Le DG des Red Wings de Detroit a l'habitude de dire qu'à l'Action de grâces américaine on connaît déjà les équipes qui participeront aux séries éliminatoires. Et on peut pratiquement lui donner raison.
 
Une étude du Hockey News révèle qu'une équipe qui accuse cinq points ou plus de retard à cette date n'a que peu de chances d'accéder aux séries. Deux fois seulement au cours des 10 dernières années une équipe a réussi à combler cet écart de cinq points pour se faufiler jusqu'en séries : les Islanders de New York en 2002-2003 et les Sharks de San Jose en 2005-2006. Toutes les autres (41 équipes) étaient à moins de cinq points et 22 de ces 41 équipes étaient à deux points ou moins. Si vous avez plus de deux points de retard, vos chances d'y parvenir sont d’à peine 10 % .

Six fois seulement en 10 ans, une équipe qui avait une place en séries par plus de cinq points a laissé filer cette priorité pour être éliminée de la course.
 
Cela veut dire que les Sénateurs, les Islanders, les Panthers, les Sabres, les Stars, les Jets, les Flames et les Oilers peuvent déjà faire des plans pour la saison prochaine.
 
Le même mauvais scénario?

Mon collègue François Gagnon soulignait comment Gary Bettman a triomphé cette semaine à la réunion des gouverneurs de la LNH.
 
Les Coyotes, les Devils et les Panthers ont de nouveaux propriétaires, la ligue un nouveau contrat de télévision et la paix syndicale est assurée pour longtemps.  Le plafond salarial va passer à 71,1 M$ en 2014-2015, et avec les 5.2 milliards de la télévision, les six matchs en plein air et la Coupe du monde, il passera à 80 et même 90 M$ par la suite.  La ligue n'a jamais été en aussi bonne santé financière.
 
Pourtant, la suite semble tellement prévisible. Les propriétaires vont accorder de gros contrats à long terme à des joueurs qu'ils vont regretter ensuite, les petits marchés vont avoir de la difficulté à faire des profits parce que le plancher va être trop élevé et dans quelques années on va demander à l'Association des joueurs de nouvelles concessions. L'AJLNH va dire non et la menace de lock-out va encore être évoquée.
 
Et la situation pourrait s'aggraver encore si le dollar canadien glisse jusqu'à 85 ou 88 cents par rapport à la devise américaine comme le prévoient les experts. Les sept équipes canadiennes génèrent 35 % de tous les revenus de la LNH.
 
Me semble qu'on a déjà joué dans ce film-là...
 
Le cas Ovechkin
 
Avec quatre buts mardi soir, Alex Ovechkin en a maintenant compté 26 en 31 matchs cette saison. À ce rythme, il en aura près de 70 à la fin de la saison, ce qui lui permettrait de surpasser son sommet en carrière de 65 établi en 2007-2008. Sa fiche est de 58 buts en 77 matchs en 2013 et il est à 4 du plateau des 400 en carrière.
 
Pourtant, quand on parle d'Ovechkin, il y a toujours un doute. C'est souvent « oui, mais… ».

Il a toujours souffert des comparaisons avec Sidney Crosby. Ses relations avec ses entraîneurs n'ont pas aidé sa cause : trois en trois ans.  Il ne connaît qu'une façon de jouer et surtout, il n'a pas gagné la coupe Stanley.
 
Pourtant, il fait ce que 90 % des joueurs de la LNH sont incapables de faire : marquer des buts! Et jusqu'à preuve du contraire, ça reste le but du jeu. Il est une attraction partout dans la ligue et les gens sont prêts à payer le gros prix pour le voir à l'oeuvre.
 
Est-ce que gagner la coupe Stanley demeure le critère principal pour juger la carrière d'un athlète? Rick Chartraw, qui a remporté quatre fois la coupe Stanley, serait-il un meilleur joueur que Raymond Bourque? Poser la question, c'est y répondre. 
 
Alors, on pense quoi d'Alex Ovechkin?