NEW YORK - La semaine dernière, les Rangers de New York avaient minimisé l’importance des critiques par rapport à leurs ennuis de gagner des matchs éliminatoires au Madison Square Garden.

Quelques minutes après le triomphe des siens contre le Canadien de Montréal, l’entraîneur Alain Vigneault pouvait admettre que cet enjeu était déterminant pour eux. Au bout du compte, les Rangers sont parvenus à rehausser leur rendement des récentes années en séries au MSG et ils ont gagné deux des trois matchs à domicile tandis que le Canadien l’a emporté une seule fois - en trois essais - au Centre Bell.

« Le point tournant, c’est qu’il fallait répondre avec une meilleure performance surtout devant nos partisans ce qu’on n’avait pas fait, tout le monde nous en parlait. Ça nous a aidés à nous concentrer sur le processus. On a connu une très bonne quatrième partie et on a pu enchaîner à Montréal », a reconnu Vigneault.

À partir de ce quatrième duel, les Rangers ont trouvé le moyen d’arracher la victoire trois fois d’affilée, ce qui n’est pas rien dans une série aussi corsée.

« On a eu besoin de beaucoup de concentration et de caractère. Après être passé à quelques secondes de s’emparer d’une avance de 2-0, on a moins bien joué quand la série était égale  1-1. Mais les gars ont fini par répondre en jouant de la bonne manière », a exposé l’entraîneur.

Avec le format actuel des séries, la première ronde est devenue plus éprouvante que jamais. Le soulagement était donc immense dans le vestiaire des Rangers.

« Ça veut dire beaucoup pour moi. On a investi beaucoup d’efforts dans cette série et rien n’était gagné jusqu’à la toute fin. C’était vraiment excitant de savourer ce moment devant nos partisans », a expliqué Henrik Lundqvist.

Le gardien suédois a quitté le mythique aréna avec le sentiment du devoir accompli. Sans lui, le Canadien ne serait pas tourmenté par plusieurs réflexions en vue de la prochaine saison.

« Pour une raison que j’ignore, c’est un peu plus difficile pour lui en saison régulière contre Montréal, mais je savais qu’il serait prêt quand les séries allaient débuter, c’est toujours le cas. Je ne sais pas s’il l’a pris comme un défi personnel contre (Carey) Price, mais je ne pense pas, c’était plus une question de se concentrer sur son boulot », a confié Vigneault à propos de son joueur par excellence en première ronde.

Mats Zuccarello, le héros offensif du sixième match, a également pris le temps de vanter Lundqvist sans oublier les membres de la brigade défensive qui n’ont concédé que onze petits buts.  

« Hank (Henrik Lundqvist) a été incroyable et nos défenseurs ont joué de manière exceptionnelle. Ils ont bloqué des tirs et ils ont encaissé tous les coups. C’est merveilleux de pouvoir compter sur eux et c’est inspirant pour les gars en attaque », a mentionné Zuccarello.

« Chaque présence, chaque jeu peut faire la différence »

Ce travail défensif pratiquement impeccable des Rangers aurait pu s’envoler si Tomas Plekanec avait trouvé le fond du filet en toute fin de rencontre. Une fois de plus, c’est Lundqvist qui a eu le dernier mot.

« Je savais que j’étais dans le trouble parce que je n’étais pas en bonne position sur le premier tir. Je me suis dit qu’il fallait absolument que je l’arrête, mais la rondelle s’est retrouvée directement sur son bâton. J’ai tout donné pour réussir l’arrêt et une chance qu’il n’a pas été capable d’atteindre le coin éloigné. Je savais que j’aurais probablement à accomplir un ou deux arrêts importants dans les dernières secondes et qu’on aurait de bonnes chances de l’emporter si je tenais le coup », a détaillé le gardien d’expérience.

« Il faut aussi donner du crédit à Montréal, ils nous ont donné toute une opposition et ce fut une série chaudement disputée. Notre gardien a réussi des arrêts propices et on a pu avoir le dessus », a pris le temps d’ajouter Vigneault.

C’est bien connu, le marché de New York est extrêmement exigeant envers ses équipes sportives. À titre de preuve, un journaliste s’est empressé de demander à Vigneault s’il avait commencé à penser jusqu’où son équipe pouvait se rendre en séries cette année.

Après un rire bien senti, Vigneault a répondu ainsi.

Duel des entraîneurs : Avantage à Alain Vigneault

« Je vais aller prendre un verre de vin, peut-être deux. On recommencera à travailler dès dimanche en prévision de notre prochain adversaire », a répondu l’entraîneur sans vouloir sauter d’étapes.

Au printemps 2011, Vigneault s’était incliné en finale de la coupe Stanley contre les Bruins de Boston de Claude Julien. La revanche n’est pas comparable, mais elle est tout de même agréable.

« Il m’en devait une », a conclu un Vigneault souriant qui était bien au courant des rares journalistes et experts de Montréal qui avaient prédit la victoire des siens.

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