De passage à l'Antichambre, l'ancien joueur vedette de la Ligue nationale de hockey Bobby Hull s'est remémorés de nombreux souvenirs de sa longue carrière.

Si la plupart sont de bons souvenirs, le fait d'avoir raté la Série du siècle de 1972 est la plus grande déception de sa carrière. Hull n'a pas été autorisé à participer à la série historique opposant les Canadiens aux Soviétiques puisqu'il venait de quitter la LNH pour se joindre aux Jets de Winnipeg dans l'Association mondiale de hockey. Demeurant humble, il croit qu'il avait quelque chose à apporter à cette équipe hors de la patinoire.

Bobby Hull et les Jets de Winnipeg

« Si les Soviétiques ont défié la meilleure ligue au monde, c'est qu'ils savaient qu'ils avaient une chance de la battre. Je crois que j'aurais pu mettre en garde le reste de l'équipe en disant que nous devions être prêts parce que les Soviétiques, eux, seraient prêts à nous affronter. »

M. Hull a toutefois eu la chance de faire partie d'une équipe canadienne lors de la Coupe Canada 1976. De passage à Montréal pour l'International des collectionneurs qui se tiendra de vendredi à dimanche, M. Hull a mentionné qu'il avait bien hâte d'y rencontrer Rogatien Vachon, qui était son coéquipier lors du fameux tournoi. C'est avec nostalgie que le légendaire numéro 9 s'est souvenu de cette puissante équipe.

« C'était probablement la meilleure formation canadienne de tous les temps. Larry Robinson était notre cinquième meilleur défenseur, imaginez! Bobby Orr, Denis Potvin, Serge Savard et Guy Lapointe étaient devant lui. »

M. Hull considère que l'un de ces défenseurs est le meilleur joueur qu'il ait affronté.

« Je suis très fier d'avoir joué à l'époque des six équipes originales. Ce fut une grande époque avec de grands joueurs. Mais je dois dire que le meilleur joueur que j'ai affronté est sans aucun doute Bobby Orr. En une dizaine d'années seulement, il a apporté plus à la LNH que quiconque avant lui. »

La fierté du Golden Jet

Celui qui a inscrit 1170 points au cours de son illustre carrière a mentionné que de devenir le premier joueur à inscrire plus de 50 buts en une saison est l'accomplissement individuel dont il est le plus fier.

« Ce n'est pas tant le fait de marquer mon 51e but. C'est surtout l'ovation qui a suivi qui était spéciale. J'ai réalisé à quel point les partisans appréciaient l'exploit que je venais d'accomplir. »

Et quel est le plus beau beau compliment qu'on lui ait fait?

« Scotty Bowman m'a déjà dit que Toe Blake lui avait affirmé qu'il avait connu seulement trois joueurs capables de faire lever tous les partisans dans un aréna : Howie Morenz, Maurice Richard et moi-même. Quel honneur ce fut que d'être nommé aux côtés de ces grands joueurs. »

Une époque glorieuse pour le CH

Comme aujourd'hui, la ville de Montréal avait bonne réputation chez les joueurs de la LNH de l'époque.

« À l'époque quand nous venions jouer à Montréal, nous disions toujours que c'était la plus belle ville du monde avec les plus belles filles du monde », s'est-il rappelé, sourire aux lèvres.

L'équipe à laquelle ils devaient se frotter était un peu moins accueillante.

« En venant à Montréal, nous savions aussi que nous allions affronter l'une des meilleures équipes de hockey jamais formées, a-t-il ajouté sur une note plus sérieuse. Pensez-y : Béliveau, Geoffrion, Olmstead, les deux frères Richard, Moore, Goyette, Marshall et Claude Provost qui était tout un joueur défensif et me surveillait de près à chaque rencontre. Il y avait aussi Doug Harvey, Tom Johnson, Jean-Guy Talbot, Dollard Saint-Laurent, sans oublier Jacques Plante devant le filet. Par pitié! Nous courrions après les chandails rouges toutes la soirée! »

Un bâton bien spécial

Les premières lames de bâton courbées

Reconnu, avec son coéquipier des Blackhawks Stan Mikita, pour être l'un des premiers joueurs à avoir utilisé une lame de bâton courbée. Il s'est remémoré de quelle façon les deux joueurs avaient eu cette idée.

« Stan Mikita, qui pesait environ 165 livres en 1963, tentait régulièrement de briser son bâton par frustration, souvent sans succès. Une fois, il a tenté de briser un bâton en le coinçant dans la porte du banc. Il n'a pas réussi, mais la lame s'est brisée et a courbé. En attendant qu'un préposé lui apporte un nouveau bâton, Stan a continué à jouer lors de l'entraînement avec son bâton endommagé, réalisant que ses lancers étaient plus précis et qu'il avait une plus grande facilité à soulever la rondelle. »

Quand Hull s'en est rendu compte, il a interrogé Mikita qui lui a vanté les mérites de sa lame courbée.

« Stan m'a dit qu'il allait commander une demi-douzaine de bâtons avec la lame courbée pour un droitier à la compagnie Northland. Je lui ai alors dit d'en commander une demi-douzaine pour moi. Seulement, la palette devait être courbée de l'autre côté puisque je tirais de la gauche. »

« À partir de ce moment, soit nous marquions dans le haut du filet, soit nos tirs atteignaient le deuxième balcon », a-t-il ajouté en riant.