« Il est très exigeant avec tout le monde et ça ne changera pas ». Mais David Perron est loin de se plaindre de l’approche de l’entraîneur Ken Hitchcock parce que rien n’est plus précieux que d’évoluer pour une équipe gagnante.

Même si les Blues de St Louis n’ont perdu qu’un match en temps réglementaire depuis neuf parties, Hitchcock ne quitte pas ses joueurs d’une semelle pour qu’ils élèvent leur rendement.

« C’est l’entraîneur le plus exigeant que j’ai eu dans toute ma vie, mais ce n’est pas négatif. Ça va bien pour nous présentement, mais il continue de nous pousser. Ce matin (lundi à l’entraînement), on aurait dit qu’il n’était pas content, mais il est comme ça tous les jours. C’est une bonne personne », a décrit Perron durant un entretien avec quelques journalistes québécois.

« Il ne lâchera jamais, c’est la beauté de la chose, il en veut toujours plus. Même quand on gagne des matchs, il nous rappelle que ça peut virer de bord », a-t-il ajouté en prévision du duel de mardi soir, à 20 h, contre le Canadien.

Perron a appris à le connaître lors de son premier séjour avec les Blues. Grâce à ses détours par Edmonton, Pittsburgh et Anaheim, il se sent mieux outillé pour composer avec les exigences d’un tel entraîneur.

« La séparation de quelques années fait que certaines choses qu’il va dire vont moins m’affecter personnellement.

« J’ai vécu des expériences ailleurs. Je pense notamment à Edmonton où c’était difficile mentalement de perdre aussi souvent. Quand tu reviens dans une équipe gagnante, tu réalises que c’est toujours mieux de gagner que de perdre », a expliqué Perron.

De plus, le Québécois de 28 ans a apprécié que les Blues et Hitchcock aient manifesté leur intérêt sans tarder à l’ouverture du marché des joueurs autonomes.

« C’est un gros bonus, je reviens et ils me connaissent bien. Ken a vraiment poussé pour me ravoir. Les Blues ont été la première équipe à appeler. Au début, je n’étais pas certain si les démarches allaient se concrétiser, mais ç’a marché », a raconté le droitier.

Du même coup, Perron considère que ça dément quelques rumeurs qui ont circulé à propos de lui et l’entraîneur d’expérience.

« Je ne crois pas que c’était vrai qu’on avait une mauvaise relation. La preuve, il a voulu me ravoir », a jugé celui qui espère encore porter l'uniforme du Canadien avant la fin de sa carrière.

Questionné au sujet de Perron, Hitchcock a été plutôt transparent dans son évaluation. 

« C’est drôle parce que j’ai vu trois David Perron à travers les années. Celui que nous avons eu au début de sa carrière, celui qui a joué à Edmonton et Pittsburgh ainsi que celui qui a continué avec Anaheim et qui se retrouve avec nous. J’ai vraiment aimé sa façon de jouer avec Corey Perry et Ryan Getzlaf chez les Ducks. Il jouait un style de possession de rondelle, il était patient dans ses décisions. Je trouvais qu’il pourrait bien cadrer avec certains de nos joueurs même si on ne mise pas sur des gars comme Perry et Getzlaf », a témoigné l'entraîneur.

« Il a seulement 28 ans, mais ça fait 10 ans qu’il joue dans la LNH, c’est un vétéran maintenant et il l’a démontré. On lui fait grandement confiance, il joue dans toutes les situations », a enchaîné Hitchcock qui perçoit de la maturité et un sens des priorités chez son protégé.

David PerronAu chapitre des statistiques, Perron a connu un début de saison particulier. Blanchi de la feuille de pointage lors de 11 de ses 12 premiers matchs, il a réussi un tour du chapeau et une mention d’aide durant l’autre match de cette portion.

Depuis, il accumule les points avec plus de constance si bien qu’il a engrangé sept buts et neuf aides en 25 parties.

« C’est comme ça le hockey, je trouvais que mes performances étaient aussi bonnes dans les matchs où je ne marquais pas. Je suis content que la production soit là et je veux continuer dans ce sens », a admis le choix de première ronde des Blues en 2007.

Hitchcock et ses adjoints sont satisfaits de sa contribution. Ils l’utilisent dans le top-6 en attaque en plus de l’employer sur le jeu de puissance et en infériorité numérique.

« L’entraîneur me connaît et il me fait confiance. Il m’envoie aussi sur la glace en fin de match, c’est le fun d’avoir ces responsabilités », a reconnu l’auteur de 348 points en 595 parties régulières dans la LNH.

Vladimir Tarasenko, le redoutable meneur offensif des Blues, n’est pas du style à s’aventurer dans de longs discours, mais il reconnaît que Perron a évolué au fil des années.

« Il était déjà là avec les Blues quand je suis arrivé. C’est un bon joueur et il est plus mature maintenant. Il joue bien et son trio aussi, ça nous procure plus de confiance et d’attaque », a jugé le Russe de 24 ans.

Les influences de Muller et le danger de Radulov

Cette saison encore, les Blues se situent parmi l’élite de la LNH. La formation du Missouri ne manque donc pas de confiance, mais elle se méfie tout de même de quelques atouts du Canadien.

À première vue, on aurait pu croire que les joueurs allaient citer Carey Price, mais ils ont parlé des influences de Kirk Muller et Alexander Radulov.

Après tout, Muller a été entraîneur adjoint avec les Blues pendant les deux saisons précédentes. Alexander Radulov

« Il m’a beaucoup aidé l’an passé, on a beaucoup parlé ensemble; c’est un très bon entraîneur », a précisé Tarasenko.

« Il était près des joueurs, il était bon avec le côté psychologique. Il gardait une bonne ambiance au sein de l’équipe », a vanté Paul Stastny.

« Il a joué plus de 1000 matchs dans la Ligue nationale, il comprend qu’on ne peut pas être au sommet pour les 82 matchs. Les joueurs sont de plus en plus jeunes et ils n’ont pas affronté beaucoup d’adversité, ils ont toujours été les meilleurs peu importe le niveau. Il est bon avec eux », a-t-il poursuivi.

En ce qui concerne Radulov, Tarasenko s’est empressé de le nommer.

« Ce n’est pas seulement à propos de Kirk, on doit aussi se méfier de Radulov. Ce sera plaisant de jouer contre lui à nouveau », a soulevé l’attaquant des Blues qui a bénéficié des conseils du pilier offensif du Canadien notamment sur des équipes nationales.