BUFFALO, N.Y. - Jack Eichel fait tout en son pouvoir pour empêcher que les Sabres de Buffalo ne s'enlisent dans une autre léthargie de fin de saison.

Le capitaine des Sabres, qui en est à sa cinquième saison avec l'équipe, se dirige vers sa meilleure campagne depuis son entrée dans la LNH. Il compte 31 buts, un sommet personnel en carrière - dont sept filets victorieux - et il affiche un rendement constant sur la patinoire.

Et il y a ces indices de plus en plus visibles que le hockeyeur de 23 ans se transforme graduellement en leader complet.

Il peut encore arriver que Eichel manifeste de la frustration, comme il l'a fait en fracassant son bâton sur le dessus du filet des Sabres dans les derniers instants de la défaite de 3-1 contre le Canadien de Montréal la semaine dernière.

Ce qui est encore plus visible, c'est la retenue qu'affiche Eichel en s'empêchant de traîner ses émotions jusqu'au lendemain.

« La chose la plus importante, je pense, c'est d'être capable de se regrouper », a-t-il déclaré, avant de prendre une pause pour bien organiser sa pensée au lendemain du revers contre Montréal.

« Ce n'est pas comme l'an dernier », a-t-il ajouté, en faisant référence à la descente vertigineuse des Sabres. En 2018-2019, l'équipe a complété la saison avec un dossier de 33-39-10, malgré le fait qu'elle présentait une fiche de 17-6-2 après 25 matchs.

Le rendement global de l'équipe a mené au congédiement de l'entraîneur-chef Phil Housley.

« Nous avons vécu ces moments où nous avons fait face à quelques embûches à cette période de l'année ... et ensuite, soudainement, tout s'écroule. Ça n'arrive pas ici », a affirmé Eichel.

Le jour suivant, Eichel est passé de la parole aux actes en trouvant le fond du filet après 36 secondes en prolongation, pour offrir aux Sabres une victoire de 2-1 contre les Blue Jackets de Columbus.

Ce gain peut paraître insignifiant dans le portrait d'ensemble pour les Sabres, dont la fiche de 23-22-7 les laissait à dix points d'une place dans les séries éliminatoires au début de la semaine. L'équipe est menacée d'être exclue du grand rendez-vous printanier pour une neuvième saison d'affilée, la plus longue séquence active du genre dans la ligue.

D'un autre côté, cette victoire revêtait une certaine importance car elle a permis, ne serait-ce que brièvement, de calmer le mécontentement du public face à une équipe dont la progression aura été modeste même si elle a été dirigée par cinq entraîneurs et trois directeurs généraux différents en six ans.

L'entraîneur-chef Ralph Krueger, qui en est à sa première saison derrière le banc des Sabres, peut ressentir la douleur des partisans de l'équipe, même s'il essaie de la bloquer afin que ses joueurs demeurent attentifs à son message.

« Je ne veux pas que ça accapare mon esprit ni que ça occupe mon espace parce que j'ai besoin de travailler avec ce groupe sur une base quotidienne de façon aussi constructive que possible », a expliqué Krueger.

La saison des Sabres en a été une marquée de hauts et de bas. Après avoir affiché un dossier de 9-2-1 en début de campagne, ils sont tombés en panne avec une fiche de 1-7-2 lors des dix parties qui ont suivi. Depuis, ils présentent une fiche de 13-13-4.

Ce manque de régularité, affirme Krueger, vient de l'incapacité de l'équipe à respecter les éléments de base.

« Parfois, il faut souffrir comme c'est le cas en ce moment pour mettre en place ces (éléments de base) pour qu'ils deviennent normaux pour nous, et ils ne le sont pas encore. »

Eichel s'est avéré l'élément positif chez les Sabres et son nom circule parmi les candidats au titre de joueur le plus utile à son équipe, malgré les ennuis des Sabres. Il occupe le quatrième rang au chapitre des buts et se classe huitième pour le nombre de points avec 65 points.

Eichel a été tenu en échec lors de 12 rencontres cette saison, et seulement trois fois au cours des 33 dernières parties. Durant cette période, il a amassé 23 buts et 23 aides.

Ça pourrait paraître ambitieux, mais Eichel assure qu'il peut faire mieux.

« Tout le monde doit se regarder dans le miroir et s'attendre à faire mieux dans l'avenir. C'est mon cas », a-t-il affirmé.

Tout en demeurant optimiste face au futur, Eichel avoue que le manque de régularité de l'équipe le dérange.

« Ça ne vous dérangerait pas?, questionne-t-il en retour. Oui, je pense que ça dérange tout le monde. Mais c'est mon travail comme joueur de hockey, comme leader, comme personne, de trouver un moyen de me relever tous les jours, me présenter au travail et m'améliorer. »