Depuis que Gary Bettman a confirmé son plan de retour au jeu qui implique 24 équipes, plusieurs partisans du Canadien ont sûrement commencé à rêver un peu. Et c’est légitime. En Floride, les récentes annonces de la LNH créent moins d’engouement sauf que les Panthers devraient avoir beaucoup plus de chances de causer des surprises lors de la reprise des activités.

 

« Avant la pause, on avait trouvé la façon qu’on devait jouer à chaque match, explique le défenseur québécois Michael Matheson qui est demeuré à Fort Lauderdale depuis le début du confinement. Ça fait un bon bout de temps (qu’on est arrêté) mais je pense que l’on a tous les éléments que ça prend. Notre groupe est vraiment excité à l’idée de recommencer. Je pense qu’on pourrait être une équipe comme Saint Louis l’année passée qui a trouvé sa game au bon moment. Si on fait ça, on ne sait vraiment pas ce qui pourrait arriver. » 

 

Mais avant de se retrouver dans le vrai tournoi à seize formations, les Panthers devront au préalable participer à la ronde de qualifications et tenter de sortir vainqueurs d’une série trois de cinq disputée face aux Islanders. Avec treize parties à écouler au calendrier régulier et avec seulement trois points de recul sur les clubs repêchés et la troisième place de la division Atlantique détenue par Toronto, la troupe de Joel Quenneville aurait-elle peut-être bénéficié d’un meilleur sort s’il n’y avait jamais eu de pause dans la LNH?

 

« Nous savons que nous avions vraiment de bonnes chances de se qualifier pour les séries éliminatoires, dit Matheson. Je considère que c’est une opportunité de revenir et de bien jouer contre les Islanders, et si on fait ça, on aura une chance de participer aux vraies séries. »

 

Et participer aux séries, ce n’est pas une habitude pour les Panthers. Depuis son arrivée dans le circuit en 1993, l’équipe de la Floride a prolongé son printemps seulement à cinq reprises. En vingt-cinq saisons, une fois seulement elle a pu aller plus loin que la première ronde et c’était en 1996 lors de l’épopée surprenante qui s’était terminée en finale de la Coupe Stanley face à l’Avalanche.

 

« Les Islanders sont vraiment solides défensivement, ne cache pas Matheson. En plus, en séries éliminatoires, je crois que toutes les équipes pratiquent un style de jeu très serré. Les Islanders nous ont sorti des séries la dernière fois qu’on s’est qualifiés. Je pense que y’a beaucoup de gars dans l’équipe qui veulent les revoir et avoir la chance de les battre et continuer. »

 

Tout ce qu’il faut pour aller loin

 

Les Panthers ont déçu cette saison. Avec la venue du gardien Sergei Bobrovsky, deux fois gagnant du trophée Vézina, les attentes étaient élevées. Les vétérans Brian Boyle et Anton Strallman se sont aussi greffés à l’équipe, tout comme le réputé Joel Quenneville qui est venu remplacer Bob Boughner derrière le banc.

 

« C’est ma quatrième année et c’est mon quatrième entraîneur-chef, explique Matheson. Ça prend un peu de temps pour recommencer et apprendre les façons de jouer d’un entraîneur mais en même temps on possède le talent pour être plus haut que ça au classement. À ce moment-ci, la seule chose que l’on peut faire, c’est de laisser la saison régulière de côté et recommencer de la bonne manière. »

 

Même si les Panthers se retrouvent devant une occasion de faire rédemption sur une saison décevante, c’est aussi le simple fait de chausser à nouveau les patins qui met un sourire dans le visage du défenseur de vingt-six ans originaire de Pointe-Claire. « Je suis le genre de gars qui n’aime pas être à la maison. J’aime être sur la glace et dans le gym. C’est difficile pour moi de rester ici et je suis vraiment emballé de savoir que je pourrai bientôt à l’aréna. »

 

« Mon niveau de motivation était vraiment haut quand on a commencé le confinement, il y a trois mois. Vers le milieu, ça a baissé mais je pense que ça a été un peu comme ça pour tout le monde. On était dans nos maisons et on attendait. Maintenant nous avons un plan et on voit la lumière au bout du tunnel. Ma motivation est revenue et je suis excité de recommencer. Trois mois sans patiner, c’est la plus longue période que j’ai vécu depuis une quinzaine d’années! »