De passage dans la région de Québec à l’occasion du tournoi de golf des anciens Nordiques de Québec jeudi, Patrick Roy en a profité pour commenter les nouvelles acquisitions faites par l’Avalanche. De ce lot, Jarome Iginla et Daniel Brière feront tous deux le saut dans l’Ouest, le premier après avoir profité de son autonomie, le second après avoir été expulsé de Montréal via une transaction.

«  L’addition d’Iginla en est une très importante pour nous. C’est un joueur qui a un bon vécu dans la ligue, je pense qu’il va énormément aider nos jeunes et qu’il va permettre à nos plus jeunes de continuer à grandir. C’est extrêmement positif, analyse Roy. Quant à Brad Stuart à la défense, il va amener de la stabilité. C’est un gars qui va jouer de grosses minutes et qui va fort probablement jouer avec Erik Johnson sur le premier duo, alors on est très content de son addition, tout comme dans le cas de (Jesse) Winchester et de Zach (Redmond) à la défense. On pense qu’on a amélioré l’équipe de façon importante et en plus on a un gars comme Daniel Brière qui va pouvoir aider les joueurs et en même temps jouer un rôle assez important sur l’avantage numérique. »

Daniel BrièreL’ex-prolifique gardien de la LNH ne s’est pas montré définitif quant au futur rôle de Brière, mais il a soulevé quelques possibilités.

« C’est dur aujourd’hui de dire ce que sera son rôle exact, mais je m’attends à ce qu’il soit sur l’avantage numérique et qu’il joue de temps en temps sur les premiers trios ou de temps en temps sur l’unité avec (John) Mitchell et (Jamie) McGinn. J’ai dit à Daniel : "viens t’amuser, on va avoir du fun cet hiver ensemble". »

Ces ajouts viennent complémenter un effectif doté de beaucoup de talent et de créativité, mais un effectif inexpérimenté dont le parcours en éliminatoires s’est terminé au septième match de la première ronde face au Wild du Minnesota après avoir terminé au troisième rang de la ligue en vertu d’une récolte impressionnante de 112 points lors du calendrier régulier.

« Je pense que si on avait eu Matt Duchene en santé, Mitchell et (Tyson) Barrie, on aurait pu surprendre les gens encore plus, croit Roy. Mais personne ne cherche d’excuses en séries éliminatoires. On s’est fait battre par Minnesota qui a aussi très bien joué. On est quand même extrêmement fier du travail accompli par nos joueurs. »

L’ancien no 33 ne veut certainement pas trop s’attarder au passé avec la nouvelle saison qui arrivera plus tôt que tard. Avec la forte impression que son équipe a laissée en 2013-2014, les autres formations les attendront de pied ferme et les attentes seront bien plus grandes. Face à cette pression, il sera crucial de ne pas perdre l'objectif premier de vue.

« Les attentes ne viennent pas du club, elles viennent de l’extérieur. Comme équipe, on doit continuer à travailler dans la même direction et penser à notre progression avant les résultats. Si on progresse comme équipe, nos joueurs vont apprendre à gagner et c’est comme ça qu’on va apprendre à vivre avec ces attentes. Notre équipe est  rendue là. Ce sera tout un défi pour nous, mais en même temps nos joueurs sont prêts à ça. »

Jérôme MésonéroAlors, les récents changements seront-ils suffisants pour franchir cette fois une étape supplémentaire ou même, qui sait, aller jusqu’au bout? L’avenir nous le dira, mais Roy sent que sa troupe est sur la bonne voie.

 « On aime ce qu’on a, on aime l’équipe présentement. C’est sûr qu’on a un noyau extraordinaire avec les Duchene, O’Reilly, Landeskog, MacKinnon devant, les Johnson, Barrie, Holden derrière et Varlamov dans le filet. Ce qu’on essaie d’amener avec ces gars-là, c’est de l’expérience. Des gars comme Tanguay, Iginla et Brière vont continuer à amener beaucoup à notre équipe, et Stuart aussi à la défense. On est très heureux de la façon dont on a travaillé. »

Au niveau du personnel hockey, l’Avalanche a aussi fait une acquisition importante en se tournant vers Jérôme Mésonéro comme recruteur à temps plein. Le Québécois était DG des Tigres de Victoriaville depuis 2005-2006.

« Jérôme est un passionné. Il a touché à peu près à tout. Il a été dépisteur et dépisteur-chef avec les Saguenéens de Chicoutimi, et a aussi été directeur général durant les sept ou huit dernières années. Il a connu beaucoup de succès. Jérôme va faire un travail extraordinaire dans la région de Québec. Il a un bagage plus qu’intéressant et ça lui donnait une longueur d’avance sur les autres candidats. »

Des débuts fulgurants

Comme entrée en matière, Patrick Roy aurait difficilement pu faire mieux à sa première saison comme entraîneur-chef dans la LNH, une première saison qui a été gratifiée du titre d’entraîneur de l’année que le récipiendaire dédie à son équipe.

« Si quelqu’un m’avait dit que je me serais retrouvé dans cette position quand la saison a commencé, j’aurais eu de la misère à le croire. Je suis extrêmement fier de mes joueurs, ils ont joué un rôle excessivement important dans ce dénouement grâce à la confiance qu’ils ont apportée. On a toujours voulu travailler fort avec eux et ils ont embarqué avec nous. On est extrêmement fier d’eux. »

Si Roy ne s’attendait pas à cela, il a en tout cas tout mis en oeuvre pour s’assurer que sa transition du junior à la LNH soit une réussite, sans jamais sauter d’étape.

« Ce qui est important est de se sentir prêt et c’était mon cas quand j’ai décidé de me lancer dans l’aventure. Évidemment, mes 10 années avec les Remparts m’ont permis de bien me préparer et d’être en position de comprendre exactement tout ce qui pouvait se passer. Ça m’a aidé beaucoup et j’en suis très reconnaissant. »

Philippe BoucherUne pensée pour Québec

Roy a élu domicile au Colorado, mais il n’a pas pour autant coupé les ponts avec son ancienne organisation dans la LHJMQ. Il a d’ailleurs suivi avec intérêt la dernière saison de ses anciens joueurs.

« C’est sûr que je me suis ennuyé de Québec. Mes dernières années avec les Remparts ont été extraordinaires. J’ai pris une décision qui m’a éloigné d’ici, mais c’est toujours plaisant de revenir, assure Roy, qui a aussi eu de bons mots pour le nouvel entraîneur de l'équipe, Philippe Boucher.

« Philippe a fait un travail superbe l’année passée. Il n’était pas dans une situation facile en début de saison parce que plusieurs joueurs étaient partis dans des camps professionnels, mais je suis obligé de dire que dans son ensemble, ç’a été une bonne saison pour les Remparts. C’est sûr qu’on aurait aimé voir l’équipe remporter la victoire à la fin, mais Rouyn-Noranda a connu de bonnes séries et ils ont bien joué. »