NASHVILLE, Tennessee - Après avoir survécu à une saison remplie de tellement de rebondissements qu'ils avaient l'impression de se retrouver dans un téléroman, les joueurs des Predators de Nashville ont eu droit à leur récompense quand ils ont participé aux séries pour la quatrième année de suite.

N'empêche que leur élimination au premier tour contre les Red Wings de Detroit a été décevante, alors qu'ils venaient de survivre à une saison chaotique où on a sans cesse menacé de déménager l'équipe, où une première vente de la concession a été annulée, où l'équipe a finalement été vendue à de nouveaux propriétaires et où la direction a tenu de longues négociations avec les dirigeants de leur amphithéâtre dans le but d'en arriver à un nouveau bail.

Ils ont aussi passé au travers un mauvais début de saison, provoqué par une vente de feu où ils ont perdu quatre des meilleurs joueurs de l'équipe.

"Après les huit premiers matchs de la saison, tout le monde croyait qu'on se dirigeait tout droit vers le premier choix au prochain repêchage, a noté l'attaquant Scott Nichol. Mais finalement, nous avons vécu une belle histoire. Dommage que ça s'est terminé en plein milieu du livre."

Les joueurs peuvent se consoler avec le fait que les Predators sont l'une des sept concessions à avoir atteint les séries dans chacune des trois dernières campagnes, et que leurs 141 victoires au cours de cette période équivalent au sixième total à ce chapitre dans la LNH. Leur désavantage numérique s'est classé troisième dans la ligue cette saison.

Reste qu'ils n'ont jamais atteint le deuxième tour éliminatoire ni remporté un seul match des séries à l'étranger, une léthargie qui atteint maintenant les 10 matchs.

Selon l'entraîneur des Predators, Barry Trotz, ses joueurs doivent quand même être fiers de ce qu'ils ont accompli.

"Ceci était un groupe spécial même s'il était un peu disparate, et il était facile de tomber en amour avec ces joueurs-là parce que personne ne nous accordaient de chances", a-t-il dit.

Les Predators sont une équipe qui a perdu son meilleur marqueur Paul Kariya sur le marché des joueurs autonomes, ainsi que le gardien Tomas Vokoun, le capitaine Kimmo Timonen et l'attaquant Scott Hartnell par voie de transaction. Mais Jason Arnott, qui a pris la relève comme capitaine, a récolté 72 points tout comme Jean-Pierre Dumont, qui vient d'accepter une nouvelle entente qui le gardera à Nashville. Dumont, Arnott, Alexander Radulov et Martin Erat ont tous atteint le plateau des 20 buts. Ils ont par ailleurs marqué 147 buts à armes égales, le deuxième total dans l'Association Ouest.

Chris Mason a connu des difficultés devant le filet, mais avec l'aide de Dan Ellis, les Predators ont pu signer 10 blanchissages. Ellis a pris la relève à la fin de la saison et c'est en bonne partie grâce à lui s'ils ont pu forcer les Red Wings à disputer six matchs au premier tour contre eux. Il a réalisé 238 arrêts dans les séries, dont 52 dans le cinquième match, une défaite de 2-1 en prolongation, performance qui s'avérait un record d'équipe.

"Ça s'est passé beaucoup mieux que je ne m'y attendais. J'ai été béni d'une belle année. Je veux bâtir là-dessus. Je veux qu'on me considère comme un bon gardien, pas comme la saveur du mois", a déclaré Ellis.

Les nouveaux propriétaires, dont plusieurs sont des hommes d'affaires locaux, ont enfin obtenu un nouveau bail la semaine dernière. Les amateurs ont répondu avec enthousiasme, alors que chacun des matchs éliminatoires locaux se sont disputés à guichets fermés, ce qui a permis aux Predators de se qualifier pour le programme de partage des revenus de la LNH.

Le cinquième match, disputé à Detroit, a attiré 3500 spectateurs à l'aréna de Nashville, qui ont regardé la rencontre sur écran géant.

"La ville s'est ralliée derrière nous", a souligné Trotz.

C'est peut-être là la plus grande victoire des Predators cette saison.