S’il est difficile, voire impossible, de prédire une victoire facile du Canadien face aux Sénateurs d’Ottawa, l’issue des trois autres séries dans l’Est semble connue d’avance.

Sans surprise, je favorise le Lightning face aux Red Wings, les Rangers face aux Penguins et les Capitals aux dépens des Islanders. Les deux premières séries devraient être faciles. Tampa et New York pourraient même les balayer en quatre petites parties que je ne serais pas le moindrement surpris.

Quant aux Islanders, John Tavares permettra peut-être à son équipe de gagner un match ou deux, mais les Capitals ne devraient pas être trop ennuyés.

DetroitTampa

Les partisans du Canadien ont neuf très bonnes raisons de favoriser le Lightning aux dépens des Red Wings. Neuf raisons qui se divisent en cinq revers du Canadien aux mains de Tampa qui a marqué 21 buts et n’en a concédé que huit et en quatre victoires aux dépens de Detroit qui a été victime de 12 buts du Tricolore et en a enfilé cinq seulement.

Je sais, les statistiques de la saison régulière ne disent pas tout. Et elles ne sont pas nécessairement des gages de réussites en séries.

Mais nul besoin d’être un génie du hockey pour comprendre que si les gardiens des Red Wings ont peiné à résister à l’attaque bien ordinaire du Canadien, il leur sera très difficile de composer avec la meilleure attaque de la LNH.

Au fait, à l’aube des séries, qui sera le gardien des Wings? Jimmy Howard qui n’est pas l’ombre du gardien solide qu’il a déjà été et qui en a fait la preuve par 100 dans la défaite en prolongation encaissée jeudi dernier à Montréal, ou Petr Mrazek qui a disputé le dernier match de la saison?

Mike Babcock a annoncé ses couleurs en sélectionnant Mrazek. Mais est-ce vraiment parce qu’il a pleinement confiance en lui ou plutôt pour fouetter Howard et espérer qu’il soit meilleur s’il décide de revenir avec lui?

Le fait que personne ne puisse offrir une réponse tranchante à toutes ces questions démontre la grande vulnérabilité des Red Wings devant le filet.

Surtout face à un Ben Bishop qui ne sera sans doute pas finaliste dans la course au trophée Vézina encore cette année – il a été devancé par Tuukka Rask l’an dernier – mais qui demeure un des très bons gardiens de la LNH.

Si Bishop devait flancher, ce qui pourrait arriver si l’on considère que la défensive du Lightning est toujours minée par des blessures, Tampa pourrait résister en marquant simplement plus de buts que ses adversaires.

Et comme le Lightning a beaucoup plus de munitions pour y arriver que les Red Wings – derrière Datsyuk et Zetterberg, Tomas Tatar et Gustav Nyquist sont timides en fin de saison, sans oublier que Justin Abdelkader est blessé – il est vraiment difficile de croire aux chances des Wings.

Oui! Mike Babcock est l’un sinon le meilleur entraîneur-chef de la LNH.

Mais attention, Jon Cooper n’a pas grand-chose à lui envier si ce n’est qu’une réputation plus solide. Une réputation que Cooper sait mousser depuis le premier match qu’il a dirigé en relève à Guy Boucher derrière le banc du Lightning.

Le Lightning est solide derrière le banc, à l’attaque et devant le filet. Un problème : en défensive en raison des blessures qui privent Tampa de Braydon Coburn, Andrej Sustr et Jason Garrison. Des trois, les deux premiers pourraient revenir au jeu en première ronde. Ce qui ne fera qu’améliorer les chances de victoire du Lightning en première ronde et lors des autres qui suivront.

Tampa a gagné trois des quatre matchs entre les deux clubs cette saison. Les Wings ont blanchi le Lightning 4-0 dans le cadre de leur seule victoire. Mais c’est loin de me convaincre.

Prédiction : Lightning en 5

Penguins–Rangers

Un des grands principes du hockey veut que les équipes dotées de la meilleure ligne de centre aient le plus de chances de gagner.

Comment alors minimiser les chances de victoire des Penguins de Pittsburgh qui comptent sur deux des meilleurs joueurs de centre du hockey en Sidney Crosby et Evgeni Malkin et sur un gardien plus solide que sa réputation le laisse croire en Marc-André Fleury?

Parce qu’autour de cette ligne de centre, ils sont diminués. Presque démunis. Pascal Dupuis qui est blessé et Chris Kunitz qui est en santé même s’il donne l’impression d’être blessé n’encadrent plus Crosby à merveille.

Imaginez, les Penguins confient à Daniel Winnik, un plombier avec les Maple Leafs avant de passer de Toronto à Pittsburgh, le soin de compléter le meilleur joueur de hockey au monde.

David Perron n’a pas marqué au rythme anticipé lorsque les Penguins ont échangé un premier choix aux Oilers pour faire son acquisition.

Les troisième et quatrième trios des Penguins sont moins productifs encore que ceux du Canadien. Ça vous donne une idée…

Ajoutez à cela le fait que Kristopher Letang et Olli Maatta sont blessés et que Ben Lovejoy est loin d’avoir fait oublier Simon Després et vous avez plus de raisons qu’il n’en faut pour écarter les Penguins dès la première ronde.

Et on n’a pas encore parlé de leurs adversaires. Des Rangers qui comptent sur la meilleure défense dans l’Est, peut-être dans la Ligue, qui comptent sur pas un, mais deux excellents gardiens, sur Rick Nash qui a retrouvé sa touche de marqueur et une attaque efficace sans oublier sur l’un des meilleurs entraîneurs de la LNH en Alain Vigneault et vous avez alors toutes les raisons au monde de favoriser New York.

Surtout que les Blueshirts ont remporté trois victoires en quatre matchs, doublant la production offensive (16-8) des Penguins.

Prédiction : Rangers en 5

Islanders–Capitals

Les Islanders de New York m’ont surpris cette année.

À commencer par leur directeur général Garth Snow qui, après avoir réalisé quelques-unes des pires transactions autour de la LNH au fil des dernières années, a eu la main heureuse en faisant les acquisitions de Johnny Boychuk et Nick Leddy en début de saison. Deux défenseurs qui ont solidifié une ligne bleue qui en avait bien besoin à Uniondale.

Parce qu’il est l’un des joueurs de centre les plus talentueux de la LNH, John Tavares n’a pas surpris. Il a simplement joué à la hauteur de ses capacités.

Mais autour de lui, Kyle Okposo avec ses 51 points en 60 matchs, Ryan Strome (50 points, différentiel de plus 23) et Anders Lee (41 points) ont causé de belles surprises.

Devant le filet, Jaroslav Halak affiche des statistiques qui donnent l’impression qu’il a sa place parmi l’élite de la LNH. Ceux qui suivent les activités des Islanders sur une base régulière savent que ces statistiques cachent de trop nombreux mauvais buts accordés dans de très mauvais moments pour que son nom soit associé à ceux en lice pour un vote ou deux dans la course au trophée Vézina.

C’est là le premier problème des Islanders.

Jaroslav Halak pourra-t-il résister aux tirs en mitraille d’Alexander Ovechkin et aux assauts de ses gros et solides coéquipiers?

La réponse est non. Ma réponse, je devrais préciser.

Oui Halak a fait le coup aux Capitals et à Ovechkin en 2010 alors qu’il a remplacé Carey Price devant le filet du Canadien en séries.

Mais attention! En 2010, Halak était appuyé par un système défensif étanche mis de l’avant par Jacques Martin qui est un entraîneur-chef beaucoup plus rusé, intelligent et expérimenté que Jack Capuano.

Cette année, l’entraîneur intelligent, rusé et expérimenté se retrouve derrière le banc des Capitals de Washington (Barry Trotz) et non derrière celui de leurs adversaires.

Ça aidera grandement les Capitals qui n’avaient déjà pas besoin de ce duel inégal pour l’emporter. Le duo Ovechkin-Backstrom à l’attaque, une défense ragaillardie par le duo Orpik-Niskanen et un gardien plus solide en Braden Holtby que Jaroslav Halak donnent suffisamment de motifs pour favoriser Washington dans cette série.

Les Islanders et les Caps ont deux victoires chacun et trois des quatre matchs opposant les deux équipes se sont décidés en prolongation. Et même si les Capitals n’ont marqué que deux buts de plus que les Islanders (13-11) dans ces quatre matchs, je ne vois pas les Islanders signer plus d’une ou deux victoires.

Prédiction : Capitals en 6