ANAHEIM, Calif. - Grant Fuhr était debout dans le couloir à proximité du vestiaire des visiteurs au Honda Center, vêtu d'un chandail gris à l'effigie des Oilers d'Edmonton, lorsque Wayne Gretzky est venu à sa rencontre.

« Allons voir Cam », a dit Gretzky.

C'est le genre d'attention qu'a méritée le gardien des Oilers Cam Talbot, mais pas nécessairement celle qu'il a reçue au cours d'une saison spectaculaire.

Talbot n'a pas été retenu parmi les finalistes au trophée Vézina, accordé au gardien par excellence de la LNH, en dépit du fait qu'il a établi un nouveau record de concession avec 42 victoires en saison régulière, surpassant ainsi le total de Fuhr établi en 1987-88. Talbot a disputé 73 matchs en saison régulière, soit le plus haut total au cours des cinq dernières années pour un gardien de la LNH,à égalité avec celui des Capitals de Washington, Braden Holtby, en 2014-15.

Et Talbot a maintenant permis aux Oilers de prendre les devants 2-0 dans la série demi-finale de l'Association Ouest contre les Ducks d'Anaheim, en réalisant 39 arrêts dans la victoire de 2-1 des Albertains vendredi soir.

« Le joueur qui portait les grosses jambières a été notre héros ce soir et il a joué tout un match, a commenté l'entraîneur-chef des Oilers Todd McLellan. Ils nous ont bousculés et ont fait de très bonnes choses ce soir. Mais pendant que tout ça se déroulait sur la patinoire, le gardien était dans sa zone. »

Patrick Maroon, qui a marqué le but victorieux, est allé encore plus loin.

« Il a été excellent ce soir et il a été, comme je l'ai dit tout au long de l'année, notre meilleur joueur cette saison. Il a effectué des arrêts déterminants ce soir », a confié Maroon.

Cette performance s'est révélée très différente de celle offerte lors de son dernier passage dans le comté d'Orange le 22 mars dernier. Talbot avait été chassé du match en milieu de deuxième période après avoir cédé quatre fois sur 18 tirs. Le lendemain, au Colorado, il avait de nouveau accordé quatre buts, cette fois-ci sur seulement 15 lancers. Ses responsabilités semblaient lui peser lourd sur les épaules, particulièrement à quelques semaines du début des séries éliminatoires.

Mais Talbot a rebondi en séries d'après-saison. Il a signé deux jeux blancs consécutifs au premier tour contre les Sharks de San Jose et a failli en réussir un autre contre les Ducks. Il aura fallu un puissant tir de Jakob Silfverberg en avantage numérique au deuxième tiers, combiné à l'écran créé par Patrick Eaves, pour l'en priver.

« Il est la pierre d'assise de cette équipe, a mentionné le capitaine Connor McDavid. Même s'il connaît une mauvaise soirée, nous pouvons toujours compter sur lui pour rebondir et être spectaculaire, et je crois que ça traduit bien son caractère et le genre de gars qu'il est. »

Talbot s'attend à ce que les Ducks augmentent la pression lors du match no 3 à Edmonton. Ils vont tenter de lui obstruer la vue et de créer du trafic autour de son filet, et Talbot aura besoin de l'aide de ses coéquipiers pour lui faciliter la tâche.

« La tâche n'est pas plus facile à domicile, a évoqué Talbot. Ils veulent revenir dans cette série et en voler quelques-unes, donc nous devrons resserrer notre jeu et être prêts pour le match de dimanche. »

Talbot se concentre donc à éliminer les Ducks. Tout le reste ne le préoccupe pas, comme de l'eau sur le dos d'un canard.

« Ça ne me dérange pas d'être un héros obscur, a dit Talbot. Je n'aime pas tellement l'attention, donc ça me va. »

Mais pour Fuhr, Talbot fera de toute évidence exception à la règle.