Il y a quatre mois à peine, Alexandre Carrier voyait mal comment il allait parvenir à percer la formation des Admirals de Milwaukee.

À ses yeux, le club-école des Predators de Nashville dans la Ligue américaine comptait déjà sur une belle profondeur à la ligne bleue qui l’insécurisait.

« J’étais borderline », a confié le défenseur de 20 ans, lundi, au micro de l’émission On jase.

« Avant d’arriver au camp, je regardais la formation et je me disais que ça allait être tough d’y figurer à chaque partie. Quand tu es 5e, 6e ou 7e défenseur et qu’il n’y a pas de blessé, ça arrive qu’on t’envoie dans la East Coast. »

Ce n’est pas arrivé. Bien au contraire.

« Les plans [de l’équipe] ont changé lorsqu’un vétéran ne s’est pas présenté pour aller jouer en Europe, ce qui a ouvert une place. J’en ai profité. »

Profiter, c’est le bon mot.

En 35 rencontres avec le club de l’État du Wisconsin, l’arrière qui a un faible pour l’attaque a amassé 4 buts et 18 mentions d’aide, un rendement qui n’est pas passé inaperçu dans les bureaux de Nashville. Jeudi dernier, Carrier recevait en effet un appel à la rescousse de la maison-mère.

« Je suis arrivé ici au début de l’année avec en tête [l’objectif] de faire l’équipe dans la Ligue américaine et d'y jouer toutes les parties. Mon objectif, ce n’était pas d’être rappelé dans la LNH à ma première année [professionnelle]. Avoir la chance de vivre cette expérience-là, c’est extraordinaire », apprécie l’ancien capitaine des Olympiques de Gatineau.

Membre du gros club depuis bientôt une semaine, Carrier n’a pas encore eu la chance de disputer une première rencontre dans la LNH. Depuis son rappel, les Preds ont joué deux rencontres et ils s’apprêtent à rendre visite aux Canucks de Vancouver en soirée mardi.

Tout porte à croire que Carrier devra donc patienter encore, d’autant plus que les Predators ont réclamé le défenseur Brad Hunt au ballottage mardi.

« Le monde du hockey, ce n’est pas une place où ça jase bien, bien. La seule chose qu’ils m’ont dit quand je suis arrivé, alors qu’il y avait une partie en soirée, c’est "Tu seras de l’échauffement et sois au meeting de l’avantage numérique". Je n’ai pas eu d’autres nouvelles depuis. C’est au jour le jour. »

Peu importe ce que l’avenir rapproché lui réserve, Carrier peut l’envisager avec confiance et espoir. Et s’il est rétrogradé avant longtemps, il pourra toujours se consoler à l’idée de participer au Match des étoiles de la Ligue américaine, auquel il a été invité le 29 janvier prochain.

« Ça aussi ce n’était pas dans mes objectifs de début d’année. »