MONTRÉAL - Les athlètes doivent avoir la mémoire courte. C'est encore plus vrai après un échec décevant ou une gaffe monumentale.

La mémoire du gardien des Golden Knights de Vegas Marc-André Fleury sera mise à l'épreuve dimanche soir lors du quatrième match de leur demi-finale de la coupe Stanley face au Canadien de Montréal, si Fleury n'est pas remplacé par Robin Lehner.

ContentId(3.1391040):Golden Knights : L'erreur de Marc-André Fleury hantera-t-elle Vegas? (séries LNH)
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L'entraîneur-chef des Golden Knights, Peter DeBoer, n'a pas été questionné sur ses plans concernant la prochaine rencontre, samedi. Fleury a semblé amusé par la question lorsqu'elle lui a été posée et s'est contenté de dire qu'il aurait plutôt fallu la poser à DeBoer.

Fleury a gaffé sur le but égalisateur du Canadien avec 1:55 à faire en troisième période vendredi. Les Golden Knights semblaient se diriger vers une victoire qui leur aurait permis de prendre les commandes de la série.

Après avoir intercepté une remise derrière son filet, Fleury a voulu faire une passe du revers en direction d'un coéquipier. Le disque a plutôt dévié sur l'un de ses patins et s'est retrouvé devant le filet. Josh Anderson l'a poussé dans une cage abandonnée.

Anderson est revenu à la charge en prolongation pour offrir une victoire de 3-2 au Canadien et une avance de 2-1 dans la série.

« Sur le coup, c'est très fâchant, a reconnu Fleury en visioconférence, samedi. Nous avions joué un très bon match. Nous avions eu le contrôle de la rondelle pendant presque tout le match. Ça allait très bien pour nous et il ne restait pas beaucoup de temps.  »

« Je ne me rappelle pas la dernière fois où quelque chose de semblable s'est produit - de perdre la rondelle dans mes patins pour la mettre devant. [...] C'est une gaffe. Je la mets derrière moi rapidement et je me prépare pour le prochain match. »

Si Fleury ne se rappelle pas sa dernière bévue du genre, il était difficile de ne pas voyager dans le temps et remonter à 2004 après l'incident de vendredi.

En finale du Championnat mondial junior, Fleury avait quitté son filet pour intercepter une rondelle dans l'espoir de priver l'Américain Patrick O'Sullivan d'une échappée. En voulant dégager le disque, Fleury avait atteint son coéquipier Brayden Coburn et la rondelle avait terminé son chemin dans le filet canadien. Ce but, inscrit avec un peu plus de cinq minutes à faire à la rencontre, avait permis aux États-Unis de gagner le Mondial junior pour une première fois.

Fleury a longtemps semblé être affecté par cette gaffe au début de sa carrière. Aujourd'hui âgé de 36 ans, le natif de Sorel est mieux outillé pour tourner la page rapidement.

Il a même souri quand il a été questionné à savoir si c'était agaçant de se faire poser des questions sur sa bévue de la veille.

« Ça fait partie du métier de devoir parler de mes bêtises, a-t-il dit. Je suis déjà passé par là. J'aimerais que les choses se soient déroulées différemment, mais c'est comme ça. »

DeBoer a noté avoir discuté avec Fleury samedi matin et il a défendu son portier.

« Nous ne serions pas ici sans lui, a insisté DeBoer. Nous allons de l'avant. Il est important d'avoir la mémoire courte. Nous devons nous préparer pour le prochain match. »

En fait, le jeu de Fleury est loin d'être le problème le plus important des Golden Knights depuis le début de la demi-finale face au Canadien.

S'ils ont marqué huit buts lors des trois premières rencontres, seulement deux ont été inscrits par les attaquants de l'équipe et aucun par les membres de leurs deux premiers trios.

Malgré un avantage de 30-8 au chapitre des tirs au but après deux périodes vendredi, les Golden Knights se retrouvaient dans une impasse de 1-1 au pointage.

« Ce n'est pas facile pour les joueurs offensifs de pointe de produire en séries, a rappelé DeBoer. Regardez ce qui est arrivé à des gars comme (Connor) McDavid, (Auston) Matthews et (Mitchell) Marner. »

« J'ai aimé notre dernier match. Nous avons obtenu plusieurs chances, mais ce n'est pas facile. Si ce l'était, tout le monde produirait. Il faut simplement continuer à se présenter, à envoyer des rondelles au filet et à se placer en position pour marquer. Les choses vont finir par débloquer. »

L'avantage numérique des Golden Knights est aussi coincé au neutre, affichant un rendement de 0-en-10 en trois parties contre le Canadien.

« Les bonnes équipes trouvent la façon de rebondir et de ne pas perdre trop de matchs de suite, a souligné Mattias Janmark, l'un des deux attaquants des Golden Knights à avoir déjoué Carey Price. Contre l'Avalanche du Colorado, nous étions en retard 2-0 dans la série, puis nous avons réussi à jouer avec le sentiment d'urgence. Nous avions connu un mauvais premier match et un mauvais départ dans le deuxième avant de nous replacer. »

« Nous voulons faire la même chose ici. Demain, nous voulons fournir le même effort que vendredi et aller chercher la victoire », a-t-il conclu.