Les controverses ont porté ombrage aux étoiles de la LNH
MONTRÉAL - La LNH a couronné de nouveaux champions en 2023 et a vu une nouvelle étoile entrer dans ses rangs, mais tout ça a été terni par une controverse qu'elle a maladroitement voulu balayer sous le tapis.
La folie de Foley
Avant même la première saison des Golden Knights de Vegas, le propriétaire Bill Foley avait bravement prédit une première participation aux séries éliminatoires lors de la troisième campagne du club, puis le championnat de la coupe Stanley lors de la sixième.
Les Golden Knights avaient déjoué les pronostics en participant aux séries dès leur première saison, perdant en finale face aux Capitals de Washington. Cependant, Foley avait vu juste dans sa boule de cristal, alors que le club du Nevada a soulevé le précieux trophée le 13 juin dernier.
La formation du Nevada a été menée vers les grands honneurs par le capitaine Mark Stone, l'étoile Jack Eichel et le défenseur Alex Pietrangelo, mais aussi par six membres originaux de l'équipe - William Karlsson, Reilly Smith, Jonathan Marchessault, William Carrier, Brayden McNabb et Shea Theodore.
Les Golden Knights sont aussi venus à bout des Jets de Winnipeg, des Oilers d'Edmonton, des Stars de Dallas, puis des Panthers de la Floride, grâce au brio de leurs gardiens - malgré leur étiquette de joueurs de soutien. Adin Hill, un gardien de 27 ans qui comptait à peine 101 matchs d'expérience dans la LNH avant le début des séries, est devenu une étoile après avoir pris la relève de Laurent Brossoit.
Leurs adversaires en finale, les Panthers, avaient notamment montré la sortie au deuxième tour aux Maple Leafs de Toronto, qui venaient de gagner une première ronde depuis 2004 en battant le Lightning de Tampa Bay.
Pour leur part, les Panthers avaient vaincu lors du premier tour les Bruins de Boston, qui ont battu des records de la LNH pour les victoires (65) et les points (135) en une saison.
La venue de Bedard
Après avoir vu Connor McDavid devenir le premier joueur en 27 ans à franchir les 150 points en une campagne et seulement le sixième dans l'histoire, la LNH a accueilli sa nouvelle étoile au mois de juin, lors du repêchage à Nashville, en Connor Bedard.
Après une saison misérable, les Blackhawks de Chicago ont remporté la loterie pour obtenir le premier droit de parole de la séance - ce qui en a fait sourciller plusieurs. Après tout, la LNH avait imposé environ un an et demi plus tôt une amende de 2 millions $US aux Blackhawks pour « sa gestion inadéquate et ses réponses insuffisantes » concernant les gestes inappropriés d'un entraîneur vidéo envers un joueur plus d'une décennie plus tôt.
Quelques heures après l'annonce du résultat de la loterie, les Blackhawks annonçaient des ventes de 5,2 millions $ en abonnements de saison pour la campagne suivante.
Il n'y a pas eu de surprise lors du repêchage. Bedard, qui a dominé le circuit junior canadien et aidé le Canada à remporter l'or au Mondial junior, a été l'élu des Blackhawks.
Jusqu'ici, le Britanno-Colombien âgé de 18 ans brille déjà avec une production de près d'un point par match.
Une controverse mal gérée
Tout a commencé le 17 janvier dernier quand le défenseur des Flyers de Philadelphie Ivan Provorov n'a pas participé à la période d'échauffement d'un match contre les Ducks d'Anaheim puisque les joueurs du club de la Pennsylvanie devaient porter des chandails spéciaux dans le cadre de leur soirée de la Fierté.
Provorov a cité ses croyances orthodoxes russes pour justifier sa décision, qui a eu un effet boule de neige.
Le gardien des Sharks de San Jose James Reimer et les frères Eric et Marc Staal, des Panthers, ont aussi cité des croyances religieuses pour imiter Provorov. Les Russes Ilya Lyubushkin, des Sabres de Buffalo, Denis Gurianov, du Canadien de Montréal, et Andrei Kuzmenko, des Canucks de Vancouver, ont aussi manqué l'échauffement de leur équipe lors de leur soirée de la Fierté. Lyubushkin et Gurianov ont pointé vers les lois russes contre la « propagande gaie ».
Certaines équipes ont finalement modifié leur plan, en ne demandant pas à leurs joueurs de porter de chandails spéciaux lors de l'événement.
Cette controverse a mené les dirigeants de la LNH à voter l'été dernier en faveur de ne plus utiliser de chandails spéciaux ou de pièces d'équipement aux couleurs spéciales lors de l'échauffement pour des soirées thématiques.
La décision a été justifiée en disant que la controverse nuisait aux efforts des équipes dans l'organisation de ses soirées de la Fierté.
Quelques joueurs ont défié les nouvelles restrictions. Le défenseur des Coyotes de l'Arizona Travis Dermott a utilisé du ruban arc-en-ciel lors de certaines séances d'échauffement en début de campagne et la ligue a finalement plié en modifiant son règlement pour permettre ce genre de geste.
Selon l'agent Allan Walsh, le gardien du Wild du Minnesota Marc-André Fleury a aussi été menacé de recevoir une amende quand il a voulu porter un masque spécial lors de la soirée hommage aux Premières Nations. Le vétéran l'a fait malgré tout et il a amassé plus de 35 000 $US pour une oeuvre caritative.