BROSSARD – Avant de renverser la vapeur contre les Devils et les Sénateurs, les puissants Stars de Dallas ont traversé une difficile période durant laquelle ils ont été limités à une victoire en huit parties. Lundi, les hommes de Lindy Ruff ont admis leur culpabilité, ils avaient commencé à tricher.

Avec une force de frappe comme la leur, ce n’est pas si étonnant de voir une équipe pécher dans son jeu défensif par excès de confiance. Après tout, les Stars misent sur rien de moins que les deux des trois premiers pointeurs de la LNH en Jamie Benn et Tyler Seguin.

Mais, puisque la compétition ne fait pas de cadeau dans le circuit Bettman, et particulièrement dans l’Association Ouest, les Stars ont fini par se retrouver dans le camp des perdants à répétition.

« Parfois, on retourne à nos mauvaises habitudes de ne pas vouloir jouer en défensive et ça nous coûte cher. Quand on met l’effort dans cette partie de notre jeu, généralement, les résultats sont là », a commenté Antoine Roussel avec sa lucidité habituelle.

« On joue mauvais en défense, on se replie moins vite, on essaie trop de partir en attaque, on triche... », a enchaîné Roussel pour identifier ce qu’il considère comme les mauvais plis occasionnels de son club. « C’est un peu notre talon d’Achille. Ce n’est pas qu’on est mauvais en défense, mais on veut trop se diriger vers l’attaque pour marquer des buts. »

Cela dit, le volubile athlète – autant sur la patinoire qu’à l’extérieur – ne voit pas que du négatif dans ce récent écart de conduite.

« C’est quand même important de traverser certains moments de faiblesse. Il ne faut pas avoir tout facile. On a surmonté des creux si bien que ça te fait moins peur en arrivant dans les séries pour surmonter des épreuves », a nuancé l’auteur du but vainqueur dimanche à Ottawa.

De l’avis de Roussel, les Stars ont retrouvé leur aplomb plus aisément, car ils n’ont pas à se casser la tête avec des soucis venant d’une pression des médias ou des partisans.

« Je pense que ça arrive à toutes les équipes. Dans notre marché, on ne se le fait pas rappeler toutes les deux minutes quand ça va moins bien et je pense que c’est aussi un gros facteur. On est capable de mettre ça de côté et continuer à travailler », a proposé l’attaquant au franc-parler.

Jason Demers, l’autre francophone des Stars, a dressé une vision très similaire de la situation. Il n’a pas cherché à cacher les failles qui ont mené à des défaites et il voyait même ce scénario se dessiner à l’horizon.

« Faut commencer à se préparer pour les séries »

« On ne prenait pas soin de notre zone défensive. Quand tu fais ça dans la LNH, et surtout dans l’Ouest, ça ne marche pas. On a mieux joué défensivement dans les deux derniers matchs », a observé Demers qui est utilisé, en moyenne, plus de 21 minutes par rencontre par Lindy Ruff.

Maintenant que les joueurs ont reconnu leurs torts, ils travaillent de concert avec leurs entraîneurs pour corriger le tir. Ce processus n’est pas surprenant pour une équipe composée de cette manière.

« On est encore jeune, à l’image de nos meneurs, et les entraîneurs nous aident là-dedans. On est bien placé, encore à égalité en tête de notre division, donc ce n’est pas inquiétant tant que ça. Mais il faut faire preuve de plus de prudence en défensive surtout avec 15 matchs à disputer, il faut commencer à se préparer pour les séries », a ciblé Demers qui n’est pas habitué de voir autant de journalistes se masser autour de son casier à Dallas.

Une division complètement folle

Ce n’est pas un secret, la division Centrale constitue une puissance totalement épeurante. Menée par les Stars (87 points), les Blackhawks (87 points) et les Blues (85 points), elle représente de loin la section la plus coriace et dangereuse.

Engagés en plein cœur de la lutte pour le sommet de cette division, les joueurs des Stars n’hésitent pas à admettre qu’ils trouvent ça un peu fou comme contexte.

Jamie Benn a d’ailleurs pris le temps de bien choisir son qualificatif pour décrire cette situation insensée.

« C’est une joke, une joke... Ce sont trois équipes très compétitives qui luttent et qui ne se lâchent pas d’une semelle. Il y a les champions de la coupe Stanley là-dedans et ils semblent toujours trouver le moyen d’être dans le portrait », a répondu Benn en faisant une allusion à la célèbre envolée de son entraîneur qui critiquait un coup salaud à l’endroit de Jochen Hecht il y a plusieurs années.

« On veut vraiment finir au sommet, ce serait très bénéfique pour la confiance de finir en tête de la meilleure division. C’est notre but et on veut continuer dans ce sens », a ajouté Benn qui n’a pas marqué depuis six matchs.

En regardant ce portrait, les joueurs des Stars finissent par se dire que ce déséquilibre fausse les données du classement.

« C’est certain que quand tu regardes les Capitals qui ont déjà 100 points et qui ont seulement perdu 13 matchs, on se demande un peu ce qui se passe et s’ils sont si forts que ça. Pourtant, on les a battus deux fois », a soulevé Roussel avec justesse.

Du point de vue de l’entraîneur, ça ne laisse pas beaucoup de répit à sa troupe, mais il ne veut pas s’en plaindre.

« Ce sera toute une course! Ça se décidera à la toute fin. Nous avons joué du bon hockey contre ces équipes. Je trouve que les Blues sont bâtis un peu plus gros que nous alors que les Hawks sont très similaires à notre club. Ils peuvent créer beaucoup d’attaque en montant la rondelle alors que les Blues le font plus en jouant profondément dans la zone offensive », a analysé Ruff.

À la suite du duel contre le Canadien, les Stars vont justement se replonger dans cette rivalité en recevant la visite des Hawks et des Blues vendredi et samedi. La confrontation contre le Tricolore pourrait donc ne pas soulever autant de passion au sein de la formation texane.

«  Non, on détient le même nombre de points que les Hawks présentement donc c’est important d’engranger le maximum de points. On veut avoir l’avantage de la glace en séries, on ne veut pas perdre des points inutilement », a conclu Roussel qui ne voit pas un piège dans cet affrontement.

Tout comme le CH, les Stars sont privés de quelques éléments comme Patrick Sharp, John Klingberg et Jordie Benn.