Une chose saute aux yeux lorsqu’on regarde les vidéo-conférences avec certains joueurs de la LNH depuis quelques jours : la réalité de la vie familiale les frappe de plein fouet ces temps-ci.

« C’est un peu fou ici depuis quelques jours avec trois enfants et deux chiens. Je vous le dis, les enfants peuvent faire beaucoup de dommages dans la maison en deux semaines, affirme en rigolant Alex Pietrangelo des Blues de St. Louis. Je ne travaille pas, mais je n’ai pas beaucoup de temps pour moi! Heureusement qu’ils font une sieste dans l’après-midi, ça me permet de m’entraîner un peu », ajoute le défenseur des Blues qui participait à l’événement organisé par la LNH en compagnie de Jonathan Toews des Blackawks et Roman Jose des Predators.

« Moi, je ne fais pas grand-chose », de répliquer Toews. « Je suis avec ma copine à Chicago et mon petit chien yorkshire. Je me sens mal pour toi Alex », ajoute le Franco-Manitobain en souriant.

L’autre groupe comptait trois joueurs qui comprennent parfaitement le chaos de Pietrangelo. Gabriel Landeskog de l’Avalanche et son épouse ont un bébé de cinq  mois, Zach Parise du Wild est père de trois enfants, tout comme Blake Wheeler. Seul Jamie Benn dans ce groupe, n’a pas encore connu la paternité.

« Mes enfants ont 7 ans, 4 ans et 2 ans. Comme l’école est en pause, nous sommes maintenant des professeurs à temps pleins, nous cuisinons, faisons du ménage, organisons des activités avec les enfants pour leur changer les idées. Bref, ça n’arrête pas! Je suis plus épuisé maintenant que je ne l’étais il y a deux semaines avant la pause! », précise Wheeler.

Zach Parisé enchaîne : « Je me lève à 5 h tous les matins avec mon bébé de 2 ans. Il est dans sa phase "terrible 2" alors on en a plein les bras avec lui, ce n’est pas facile à gérer! », de dire Parise qui est aussi le père de jumeaux.

« Ah oui, ajoute Wheeler en rigolant. Je sais ce que c’est! Il a toute une personnalité mon petit de 2 ans! C’est difficile!  Il y a aussi mon fils de 7 ans et ma fille de 4 ans qui se bagarrent toute la journée. C’est hallucinant de réaliser ce avec quoi Sam, mon épouse, doit composer à tous les jours. Je n’ai pas de voyage avec l’équipe où je peux m’évader en ce moment. Elle a tout mon respect! »

Gabriel Landeskog est lui un tout nouveau papa. Son épouse a donné naissance à une petite fille il y a 5 mois alors c’est un peu moins étourdissant. « C’est à un autre niveau de mon côté mais j’adore ça. Je me lève la nuit pour la nourrir, ma femme et moi faisons une rotation le jour mais c’est bon d’être parent à temps plein. »

À la question de l’animateur « Que faites-vous de vos soirées? », Wheeler et Parise ont répondu qu’ils s’endormaient la plupart du temps en regardant la télé autour de 20 h, complètement épuisés de leur journée!

Il n’est donc sans doute pas facile de garder la forme dans les circonstances mais Parise, Wheeler et Landeskog trouvent le temps.

« Pour moi, l’entraînement c’est ce qui me garde sain d’esprit. J’ai un gymnase chez moi, ça me permet de prendre une pause des couches et du biberon! », de dire l’attaquant de l’Avalanche qui en a profité pour donner des nouvelles de ses deux coéquipiers atteint de la COVD-19.

« Je n’ai pas vu mes coéquipiers depuis le 11 mars dernier. Quand la pause est arrivée, nous avons pris la situation au sérieux. Nous sommes restés à Denver, en quarantaine pendant quelques jours, puis, nous avons appris que deux de nos joueurs avaient la COVID-19. D’après la conversation que j’ai eue avec eux, ils vont bien. Ils ont recouvré la santé. »

Chez les hockeyeurs, comme pour tout le monde, ce virus change bien des vies depuis quelques semaines, il dérange nos habitudes et modifie parfois de façon significative nos charges de travail. Loin de moi l’idée de plaindre les joueurs, bien au contraire. Pendant que des milliers de personnes ont perdu leur emploi et doivent composer avec des tracas financiers en ce temps de pandémie, les joueurs reçoivent leur plein salaire en attendant que la saison recommence dans le confort de leur foyer.

Mais cette réalité du rôle de parent, l’épuisement, les tâches à accomplir 24 heures sur 24, leur fera sans doute encore plus apprécier leur vie privilégiée d’athlète professionnel quand ils retourneront au jeu.