Don Waddell s’est montré catégorique : « Nous serons de retour ici encore l’automne prochain. »

La déclaration du président des Hurricanes est au diapason de celles de son propriétaire Peter Karmanos fils qui martèle à qui veut l’entendre qu’en dépit du fait qu’il soit en quête de partenaires, il n’a aucune intention de déménager son équipe. M. Karmanos a d’ailleurs rencontré des investisseurs potentiels à Raleigh hier après-midi. Il semble toutefois que le propriétaire des « Canes » soit encore loin d’une entente.

Les démentis du propriétaire des Hurricanes et de son président font écho aux réactions répétées des dirigeants de la LNH martelés de questions sur ce sujet au cours des dernières semaines.

« Ce scénario - déménagement des Hurricanes dès l’an prochain - est ridicule comme je vous l’ai indiqué à plusieurs reprises et comme je le répète chaque fois que la question m’est posée », a indiqué un haut gradé de la LNH.

« Un déménagement est hors de question, point à la ligne », a ajouté un autre dirigeant de la Ligue.

Transfert Atlanta-Winnipeg

Motivés par la passion tout à fait normale de célébrer le retour des Nordiques et de la LNH dans leur cour, les amateurs de hockey de Québec s’accrochent au déménagement des Thrashers d’Atlanta à la fin de la saison 2010-2011 - le 31 mai - pour balayer du revers de la main les démentis des Hurricanes et de la LNH.

On peut les comprendre facilement.

Mais quand on revient sur les déclarations de la LNH répétées dans les mois et les semaines qui ont précédé la confirmation du retour des Jets à Winnipeg, il est facile de relever des différences importantes dans les mots choisis et le ton utilisé.

Trois semaines avant l’annonce officielle, le commissaire adjoint Bill Daly avait répondu : « je ne peux offrir aucune garantie », lorsque des collègues d’Atlanta lui avaient demandé de garantir le retour des Thrashers la saison suivante.

Une semaine plus tard, lorsque l’Atlanta-Journal-Constitution a étalé au grand jour que le groupe True North Sports and Entertainment négociait l’achat et le transfert des Thrashers, Bill Daly s’était contenté de dire qu’il n’avait aucun commentaire à formuler « pour le moment ». Ce qui est très différent des démentis actuels de la part de la LNH.

De plus, quatre mois plus tôt, à la fin du mois de novembre 2010, Bill Daly avait même remis en question la survie des Thrashers à Atlanta : « Nous devons analyser la vitalité à long terme du marché d’Atlanta. Si nous déterminons que le hockey ne peut y survivre et y connaître du succès, nous devrons alors prendre les décisions nécessaires. »

Jamais depuis qu’on remet en question la vitalité du hockey en Caroline, la LNH par le biais de Bill Daly ou d’un autre de ses hauts dirigeants n’ont tenu des propos similaires à l’égard des Hurricanes.

Le retour du hockey de la LNH à Québec est loin d’être irréaliste. Très loin même. D’ailleurs, les informations obtenues du côté de la LNH confirment qu’en dépit du sort qui sera réservé à Québec dans le cadre du projet d’expansion impliquant la capitale et la ville de Las Vegas, le dossier présenté par Québecor a été très bien accueilli.

Un transfert impliquant les Hurricanes ou une autre formation qui pourraient crouler sous le poids de dettes est également possible. Mais si l’on se fie aux personnes en autorités dans la LNH, ce n’est pas pour demain. Ni pour après-demain.

Vrai que les dirigeants de la LNH ne disent pas nécessairement toute la vérité. Il est toutefois bien difficile de comprendre comment et pourquoi les amateurs de Québec sont prêts à s’accrocher à des rumeurs qu’aucun fait ne vient confirmer plutôt qu’aux commentaires des preneurs de décisions.

Les fervents du retour des Nordiques affichaient le même genre de conviction et la même forme de scepticisme dans le dossier des Coyotes de Phoenix. À l’image des rumeurs des derniers jours, on prétendait sur toutes les tribunes que le déménagement des Coyotes vers Québec n’était qu’une question de temps. Certains assuraient même que la décision était prise et qu’il ne restait qu’à en faire l’annonce. Une annonce qui n’est jamais venue.

Les Hurricanes ont quitté Hartford pour migrer vers la Caroline en 1997. Ils ont soulevé la coupe Stanley en 2006. Depuis, ils se sont contentés d’une seule présence en séries, au printemps 2009, alors qu’ils se sont inclinés en finale d’Association (4 matchs) aux mains des Penguins de Pittsburgh qui ont remporté la coupe Stanley.

Le Hurricanes ont 13 joueurs de la LNH sous contrat en vue de la saison prochaine. Ces 13 joueurs grugeront un montant de 38 264 165 M$ US sous le plafond. Directeur général des « Canes », Ron Francis devra donc dépenser environ 18 millions $ pour atteindre le plancher salarial qui devrait osciller autour des 56 millions $ l’an prochain.