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RÉSULTATS

Les Leafs et les séries...

Mitch Marner, John Tavares, Auston Matthews et William Nylander Mitch Marner, John Tavares, Auston Matthews et William Nylander - PC
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Après avoir finalement vaincu leurs démons au premier tour en éliminant le Lightning en 6, passant au deuxième tour pour la première fois depuis 2004, les Maple Leafs de Toronto se sont écroulés, évitant de justesse le balayage aux mains des Panthers. Ce qui aurait dû être une année de progrès n'a fait qu'intensifier les questions autour du noyau et de la stratégie de Kyle Dubas.

 

Les Leafs ont même été All-In cette saison, faisant de nombreuses acquisitions à la date limite. Ryan O'Reilly, champion en 2019 et récipiendaire du trophée Conn Smythe, était la plus grosse acquisition, mais des noms comme Luke Schenn (lui aussi champion en 2020 et 2021), Jake McCabe, et Sam Lafferty sont venus apporter la robustesse et l'expérience qui manquait à l'équipe. Malgré ces efforts, les Leafs font face à plus de questions que jamais, surtout avec le contrat de Dubas qui vient à échéance.

 

Les Maple Leafs ont choisi d'investir une grande part de leur masse salariale dans leurs quatre meilleurs attaquants: Auston Matthews, Mitch Marner, John Tavares, et William Nylander. Cette stratégie a souvent été critiquée, avec plusieurs qui pointent vers le fait qu'aucune équipe n'a gagné la Coupe Stanley en accordant autant d'argent à quatre attaquants. Par contre, le problème n'est pas vraiment leur choix d'investissement, mais plutôt le fait qu'ils n'en ont pas pour leur argent lorsqu'ils ont le plus besoin de leurs vedettes.

 

Un top 4 qui disparaît

 

La façon la plus simple de voir leur contribution est le nombre de buts attendus qu'ils génèrent. Cette statistique prend en compte la qualité et la quantité de tirs décochés pour estimer combien de buts en moyenne un joueur ou un club pourrait s'attendre à marquer. À ce chapitre, le top 4 des Leafs est sans surprise très productif en saison régulière, avec 1,57 but attendu généré. En séries par contre, c'est une autre histoire.

 

 

Lorsque Toronto a le plus besoin de ses vedettes, qui mènent la charge en saison régulière et sont la raison principale de leurs succès des dernières années, ils ont la fâcheuse tendance à disparaître. Leurs buts attendus chutent de près de 30% lors des matchs où Toronto a été éliminé. Et pour ceux de vous qui ne sont pas de grands amateurs de statistiques avancées, la production voit une chute similaire. En sept matchs, Matthews, Marner, et Nylander combinent pour trois buts et Tavares a rajouté un seul but en quatre rencontres. Leur salaire n'est pas le problème. C'est plutôt le fait qu'ils ne produisent pas au niveau de leur salaire quand ça compte.

 

Un manque d'effort et de volonté

 

C'est bien connu: en séries, tout se resserre et on voit souvent des buts qui ne feront jamais le top-10 des filets les plus impressionnants. On voit des déviations, des retours, des rondelles qui dévient sur un patin, et des buts qui sont marqués à bout portant. Avec l'espace qui disparaît, c'est plus important que jamais d'attaquer le filet avec énergie.

 

Cette énergie manque à l'appel pour Toronto au cours des dernières années. Lors des matchs 5 contre la Floride cette année, match 7 contre Tampa en 2022, et match 7 contre Montréal en 2021, Toronto n'a pas réussi à générer une seule chance de marquer sur un retour de lancer.

 

Avec leur saison en jeu et les souvenirs de défaites crève-cœur frais dans leur mémoire, l'absence complète d'opportunité sur des retours de lancer est aussi troublante qu'inacceptable. Un club qui devrait jouer avec l'énergie du désespoir semble plutôt jouer sur les talons.

 

Garder le cap ou remodeler l'équipe?

 

Toronto se retrouve essentiellement à une croisée des chemins. Kyle Dubas n'a présentement pas de contrat pour l'an prochain. Auston Matthews sera joueur autonome sans compensation à la fin de la prochaine saison s'il n'arrive pas à une entente sur une prolongation de contrat, et une clause de non-mouvement s'active le premier juillet. De plus, Mitch Marner, John Tavares, et William Nylander ont deux saisons restantes à leurs ententes respectives avant qu'ils deviennent eux aussi joueurs autonomes sans compensation.

 

Toronto a vu de ses propres yeux ce qu'un changement drastique peut accomplir, alors que Matthew Tkachuk et les Panthers à leur première saison après l'échange monstre se sont rendu plus loin que les Leafs depuis le début du millénaire. Mais on peut aussi regarder les Capitals, qui ont gardé leur noyau intact et ont dû attendre jusqu'en 2018 pour donner à Alex Ovechkin sa première Coupe Stanley en carrière. Toronto doit décider s'il est temps de faire de gros changements, ou de s'engager avec ce noyau pour la prochaine décennie.

 

Ce sera définitivement un été intéressant dans la capitale ontarienne.