La plupart des gens qui gravitent dans l'entourage de Dallas Eakins ne voient pas son congédiement des Oilers d'Edmonton survenu il y a 15 mois de la même manière que lui.

Il le considère comme un cadeau.

« Beaucoup de gens sont venus me voir et m'ont dit: 'Ouch, ç'a doit être difficile, ça doit avoir été terrible', a confié Eakins en entrevue alors qu'il se trouvait en Californie. Maintenant que ça fait un petit bout de temps que je suis parti, j'ai pu prendre du recul et me dire 'Wow, ç'a été un véritable cadeau.'

« Et c'est une expérience de laquelle tu peux tirer de nombreuses leçons. Tu apprends qui est de ton côté, qui est contre toi, et ça te permet de grandir énormément comme entraîneur. Ce fut également très bénéfique pour ma famille, d'être confrontée à tant d'adversité, parce que jusque-là tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes.

« Je sais que beaucoup de gens ont critiqué mon passage derrière le banc là-bas et ça me va, a-t-il poursuivi. Et lorsque j'entends l'opinion des gens, je trouve que c'est fascinant à quel point elle diverge d'une personne à une autre. Je sais ce qui se passait dans ce vestiaire-là et personne d'autre n'est au courant. »

Aujourd'hui entraîneur-chef des Gulls de San Diego dans la Ligue américaine de hockey (AHL), Eakins a retrouvé sa passion d'être derrière le banc d'une équipe de hockey.

« Je ne suis pas certain que j'aurais pu écrire un scénario qui soit aussi positif que ce que je vis en ce moment », a-t-il dit.

À l'époque, il a évidemment très mal pris son congédiement des Oilers, qui l'ont limogé après qu'ils eurent compilé un dossier de 7-19-4 au début de sa deuxième saison à la barre de l'équipe.

Cette expérience était inconnue d'Eakins.

Il avait été témoin de l'expérience vécue par feu Roger Neilson, qu'il décrit comme étant son deuxième père, mais celle-ci était différente. Soudainement, il était la victime du couperet.

« Tu es triste pour les entraîneurs qui partent. Tu es triste pour tes voisins, des travailleurs du secteur pétrolier d'Edmonton, qui perdent leur emploi, tu es triste quand ce genre de chose se produit, a expliqué Eakins. À l'époque, j'étais comme ça, et je dois admettre que de vivre cette expérience est plutôt désagréable. Ce n'est pas agréable à vivre. Et c'est particulièrement désagréable pour ta famille. »

Ce n'est que deux mois après son congédiement que Eakins a finalement réalisé que non seulement il était O.K. avec la décision, mais qu'elle s'était avérée un véritable « cadeau ».

« Une fois que tu l'as vécu, tu te dis que tu as survécu à tout ça, a évoqué Eakins. Plusieurs personnes dans mon entourage ne voient pas ça de la même manière. Mais c'est mon cas. Je me dis que c'est un très beau cadeau d'avoir surmonté tant d'adversité. »

Eakins et sa famille habitent maintenant à San Diego, qui est rapidement devenue accro au hockey. Les Gulls ont déménagé de Norfolk à temps pour le début de la saison et ils occupent déjà le deuxième rang au chapitre des foules dans l'AHL, avec une moyenne d'environ 8500 spectateurs par match à domicile.

Jadis un candidat intéressant pour un poste d'entraîneur-chef, Eakins espère maintenant obtenir une deuxième opportunité dans la LNH.

« Si une équipe vient frapper à ma porte, qu'elle vienne demain ou dans cinq ans, ça ne me dérange pas, a résumé Eakins. Je sais que si je viens ici et que je donne mon meilleur à chaque jour, si je donne tout ce que j'ai aux joueurs, alors éventuellement j'obtiendrai une autre opportunité. Mais je n'y songe pas vraiment pour être honnête avec vous. »