Au fil des 12 dernières années, Alexandre Burrows s’est efforcé d’être un vrai Canuck. Comme Trevor Linden.

Dans son cœur, il le sera sans doute à jamais, même si pour le bien de l’organisation et le sien, il a fait le choix déchirant de quitter Vancouver pour se joindre aux Sénateurs d’Ottawa.

Cette transaction, bouclée en fin d’après-midi lundi, était dans l’air depuis quelque temps déjà. Jouissant d’une clause de non-échange complète, Burrows était bien sûr au parfum de celle-ci. N’empêche, quand il en a reçu la confirmation au terme de la séance d’entraînement des Canucks, la réalité a frappé de plein fouet.

« J’avais le motton... », a-t-il reconnu mardi, en entrevue à l’émission On jase.

L’attaquant québécois a ensuite été convié dans les bureaux du directeur général Jim Benning et du président des opérations hockey, Trevor Linden, son modèle avec qui il a joué le temps de trois saisons.

« C’est lui qui m’a annoncé que j’étais échangé, a-t-il noté. J’ai aussitôt pensé à mon premier match en carrière dans la LNH, en 2006 à St Louis. Il était assis à côté de moi et il me l’a rappelé. Samedi, il a regardé mon dernier match avec les jumeaux [Henrik et Daniel Sedin] », également invités à cette réunion.

« Maintenant, on passe à une autre étape », a enchaîné Burrows, troqué en retour du prometteur Jonathan Dahlen, un attaquant suédois sélectionné au deuxième tour en 2016 et évoluant  présentement dans son pays.

Après plus d’une décennie dans la « business » et surtout avec un contrat se rapprochant de son échéance, l’athlète originaire de Pincourt se doutait bien que son avenir allait possiblement passer par un déménagement. À condition toutefois que les conditions idéales soient réunies.

C’est ce qu’il estime avoir trouvé chez les Sénateurs, qui lui ont depuis offert une prolongation de contrat de deux ans qui lui rapportera 5 millions $ et qui est assorti d’une clause de non-échange valide pour 10 équipes.

« C’est une belle période de transition avant la fin de ma carrière. On va se rapprocher de la famille et on aura l’occasion de voir nos amis proches plus souvent » a souligné Burrows, père de trois enfants de moins de cinq ans.

« On leur a dit qu’on ne sera plus les bleus et verts, mais plutôt les noirs et rouges. Ils sont pas mal contents de ça. »

En noir et rouge, Burrows risque en tout cas dans un avenir rapproché de goûter plus régulièrement à la victoire que dans l’uniforme des Canucks, un club qui ne figure pas dans le portrait des séries.

Alexandre Burrows« Quand Ottawa a démontré de l’intérêt, je trouvais que c’était un no-brainer que de pouvoir me rapprocher de la maison et de jouer pour une équipe qui lutte présentement pour une place en séries et pour qui la fenêtre d’opportunité est en train de s’ouvrir », a avancé Burrows, qui se dit prêt à remplir le rôle que l’entraîneur-chef Guy Boucher lui confiera, quel qu’il soit.

« Peu importe où il veut que je joue, que ce soit dans le top-9, sur le quatrième trio ou même dans les estrades, je vais donner mon maximum et travailler super fort pour être un bon coéquipier. Au bout de la ligne, je veux gagner. C’est vraiment ça, que je joue six ou 20 minutes par soir, je veux qu’on gagne. C’est ce qui sera ma priorité. »

Et ce n’est pas parce qu’il est âgé de 36 ans qu’il croit moins en ses capacités, n’en déplaise à ceux qui remettent en question la décision du directeur général Pierre Dorion de sacrifier un espoir de premier plan pour lui.

 « Ceux qui croient moins en moi, ce sont probablement les personnes qui n’ont jamais cru que j’allais joueur dans le junior majeur ou dans la LNH quand je me retrouvais dans la East Coast League. [...] Ils n’ont pas les bonnes lunettes, ils ne voient pas la fougue que je peux avoir dans mes yeux et mon cœur. »

 

 

 

 

« On est une équipe qui peut frustrer l'adversaire. »