David Perron est de retour avec les Blues de St.Louis pour une troisième fois depuis le début de sa carrière, mais jeudi, c'est avec une émotion toute particulière qu'il retrouvera devant lui l'équipe avec laquelle il a fait l'histoire l'an dernier en atteignant la finale de la coupe Stanley.

Perron n'a pas caché à l'animateur Martin Lemay de la quotidienne On jase sur RDS.ca que ces retrouvailles avec les Golden Knights de Vegas seront très spéciales. « Ce sera très spécial après la belle que nous avons connu. »

Tous ceux qui ont porté les couleurs des Chevaliers dorés lors de leur première année d'existence sont liés par une histoire que peu de joueurs vivront durant sa carrière.« Je n'ai joué qu'un an avec eux, mais ça reste une expérience. Non seulement on s'est rendu en finale, mais nous étions tous des joueurs réclamés lors d'une expansion. C'était incroyable de vivre une expérience de A à Z avec ce club. »

Après une histoire digne des contes de fées qui a mené l'équipe à une invraisemblable participation à la finale de la coupe Stanley face aux Capitals de Washington, les Golden Knights connaissent une deuxième saison moins facile et ils montrent un dossier de 5-6-1 après 12 parties.  Perron tente une explication, même s'il ne peut pointer du doigt la principale raison de ce début de campagne.

« C'est difficile de donner une réponse claire parce que c'est différent quand tu n'es pas là pour le vivre. J'ai regardé la première période contre Nashville et je trouvais qu'ils jouaient bien. Puis, quand tu regardes le pointage final, tu constates que Vegas a perdu. J'ai constaté que le vent avait changé durant la partie. Ce n'est pas évident d'aller retrouver les mêmes « feelings » que l'an passé et d'avoir l'impression que même lorsque tu ne joues pas un grand match, tu peux gagner quand même. »

Celui qui a porté les couleurs de cinq formations dans le circuit Bettman était attaché à l'équipe de la ville du jeu et le changement de décor n'est pas passé comme une lettre à la poste. « J'ai trouvé difficile de changer d'équipe. Bien sûr, St. Louis était l'équipe la plus facile à retourner pour moi, mais il reste que lorsque tu as vécu une expérience unique et en or comme la première année de Vegas, tu aimerais être capable de revivre les mêmes sensations. Je comprends le business, mais j'avoue que ç’a été plus difficile pour moi que d'autres décisions prises durant ma carrière.»

Perron ira casser la croute avec d'anciens coéquipiers avec lesquels il a gardé le contact et il n'a d'ailleurs pas hésité à communiquer avec Jonathan Marchessault quand celui-ci a récemment marqué le but gagnant sur un tir de pénalité en prolongation contre Ottawa dimanche.

Comme l'ancienne équipe de Perron, les Blues ont un début de saison en dents de scie. St.Louis montre une fiche de 3-4-3 après dix parties et le club serait exclu des séries si la saison prenait fin aujourd'hui. Même si la saison est encore jeune, les joueurs veulent redresser la situation dès maintenant et offrir de bonnes performances sur une base régulière. Même l'entraîneur Mike Yeo s'est récemment remis en question à la tête du club qui n'a pas joué depuis samedi dernier, un gain de 7-3 sur Chicago, et ce, 48 heures après avoir été écrasé 7-3 par Columbus.

« Nous ne sommes pas satisfaits de notre niveau de jeu. On a vu que Mike avait mis son poste en jeu et on voulait jouer un très bon match, mais une fois que tu as gagné, il faut trouver les moyens de continuer à jouer de bons matchs. L'an passé avec les Golden Knights, on gagnait des parties qu'on ne devait pas. On arrivait à tourner la page rapidement et jouer l'un de nos meilleurs matchs de l'année après.  C'est ce que nous n'avons pas encore réussi à faire avec les Blues. Il y a une équipe devant nous qui vit la  même chose que nous et que même si nous jouons une partie moyenne, il faut trouver le moyen d'aller chercher les deux points. »

Le gardien Jake Allen a récemment été pris à partie pour le début de campagne ordinaire des Blues.  Il a déjà été victime de 33 buts en neuf parties et sa moyenne d'efficacité se situe à 0,874. Que dire de sa moyenne de buts alloués qui frôle les quatre buts par partie. « Il y a des critiques sur Allen en ce moment, mais nous les joueurs, nous n'allons jamais critiquer un gardien parce que nous savons que si la rondelle se rend jusqu'à Jake, c'est parce qu'il y a eu une erreur avant. On le supporte. On l'aime et il est un bon coéquipier. On espère trouver la solution avec lui. »

Perron, auteur de cinq buts et cinq passes, entrevoit toutefois de belles choses pour son club à la suite du rappel ou du retour au jeu de quelques jours dont le centre Robby Fabbri, qui n'a pas vu beaucoup d'action au cours des deux dernières saisons. « Les choses vont bien pour mon trio que je complète avec Ryan O'Reilly et  Zach Sanford, qui surmonte le décès de son père. On pourrait s'en reparler dans un mois et je pense que Fabbri aura eu un impact pour nous avec son retour. »

La défensive des Blues devrait aussi prendre du mieux avec le retour Carl Gunnarsson, un arrière effacé, mais qui joue très bien son rôle. Lui aussi revient de loin après avoir été opéré à une hanche et à un genou cet été. Yeo peut aussi compter sur Nikita Soshnikov, qui revient d'une commotion cérébrale.