Les Sharks de San Jose, des habitués des hauteurs du classement de la LNH, semblent avoir perdu de leur mordant cette saison et la pression s’accentue de nouveau sur Todd McLellan qui dirige cette formation pour une septième année d’affilée.

L’entraîneur des Sharks s’est souvent retrouvé au cœur de rumeurs de congédiement particulièrement pour ses insuccès en séries éliminatoires. Cette fois, il essaie de relancer sa troupe qui doit nager dans une division Pacifique dans laquelle les adversaires redoutables ne cessent de se multiplier.

Force est d’admettre que les Sharks n’ont pas trouvé leur rythme après un quart de la saison alors qu’ils doivent se contenter du cinquième rang derrière les Ducks, les Canucks, les Flames et les Kings.

Un banc de proies semblait à leur portée la semaine dernière avec des parties face aux Sabres, aux Panthers et aux Coyotes. Pourtant, ils ont dû se contenter d’une maigre récolte de deux points à la suite de trois défaites dont deux en tirs de barrage.

En tant que l’un des meneurs de l’organisation, Marc-Édouard Vlasic admet que ce scénario est décevant et il déplore le fait que son équipe en arrache contre des opposants moins coriaces.

« Évidemment, on n’aurait pas dû perdre contre ces équipes. Chaque fois qu’on affronte une équipe classée devant nous, on réussit un très bon match, mais on prend parfois les équipes moins bien classées un peu à la légère », a-t-il avoué sans pouvoir expliquer leur dossier peu reluisant des dernières années face aux Sabres, aux Panthers et aux Blue Jackets notamment.

De tels revers auraient sans doute mené quelques entraîneurs à un congédiement, mais les Sharks peuvent encore se reprendre malgré leur fiche modeste de 10-9-4.

« On en paie le prix (au classement), mais on a le temps de se regrouper et de prendre les choses en main pendant notre séjour à domicile », a suggéré Vlasic en entrevue au RDS.ca.

Le défenseur de 27 ans fait référence aux quatre autres matchs à venir d’une série de six parties au SAP Center, mais leur nature de prédateur devra refaire surface car ils seront confrontés aux Flames, aux Ducks, aux Flyers et aux Bruins.

Cette séquence pourrait avoir de lourdes conséquences si l’écart venait à s’accroître étant donné que la marge de manœuvre n’est pas illimitée particulièrement dans une Association de l’Ouest plus puissante que jamais à ses yeux.

« Évidemment, on ne veut pas se retrouver trop loin des équipes devant nous. Un retard de 7 points – sur les meneurs de la division – ça demeure raisonnable, mais ce serait une autre histoire à 10 points ou plus. On a du temps pour se reprendre même si ça ne s’annonce pas évident avec nos rivaux de division », a reconnu Vlasic avant d’ajouter cette précision.

« Mais on ne pèse pas sur le bouton de panique! »

L’alarme n’a pas encore retenti dans l’entourage des Sharks et Vlasic est venu à la défense de son entraîneur qu’il perçoit encore comme le candidat idéal pour mener la troupe.

« Je crois que oui. Depuis qu’il est ici, on va toujours chercher notre lot de victoires, on se débrouille très bien sur les unités spéciales et on participe aux séries. C’est vrai que ça ne fonctionne pas comme prévu en séries, mais son travail est exceptionnel depuis son arrivée après avoir remporté la coupe à Detroit. J’espère qu’on va gagner avec lui comme entraîneur », a mentionné Vlasic. Todd McLellan

Au cours des derniers jours, McLellan (photo) ne s’est pas enfoui la tête dans le sable et il a reconnu que son poste est en danger. Il a cependant gardé les problèmes de sa situation personnelle à l’extérieur du vestiaire.

« On n’a pas parlé de ça en équipe, mais on réalise que le blâme se dirige souvent vers l’entraîneur quand une équipe présente une fiche comme la nôtre. On verra, mais je l’aime bien comme entraîneur. Il est très juste envers ses joueurs et il est sévère quand il le faut », a expliqué Vlasic.

La patience des dirigeants risque d’être limitée étant donné la succession d’éliminations décevantes des Sharks durant son règne. Tout de même, Vlasic et ses coéquipiers considèrent qu’ils peuvent atteindre le but suprême sans dominer le calendrier régulier.

« C’est ma neuvième saison à San Jose. Après quelques éliminations, les gens accordent moins d’importance à notre saison régulière et ils veulent voir ce que nous allons faire en séries. Cette année, on a moins de succès pendant la saison, mais on pourrait se qualifier pour les éliminatoires et se rendre plus loin comme les Kings qui ont gagné la coupe Stanley en partant du huitième rang (en 2011-2012) », a rappelé l’ancien des Remparts de Québec.

« On ne manque pas de leadership »

Outre les échecs en séries, le leadership - ou plutôt le manque de celui-ci – soulève beaucoup d’interrogations dans les discussions entourant la formation californienne. L’organisation a d’ailleurs posé un geste significatif en retirant le titre de capitaine à Joe Thornton sans le remplacer. Ce dernier, Vlasic, Patrick Marleau et Joe Pavelski portent maintenant des « A » sur leur chandail et le Québécois assure que rien ne cloche à ce sujet.

« Non, on ne manque pas de leadership même que d’autres joueurs auraient pu mériter une lettre comme (Scott) Hannan, (Tommy) Wingels et (Logan) Couture.

« Ce n’est pas si grave (de ne pas avoir de capitaine). On voit des équipes comme Montréal qui n’ont pas de capitaine. Il y avait eu une déception dans la réaction des gens au départ, mais on ne parle plus de ce sujet maintenant. Peut-être que nous allons en avoir un d’ici Noël ou à la fin de la saison, mais si on gagne la coupe, je peux vous assurer qu’un capitaine ira la chercher », a précisé Vlasic avec ambition.

Sur la patinoire, la cause indéniable des déboires des Sharks saute aux yeux. En effet, la troupe de McLellan se situe parmi les pires au chapitre des buts alloués et Vlasic refuse que le blâme soit porté sur les défenseurs.

« On accorde définitivement trop de buts, mais ce n’est pas directement relié à notre défensive. Tu ne peux pas toujours blâmer les défenseurs, c’est plus le travail défensif collectif qui n’est pas au niveau optimal », a-t-il analysé.

Le bilan inspire davantage dans la colonne des unités spéciales où les Sharks se classent au cinquième échelon pour le jeu de puissance et au 12e rang pour l’infériorité numérique.

Brenden DillonL’équipe pourrait hausser sa production offensive à cinq contre cinq, mais l’accent doit d’abord être placé sur le travail défensif et il ne considère pas que le départ de Dan Boyle nuit à ce rendement.

« On rate parfois des passes ou un joueur dort parfois sur une couverture donc ce sont des choses qui peuvent se corriger rapidement », a avoué Vlasic, l’un des deux membres de la brigade défensive avec un différentiel positif (+10).

« Dan était un défenseur de premier plan, mais ce n’est pas l’une des raisons, ce n’est vraiment pas relié à ça », a-t-il mentionné en soulignant l’apport de Brent Burns à la ligne bleue et la progression de jeunes défenseurs comme Mirco Mueller, Matt Irwin et Justin Braun.

Vlasic apprécie aussi la contribution défensive du nouveau venu des Stars, Brenden Dillon (photo), mais il a perdu un grand allié (Jason Demers) dans cette transaction.

« Je passais mes années et même mes étés à Québec avec lui. On était sous le choc, on ne voyait pas cela venir, mais Dallas cherchait un défenseur droitier offensif et les Sharks voulaient un défenseur gaucher défensif. Les besoins étaient comblés pour les deux équipes, mais c’est plate de perdre un bon ami. »

« Mais il est heureux depuis son arrivée à Dallas, il a joué 25 minutes à sa première partie et il a compté. Il est super content! », a conclu Vlasic avec le sourire.