CHICAGO - Jonathan Toews a embrassé et levé la coupe Stanley au moment où il était présenté à la foule, qui s'était déplacée pour assister au plus récent rassemblement visant à honorer les Blackhawks de Chicago. Puis, le capitaine s'est dirigé vers l'arrière-scène, mais les partisans en voulaient davantage. Comme il en a l'habitude, Toews a livré la marchandise.

« Nous savons tous à quel point c'est extraordinaire de pouvoir soulever cette chose, a-t-il lancé d'une voix encore enrouée. Mais il n'y a rien de mieux que d'avoir accompli l'exploit sur notre patinoire, devant vous, et de le partager avec vous, les meilleurs partisans au monde.

« Peut-être que la seule façon de rendre un tel moment meilleur est d'en gagner une quatrième », a ajouté Toews après avoir remercié les partisans.

Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées par une journée chaude et humide, jeudi, pour fêter leurs Blackhawks adorés trois jours après qu'ils eurent remporté leur troisième coupe Stanley en six ans.

Lors d'une journée marquée par un défilé dans les rues de la ville et d'un rassemblement au Soldier Field, habituel domicile des Bears de la NFL, le gardien montréalais Corey Crawford a rendu hommage aux amateurs. Le défenseur Duncan Keith, qui a brillé au point de récolter le trophée Conn-Smythe à titre de joueur le plus utile des séries, leur a par ailleurs fait remarquer que « quatre résonne mieux que trois ».

Plus tôt dans la journée, la foule avait acclamé Bobby Hull, Denis Savard et Tony Esposito, trois des plus grandes légendes de l'histoire de l'organisation. L'ancien joueur de centre étoile Stan Mikita, qui est atteint d'une forme de démence, n'a pas été oublié non plus.

« Stan, nous pensons tous à toi », a lancé le descripteur Pat Foley, qui campait le rôle d'annonceur-maison jeudi.

Les Blackhawks ont mérité cet autre titre grâce à une victoire de 2-0 contre le Lightning de Tampa Bay, lundi soir au United Center. C'était la première fois depuis 1938 que l'équipe gagnait le précieux trophée devant ses partisans. Et la fête dure depuis ce temps.

Les joueurs, entraîneurs et dirigeants de l'équipe ont pris la direction du lieu de rassemblement à bord d'autobus à deux étages, entourés d'amateurs de tous âges, en liesse et vêtus de rouge et noir. Le cortège des champions s'est mis en branle à partir du United Center, a emprunté l'avenue Michigan et s'est conclu au domicile des Bears.

Il s'agissait d'une scène devenue familière pour l'une des six organisations originelles de la LNH, et d'une autre preuve de tout le chemin que cette équipe a parcouru au cours des dernières saisons avec Toews et Patrick Kane comme chefs de file.

Les Blackhawks ont tout gagné en 2010, mettant fin à une disette de 49 ans, et ont répété le tour de force en 2013. Mais l'aventure cette année a été différente. Ils ont dû surmonter le suicide de Clint Reif, leur préposé à l'équipement de longue date, la mort de leur ancien coéquipier Steve Montador et une sévère blessure à la clavicule à Kane, survenue à quelques semaines du début des séries éliminatoires.

Pourtant, ils étaient là, jeudi, célébrant le sixième championnat de l'histoire de l'équipe. Ce faisant, les Blackhawks sont devenus la première formation de la LNH à remporter trois titres en six ans depuis les Red Wings de Detroit, entre 1997 et 2002.

C'est difficile d'imaginer que cette organisation, il n'y a pas si longtemps, semait presque l'indifférence à Chicago, et que l'édifice aujourd'hui surnommé « Madhouse on Madison » ressemblait davantage à une bibliothèque, avec ses foules éparses. L'ancien propriétaire Bill Wirtz, décédé en septembre 2007, refusait de téléviser les matchs locaux de l'équipe et était parvenu à chasser des idoles telles Hull et Mikita de l'environnement de l'équipe.

Aujourd'hui, des statues de Hull et de Mikita trônent devant l'une des façades du United Center. Et les Blackhawks ont une emprise indéniable sur la ville.